Chapitre 9

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  Je dors toute une nuit et la moitié d'une journée supplémentaire. Aucun cauchemar n'est venu perturber mon sommeil.
J'ai revu son regard, sa carrure, son doux visage, ses lèvres parfaites, j'ai entendu le son grave de sa voix, j'ai eu des palpitations.
Quand je me suis réveillée, je me suis rendue compte que je n'avais pas aussi bien dormi depuis très longtemps.

Je dois reprendre mes esprits, je ne peux pas me laisser aller, je ne dois avoir aucun sentiment.
Je n'ai jamais eu autant de difficultés à penser à autre chose et à refouler ce que je ressens.

- Flora, tu as rendez-vous avec le docteur Dubion, elle va arriver dans quelques instants. Tu veux manger quelque chose?

- Non merci maman, je vais aller me préparer, je descends dans une minute.

- Très bien, au fait, je ne t'ai pas vue hier soir, je voulais te féliciter.
  Grâce à toi, monsieur Standler nous a demandé plusieurs gammes qu'il n'avait pas encore vendu et il nous a annoncé qu'il mettait nos produits dans toutes ses boutiques en tête de gondole!
  Il a beaucoup apprécié de te rencontrer.
  Nous signerons bien le contrat lors de la soirée de présentation, c'est une merveilleuse nouvelle, merci Flora !

- Je suis contente que mon intervention l'ai rassuré.

J'essaie de répondre froidement pour que ma mère ne me pose pas plus de questions sur notre rencontre.

- Et ? C'est tout?

- Quoi c'est tout?

- Tu n'as rien d'autre à me dire sur ce charmant garçon?

- Maman...

- Tu as le droit au bonheur toi aussi tu sais!

- Stop! Sors s'il te plaît!

Elle baisse les yeux et fait demi-tour. Je m'aperçois de mon agressivité mais je ne peux rien dévoiler à ma mère.
Si elle savait que j'ai vraiment ressenti de la sympathie pour cet homme, elle me pousserait continuellement vers lui et nous risquerions de nous disputer.

Je descends, vêtue d'un short en jeans et un t-shirt large, je me dirige sur la terrasse. C'est ici, en plein soleil, que je décide de faire ma séance.
Ma psy arrive, accompagnée de ma mère qui nous propose une limonade.

- Bonjour Flora, comment vas-tu?

- Vous devez déjà savoir pas mal de choses! Je vais... à peu près bien.

- Que manque t-il pour que tu ailles bien?

- Une bonne santé...

- Pourquoi décide-tu de tout rejeter sur cette foutue maladie? Pourquoi n'essaie-tu pas plutôt de vivre malgré elle?

- Parce que personne ne prendrait le risque d'aimer quelqu'un comme moi.

- Tu te trompes. Avec les avancées scientifiques, il n'y a presque plus de risque. Beaucoup de couples vivent heureux et ont des enfants malgré ça!
  Ce n'est pas parce que toi, tu n'aurais pas accepté d'être avec quelqu'un qui a ta maladie, que tout le monde pense la même chose!

- Je ne me vois pas vraiment expliquer à quelqu'un que je peux le contaminer à tout moment... surtout que si j'en viens à expliquer tout ça, c'est que j'ai des sentiments pour cette personne.

- Alors c'est que tu es encore capable d'avoir des sentiments. Je suis sûre qu'un homme amoureux comprendra la situation.

- Comment un homme pourrait-il comprendre?

- Tous les hommes ne sont pas des salauds! Je sais que ce que tu as vécu est difficile à surmonter et crois-moi, j'ai eu des patients bien plus traumatisés que toi, mais tu es jolie, jeune, intelligente, alors oui, un homme peut tomber sous ton charme et c'est à toi de te laisser aller avec cet homme!

Ne m'approchez pas ( ÉDITÉ ! )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant