PARTIE 14. ÉPILOGUE

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Au cours des jours qui suivirent, la police conclut à la mort par suicide pour l'étudiant, Walter Scott. Son entourage n'aurait jamais imaginé qu'une telle chose puisse être possible. Même s'ils avaient bien remarqué quelques changements dans son attitude depuis son agression dans le parc. Selon sa famille, il semblait obsédé par quelque chose. Abigail, qui faisait partie des proches, confirma aux policiers que depuis cette agression, le jeune homme se comportait de façon un peu étrange et qu'il semblait être devenu paranoïaque. Elle mentit puisqu'en réalité, elle n'avait absolument rien décelé chez son ancien ami et elle le regrettait amèrement, d'ailleurs. Elle savait désormais qu'elle était le fruit d'une obsession qui lui avait été bien dissimulée.

Deux mois après l'enterrement de Walter et le départ de Jared, Abigail était inconsolable. De son côté, Jared était également bien malheureux, mais il ne parvenait pas à déterminer ce qui se passait en lui. La douleur qui le submergeait était différente de ce qu'il avait connu auparavant. En réalité, bien qu'il ne le comprît pas immédiatement, il s'agissait de dépression. Un jargon de mortel, certes mais c'est parce que le fait d'avoir donné son cœur à Abigail pour la sauver était un acte tellement fort, qu'il a rendu le démon, humain. Aussi, Il s'était remis au monde des affaires sans jamais faire preuve de ménagement, de façon à occuper constamment son esprit. Et puis, un soir, en entendant l'une des mélodies de Chopin lors d'un gala de charité qui eut lieu trois mois plus tard, il réalisa que les émotions qu'il avait découvertes récemment, lui faisaient défaut. Il prit surtout conscience qu'Abigail lui manquait plus que tout et que son existence sans elle, qu'elle fût une longue vie d'immortel ou pas, n'avait aucun intérêt. 

***

En cette soirée du premier dimanche de Juin, alors qu'Abigail effectuait seule l'un de ses commandos secrets au parc zoologique de Londres pour rendre visite à ses amis au pelage gris, elle eut la surprise de voir ses prières se réaliser. Jared se tenait juste derrière les grilles de l'enclos dans lequel elle se trouvait, lorsqu'il l'interpella comme il l'avait fait lors de leur dernière rencontre à cet endroit.

- Vous ne cessez donc jamais de vous mettre en danger, Mademoiselle Richards ?

Il fallut quelques instants à la jeune femme pour se rendre compte qu'elle ne rêvait pas. L'homme qu'elle aimait se trouvait bien à quelques mètres d'elle, à la minute même. Trop émue pour pouvoir répondre quoique ce soit, elle se rapprocha des barreaux qui les séparaient pour bien distinguer son beau visage qui lui avait tant manqué. Sans crier gare, quelques larmes lui échappèrent. Comme elle n'osa pas immédiatement  lui demander ce qu'il faisait là, Jared prit la parole.

- Je vois que tu as réintégré ta place auprès de la meute ?

- Ils m'ont reconnue, malgré la disparition du feu en moi et mon nouveau coeur. Je savais que je ne courrais aucun risque en leur compagnie.

- Est-ce que tu crois qu'il y aurait une chance pour que tu me fasses également une nouvelle place dans ta vie ?

Pour toute réponse, Abigail rejoignit Jared et lui sauta dans les bras. Débordants d'émotions vives, ils s'embrassèrent et s'enlacèrent durant plusieurs minutes. Ce fut Jared qui rompit l'étreinte, bien malgré lui. Il avait répété la scène qui allait suivre, plusieurs fois lors de son voyage. Il se mit à genoux, présenta un petit écrin à la femme qu'il aimait et lui fit sa demande en mariage. La réponse d'Abigail fut la plus simple du monde : un grand oui chargé de certitude, de confiance et accompagné encore une fois de larmes. Cependant cette fois, il s'agissait de larmes de joie.


Ce fut donc au nom de Madame Lewis que répondit la douce Abigail pour le restant de ses jours. En ce qui concernait le restant de ses jours, il se limiterait à la durée d'une simple vie humaine au côté de son époux, désormais humain. Mais cela leur convint très bien à tous les deux puisqu'ils vécurent heureux.


                                                                              FIN.


La chanson que j'ai postée a été ma source d'inspiration pour cette histoire.     

Laisse le feu brûler la glace (TERMINÉ)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt