7.

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Confuse, je reste quelques instants silencieuse. Comment ça 'tout chez moi'? Pourquoi dit-il cela en étant si sûr de lui mais en même temps légèrement incertain? Et puis, ai-je envie de savoir? Je m'étais résignée. Le voir me remue déjà suffisamment. S'il m'expliquait, trois choix s'offriraient à moi : le détester encore plus si cela est possible, lui pardonner ou l'ignorer.

Je suis restée cinq ans dans le flou. Il est possible qu'il ait une très bonne raison. Mais, il est également probable qu'il ait simplement changé d'avis au dernier moment. Je me suis posée la question d'innombrables fois. Si bien qu'il m'est arrivé de conclure de manière complètement irrationnelle. Plusieurs fois, je me suis dit qu'il lui était arrivé quelque chose de grave. Dans un moment de folie, je suis retournée au camp de vacances. Evidemment, il n'y était pas. Non puisqu'à cet instant-même, il est à côté de moi, en très bonne santé. Cette seule idée me révolte au plus haut point et mes poings se resserrent jusqu'à blanchir mes phalanges.

Trop de questions se bousculent dans mon esprit et je préfère ne rien répondre au risque de me perdre encore plus. Et surtout au risque d'hausser le ton et d'attirer une attention que je ne veux pas. Je préfère retourner me concentrer sur ce qu'il se passe ici.

- Nous avons libéré les enfants sans rien en échange. C'était une erreur, déclare calmement Dan.

- Je suis d'accord mais maintenant, il est trop tard.

- Non. Nous pouvons négocier quelques otages contre quelque chose. Négocions par palier.

- Comment comptes-tu procéder?

- Mettons-nous d'accord sur ce que nous voulons tout d'abord.

Ils réfléchissent silencieusement quelques instants avant de soumettre leurs idées aux autres.

- Un camion blindé ou quelque véhicule que ce soit qui pourrait nous permettre de sortir d'ici sans encombre.

- Et si nous nous faisons attraper? demande Cédric.

- Une tolérance de la part du juge.

Ce n'est pas Noël.

- Des armes? propose Stephen.

- Mais n'importe quoi. Nous en avons déjà, rétorque Cédric.

- Non. Ce n'est pas idiot. Nous n'avions pas prévu cela et, si nous devons tenter quoi que ce soit, nous n'avons pas suffisamment d'armes.

- Oui, vu sous cet angle, admet Cédric. Autre chose?

- Oui. Au cas où vous ne seriez pas au courant, certaines liasses de billets sont numérotées. Il suffit de payer avec et nous serons très rapidement retrouvés.

- Laissons ces liasses ici.

- Il t'arrive de réfléchir ou bien ce n'est pas un cerveau que tu as dans le crâne? s'agace Dan. Ce serait bien trop simple. Nous ne pouvons pas savoir lesquelles sont numérotées.

- Je n'y avais pas pensé. Alors, que faisons-nous?

- Demander à supprimer toute traçabilité.

Je secoue la tête. Ils sont en position de négocier, d'accord. Mais jamais à ce point-là. Ils classifient leurs demandes ainsi : les armes, le camion, la tolérance du juge puis la traçabilité des billets. C'est Dan qui se charge de téléphoner aux forces de l'ordre. Il se tourne vers nous, comme s'il nous comptait.

- Trois otages contre des armes.

Silence.

- C'est ça ou rien. Voulez-vous courir le risque que nous les tuions? 

Retrouvailles impromptuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant