Comme un Homme...

Chapitre 25 : De bonnes résolutions...

- Je vous félicite, Wyatt ! Grâce à vous, les commandes ont triplé ! - S'exclama la gérante du Rubis d'un air ravi.

Rougissant, celui-ci eut l'air affreusement gêné.
- Je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit qui mérite un tel compliment...

- Voyons, voyons : ne sois pas ridicule ! Les femmes se précipitent dès l'ouverture pour avoir la chance d'être servies par "l'Apollon du Rubis" ! Grâce à toi, nous pourrons investir dans un vrai mobilier et peut-être embaucher un jeune de plus !

Passant une main dans ses cheveux ébouriffés, le jeune homme sourit.
- Eh bien, merci.

- De rien mon grand ! Ton idée du dessin était excellente d'ailleurs ! Je n'y aurais jamais pensé.

- En fait...

- J'ai bien compris : tant que cela me permet d'avoir des clients en plus, il n'y a aucun problème, tu as mon approbation. Allez va, ton public t'attend ! -lui dit-elle avec un grand sourire.

Effectivement : une vingtaine de personnes attendaient Wyatt, une feuille et un crayon en main, trépignant d'impatience.

- Bonjour...? -commença t-il d'un ton hésitant.

- Vous êtes l'artiste ? -demanda d'emblée une mère avec ses deux fils.

- J'imagine que oui...

- Je veux une voiture ! Une grosse décapotable rouge qui roule vite ! -piailla un enfant en lui tendant sa feuille.

- D'accord. -Répondit calmement Wyatt en lui souriant.

- Et moi une princesse dans son château avec un dragon ! -Dit une petite fille en les rejoignant.

- D'accord. -Répéta t-il en commençant à dessiner.

Les mères, visiblement ravies, commandèrent de quoi boire et papotèrent gaiement non loin d'eux.

- Je peux avoir un prince avec mon dragon ?

- Bien sûr !

- Et moi une forêt avec ma voiture ?

- Pas de problème.

D'autres personnes, des enfants comme des adultes, se joignirent bientôt à eux, les regardant avant de lui demander d'autres esquisses.

- Tenez ! -Fit la mère du petit garçon en lui tendant un billet de cinq euros.

- Non, je ne peux pas...

- Bien sûr que si ! Un talent pareil mérite d'être récompensé.

Wyatt hésita.

- Vous le méritez, jeune homme.

- Merci beaucoup, Madame. -lui dit-il chaleureusement.

Et ce fut ainsi qu'en l'espace d'une journée, Wyatt gagna deux-cent euros.

- Tiens, vieille branche. -Dit le jeune irlandais en lui tendant cinquante euros.

Rémy devant lui, lui sourit.

- Les choses vont s'arranger. Ne perds pas espoir, d'accord ? Je vais trouver une solution. Un jour viendra où tu dormiras dans un vrai lit, où tu liras tranquillement ton journal sur un fauteuil ridicule et où tu me battras aux échecs. Avant ce jour, je te promets que tu ne mourras pas de faim : tant que je serai là, tu auras toujours de quoi te nourrir.

Ému, le vieil homme acquiesça, les larmes aux yeux.
- Merci, fils. Merci infiniment.

- J'aurais été fier d'être ton fils, veille branche. Viendra un jour où tu me botteras le cul pour ne pas t'avoir aidé bien avant, crois-moi.

Les rides aux coins des yeux du vieillard se plissèrent.
- Je saurai te le rappeler.

- En attendant... tiens. -S'exclama Wyatt en lui tendant un carton.

Celui-ci était assez grand pour que Rémy puisse s'allonger et était décoré de toutes parts.
Il était impossible de deviner ce qui était représenté sur ce large morceau de carton, mais les formes abstraites et les couleurs vives étaient sublimes...

Rémy en resta sans voix.
- Je ne sais pas quoi dire, fils...

- Je ne pouvais évidemment pas te donner ça sans ça. –Précisa-t-il en lui déroulant une couette épaisse et lui tendant une paire de gants, un bonnet, une écharpe et des chaussettes de laine.

- Que...?

- Tyna a craqué devant le magasin au bout de la rue et a tout de suite pensé à toi. Elle m'a chargé de te dire que tu n'as pas intérêt de te plaindre parce que tout était en solde.

Trop sonné pour répondre, le SDF le regarda avec de grands yeux écarquillés, l'air d'avoir perdu l'usage de sa voix.

- Je sais, vieille branche. Moi aussi, j'ai ressenti ça. Ça s'appelle l'effet Tyna.

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Petit chapitre express ^^

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