- Personnellement, je n'avais pas prévu de tomber amoureuse de toi.

- Moi non plus mais, où est le problème?

Je me lève et fais les cent pas. Cela fait quelques jours que ça me trotte dans la tête. Cela va forcément finir par poser problème.

Brusquement, il m'attrape le poignet de m'attire à lui. Il s'assit sur le lit et je me retrouve debout entre ses jambes, les mains sur ses épaules.

- Tu comptes me faire tourner en bourrique encore longtemps?

- Non. C'est juste que je me demandais ce que nous allions faire à la fin de l'été.

Il pose son front sur le mien et ferme les yeux.

- Pourquoi ai-je l'étrange impression que tu vas me répondre que tu ne sais pas?

- Parce que ce n'est pas qu'une impression. Je me pose la même question que toi en fait.

Un silence pèse entre nous, pendant lequel tout ce que nous faisons c'est nous regarder droit dans les yeux. Il finit par briser ce moment sans parole.

- Je ne peux pas te répondre parce que je ne sais pas. Mais, il nous reste trois semaines Alia et je n'ai pas envie que nous nous prenions la tête pour ça.

Je ne réponds pas parce que sa réponse ne me convient pas. Je ne veux pas passer ces trois semaines à me demander ce nous allons faire.

- Ok?

- Non.

Il soupire et penche sa tête en arrière avant de revenir vers moi. Il reste silencieux pendant de très longues minutes. Je me balance d'un pied sur l'autre, attendant qu'il dise quelque chose.

- Il y a trois options, finit-il par dire.

- Lesquelles?

- Soit, tu me suis et tu vis comme moi : au jour le jour. Soit, je te suis et je cherche un vrai travail dans la ville où tu vis. Soit nous nous perdons de vue.

- Non! je m'exclame.

- J'espérais que tu réagisses comme ça. Il reste donc les deux premières options.

- Je ne sais pas Bastian. Je ne peux pas te demander de tout quitter mais, en même temps, je ne peux pas tout quitter non plus.

- Tu as plus à perdre que moi Alia.

- Que veux-tu dire?

- Je ne vais perdre que mon mode de vie nomade. Mais toi, tu vas perdre tout ce qui fait ta vie : tes études, tes amis, ton logement, ta ville...

- Bastian, tu as des amis que je sache.

Il soupire longuement et se déplace sur le lit pour s'adosser au mur. Je le rejoins en prenant place sur ses genoux.

- Alia, je ne suis pas comme toi. Je n'ai pas de meilleur ami sur qui je peux compter à tout moment de ma vie. J'ai toujours été plus solitaire que social. Cependant, je suis très proche de ma famille. En Italie surtout, avec mes cousins. Nous gardons toujours le contact. J'ai des connaissances dans les villes où je suis resté quelques temps. Donc, non, je n'ai pas vraiment d'amis.

Attristée devant ses paroles, je passe ma main dans ses cheveux, sans pour autant ressentir de la pitié pour lui.

- J'ai toujours été comme ça Alia. Et je suis très bien comme ça.

- D'accord, je murmure.

- Mais, je sais que toi tu n'es pas comme ça. Alors, je ne vais pas te demander de tout plaquer.

Retrouvailles impromptuesWhere stories live. Discover now