Chapitre 11

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Et puis merde j'en ai marre de me prendre la tête, de toujours tout calculer. Alors je vais laisser la vie me guider espérant ne pas me prendre un mur.

Je l'embrasse alors fougueusement, passionnément avec fascination. C'est exaltant, oppressant, enivrant. Ses lèvres contre les miennes m'électrisent au plus haut point. Mon cœur palpite comme un fou. Ma respiration se fait saccadée, l'oxygène me manque. Mon cerveau devient fou, analyse chaque parcelle de ses lèvres, son goût sucré que j'aime tant. Je suis toute fébrile face à l'échange brûlant que nous avons. J'ai peur de regretter et de souffrir ou de le faire souffrir. Mais à ce moment précis plus rien ne compte juste cet instant magique que nous sommes en train de partager. Je pense juste à ses lèvres sur les miennes et crains déjà le moment où elles se quitteront. Sa langue s'en mêle et je perds carrément pied, plus rien n'a de sens juste lui et moi. Je deviens folle, folle de lui, de ses lèvres. Et je me dis intérieurement que c'est sûrement un des meilleurs moments de ma vie, j'ai l'impression d'être enfin vivante.

Notre baiser fougueux se termine suite à notre manque de souffle réciproque, nous sommes là front contre front, nos yeux scrutant le visage de l'autre. Je le regarde et n'en perds pas une miette, je mémorise son sourire, ses petites fossettes. Tout. J'ai cette peur qui me paralyse, la peur de le perdre et de ne pas m'en remettre.  Je ne sais pas mais j'ai comme une boule en moi, une impression qu'un malheur va s'abattre sur moi, encore une fois. J'ai comme on dit un mauvais pressentiment. Si je le perds j'aurais éternellement des cicatrices invisibles, comme des bleus au cœur.

-Cara arrête de te torturer, tu ne me perdras pas, je saurais toujours là je te le promets. Il peut voir mes pensées, il devine sans cesse mes songes, comment fait-il, est-il comme moi ?

-Raphaël, rassure moi tu ne peux pas lire les pensées des gens n'est-ce pas ? Je le toise du regard, j'espère que  non.

-Comment te dire que... si. On est âme-sœur et tous les âmes-sœurs sont reliés par la pensée, le lien est crée automatiquement et donc tu peux lire mes pensées et c'est donc réciproque. Mais il est aussi possible que tu développes ce pouvoir par toi même. Désolé de parler comme ça mais je suis sur le cul, il a pu lire toutes mes pensées depuis le début, c'est vraiment flippant mais ça veux dire que..Oui, en effet Théodore peut lui aussi lire tes pensées et vice vers ça. -oh putain-.

-Je peux bloquer mes pensées ou pas ?

-Oui, mais il faut que tu t'entraînes car c'est assez complexe. Mais tu vas y arriver j'en suis persuadé. Son sourire est magnifique je m'en lasserais jamais.

-Merci mais le tien est également adorable.

-Arrête d'être dans ma tête, ça fait un peu flipper quand même. Je peux même pas te contempler tranquillement. Je ris et lui donne une petite tape sur l'épaule ce qui me vaut un regard noir et un sourire vicieux, je le sens mal.

-Tu veux jouer à ça pas de problème. Il se met à courir dans l'optique de m'attraper mais je démarre assez rapidement et ai donc une longueur d'avance mais il comble très vite l'espace entre nous. Je me retourne pour voir où il en est mais je ne le vois plus je m'arrête donc sur place et regarde tout autour de moi, je ne le vois pas et commence à paniquer légèrement-beaucoup-.

-Raphaël ce n'est pas drôle où es-tu ? Pas de réponse. Raphaël, arrête je suis en train de m'inquiéter là, c'est vraiment pas marrant ! Toujours pas de réponse là j'ai peur, je savais que j'allais le perdre mais pas aussi vite. Dans ma tête tant de scénarios tous plus fou les uns que les autres : les chasseurs, ma mère, Reaven. J'espère qu'ils ne l'ont pas touché car ma colère risque d'être assez violente. Je le cherche sans relâche des yeux puis décide de m'enfoncer dans la forêt qui est adjacente à la maison, je cris son nom toujours plus fort mais rien. Je m'écroule sur le sol, j'ai les larmes qui montent et j'ai une envie irrésistible de les laisser couler car  je sais que les larmes qui coulent sur les joues sont amères mais celles qui ne coulent pas le sont encore plus. Et je me laisse aller et cela fait un bien fou, depuis plus d'un an aucunes larmes n'avaient fait apparition sur mon visage. J'essaie de me dire que c'est ce qu'il faut, lâcher prise de temps en temps et même si je pleure je ne me sens pas faible. Dans ma tête je pense qu'une personne qui pleure n'est pas forcément faible non elle a juste été forte trop longtemps et c'est exactement mon cas, j'ai porté pendant un an toute la misère et la peine du monde sur mes épaules. Et pleurer était la seule solution pour ne pas que je cède à ce poids qui accapare mon bonheur, mon énergie, ma vie. J'ai juste eu un petit moment de faiblesse ça arrive à tout le monde non ?

La peur d'être seule -à nouveau- me tétanise,  j'avais enfin réussi à m'abandonner au destin et voilà ce qu'il me réserve comme récompense, m'enlever le peu de bonheur qui m'était attribué dans un futur proche. Des personnes diront sans gêne que je suis une petite égoïste à penser inlassablement à mon bonheur, mais cela fait tellement longtemps qu'il m'a quitté que oui j'ai envie d'accéder à ce sentiment qui me manque, j'ai envie qu'il habite chacune de mes entrailles, qu'il me réchauffe le cœur,  j'ai envie simplement d'être heureuse et de vivre juste ça. C'est peut être égoïste mais je m'en fou complètement. Mais tout ça n'a plus d'importance, car il n'est plus là au près de moi. Et je me dis, si il part, que me restera t-il ?

Et maintenant que vais-je faire maintenant qu'il est parti ? Il m'a laissé la Terre entière mais sans lui cette Terre paraît tellement petite. À cette pensée une dernière larme coule lentement sur ma joue, cette larme me brûle tellement la tristesse s'en émane. Je me sens tellement faible sans lui, et ne jamais  revoir son visage, son sourire me ronge énormément. Je souffre. Je suis en manque de sa présence de lui tout entier. Alors que je viens de le perdre il n'y a même pas dix minutes. Je n'ose imaginer dans deux jours ou encore un mois ; impossible la douleur m'aura tué. Je ne sais pas si on peut mourir du manque de quelqu'un mais si le manque tue des drogués alors je risque de moi même mourir car je suis devenue accro à Raphaël il est ma came, ma drogue. Et là je suis en manque  tellement que mon cœur se serre dans ma poitrine douloureusement.

Aucune foutue envie de bouger, je suis là mais pourtant je ne suis tellement loin. Je suis dans mes pensées comme dans une sorte de transe morbide et démoniaque. Le manque et la douleur ont pris possession de mon corps, de mon âme. Mais je sens un nouveau sentiment en moi que jamais au grand jamais je n'avais ressenti. J'étais sans aucun doute trop faible pour l'accueillir comme il se doit. La vengeance coule dans mes veines à une vitesse effrénée, chaque gouttes de sang en est imprégnée. Je vais retrouver coûte que coûte les salopards qui ont Mon Raphaël et ils vont regretter amèrement. L'ancienne Cara douce et fragile a disparu et je suis maintenant prête à être plus forte que jamais et rien ne pourra m'arrêter. Rien.

Je remonte dans ma chambre en quatrième vitesse. Je suis dans l'optique de préparer des affaires et de partir à sa recherche le plus rapidement possible. Comme le dise les enquêteurs chaque minutes perdues le rapproche un peu plus de la mort. Cette simple pensée me tue sur place. Je suis tellement énervée, anxieuse que je ne réfléchis même pas et fais du grand n'importe quoi. Devrais-je le dire aux autres qu'il a disparu ? Car c'est sûr il a disparu, il le sait très bien que si il se cachait aussi longtemps je m'inquiéterais comme une folle -ce qui est le cas- et donc il lui est arrivé quelque chose c'est indéniable. La réponse à ma question arrive soudainement avec comme messager une pierre qui brise ma fenêtre dans un bruit assourdissant. Je me rapproche doucement de la fenêtre de peur de me prendre un autre projectile. Je saisis donc la pierre où autour est accrochée une feuille de papier avec une inscription, je peux d'ambler remarquer que c'est une écriture assez délicate.

Ne dis rien à personne sinon ton âme-sœur risque de souffrir. Ce n'est pas ce que tu veux n'est ce pas ? Alors tu fais comme si de rien était et tu me rejoins la nuit prochaine à trois heures du matin sur ta chère balancelle. En attendant je vais faire connaissance avec mon cher gendre.

Maman.

Bien sûr que s'est elle, ma mère est tenace et j'aurais été naïve de penser qu'elle abandonnerait si facilement et sans protestation. En plus elle doit être en rogne qu'on ai massacré ses chers soldats en carton. Je sais qu'elle se sert de Raphaël comme une monnaie d'échange et je n'aime guère ça, mais qui aimerait que son copain serve d'appas -personne-.

Je n'ai pas le choix, je dois faire ce qu'elle dit car je sais qu'elle n'hésitera pas une seule seconde à faire du mal à celui que j'aime et cette simple pensée anime en moi une flamme de douleur et de colère intense.

J'ai envie de tout casser, de faire mal à ma génitrice car oui ses actes et pensées envers moi la destitue de son rôle de mère, elle n'est plus rien pour moi juste celle qui m'a porté pendant neuf mois et rien de plus.

Je réfléchis pendant plusieurs minutes et une seule chose sort de ma réflexion. On a une taupe dans le groupe, j'en suis certaine. Sinon comment pouvait-elle avoir trouvée notre maison si rapidement ? Et comment pouvait-elle savoir que c'était Raphaël l'élu de mon cœur et non Théodore ou autre ? Il me reste un peu moins d'une journée pour trouver un plan et démasquer la taupe. Cela devrait le faire, ou pas.

Entre eux deux  {Terminé}Where stories live. Discover now