Chapitre 12

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Nous déambulons le long d'immenses couloirs. Tout est si incroyable, si étrange. Je n'ai jamais rien vu de tel, jamais imaginé qu'un tel endroit puisse exister. Ce lieu ressemble beaucoup aux palais des contes de fée que me lisait me mère autrefois avant qu'elle ne meurt emportée par le cancer, à l'aube de mes 5 ans.

Cet endroit est d'une beauté exquise et d'une conception complexe. Je n'ai jamais rêvé qu'un endroit si incroyablement beau, si somptueux puisse exister, un lieu où réside rois et reines. Tout est étincelant et brillant, immense et merveilleux. Il n'y a pas la moindre poussière ou saleté nulle part, ni de quelconques traces de pas ou de tâches sur le sol. Un reflet doré m'éblouie. Je cherche alors sa source et penche ma tête en arrière pour observer le plafond.

Une incroyable oeuvre d'art orne le dôme. Je n'ai jamais vu une beauté comme celle des couleurs et des détails de la fresque au dessus de ma tête. J'ai honte de trouver quoi que ce soit d'extraordinaire et beau en ces lieux, honte de l'émerveillement qui m'emplie, mais je ne peux pas m'en empêcher. C'est tellement différent de ma modeste maison, tellement différent de la vie que je connaissais et aimais. Il y a même des dessins au sol, de souples flots d'or et d'argent qui s'entrelace.

- Andrei, mon fils !

Ce mot brusquement aboyé me fait sursauter. Je relève la tête détachant mon attention du sol vers la femme qui se dirige droit sur nous. Elle porte des vêtements luxueux, ses cheveux parsemés de mèches blondes et blanches attachés en une tresse accentuent ses magnifiques traits. Je m'arrête net, incapable de bouger et de respirer alors qu'elle m'observe, incrédule. Elle se stoppe et me dévisage clairement avec antipathie et mépris.

- Qui est t'elle ? demanda-t-elle froidement

- Mère, c'est l'élue, l'Ange que nous cherchions depuis longtemps...

La femme sourcille de surprise, son regard me balayant dédaigneusement.

- Tu aurais pu la nettoyer avant. Elle est dans un sale état. On dirait qu'elle ne s'est pas lavée depuis une semaine avec sa robe déchirée et son corps recouvert de terre et de brindilles. Je n'arrive pas à croire que tu l'ais amenée ici comme ça.

J'ai l'impression d'être dans un conte de fée. Je suis la pauvre jeune fille sale devant une reine maléfique et manipulatrice. Sa robe dorée ressemble à celles que l'ont rencontre dans les histoires pour enfants.

- Je vais m'occuper de ça immédiatement dit Andrei d'un ton las et méprisant à sa mère.

Mon regard noir se tourne vers le prince. Ça ? Ça ! Je suis bien plus que ça, mais pas ici, en ces lieux.

- J'espère bien répondit la femme

Elle nous contourne finalement hâtivement, me laissant seule avec mon regard noir.

Puis je remarque que Andrei a recommencé à avancer. Je me précipite alors en avant, pressé de rattraper le prince, soudain terrifiée à l'idée qu'il puisse me laisser seule dans cet endroit. Un endroit où je ne suis pas le bienvenue, un endroit qui n'a plus l'air aussi magnifique que deux minutes plus tôt.

TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant