Chapitre 4: Le midi

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La matinée s'est plutôt bien passée, j'avais d'abord récupéré mes livres de cours au CDI puis je suis allée en classe de SVT pour deux heures. J'ai connu mieux, mais tellement pire.

Maintenant, il est l'heure de manger, ce qui tombe bien, car je meurs de faim. J'ai l'impression de ne pas avoir mangé depuis des jours, ce qui ne doit pas être loin de la vérité. Je n'ai pas la moindre idée de la dernière fois que j'ai avalé quelque chose.

Je quitte ma salle de cours et suis le flot d'étudiant qui se rend à la cantine. Et oui, j'ai bien prononcé le mot cantine. Moi, qui étais si fière de n'y avoir mangé qu'une seule fois durant mon lycée. Les filles et moi, lorsque nous mangions, nous allions nous s'installer sur la terrasse d'un petit restaurant près de notre école, dans le quartier Latin. C'était un endroit parfait et Javier, le propriétaire, était un amour. Je ne pensais pas que cet endroit allait également me manquer.

Étant donnée, que le mois de mars a superbement commencé dans la région, beaucoup de personne ont pour manger à la cafétéria, comme me l'a expliqué Lucas par sms. Je récupère de quoi me nourrir puis regarde autour de moi, perdu par la quantité de tête inconnue que je vois.

Je vais devoir manger seule. Seule.

Jamais dans ma vie cette situation s'était présentée à moi. Cependant, je suis là, avec mon plateau, loin d'être appétissant, en train de chercher un endroit où m'installer. Heureusement, alors que j'allais abandonner mon repas, je vois une main au loin, m'invitant à la rejoindre.

Lucas. Qu'aurais-je fais sans lui ?

Lorsque j'arrive à sa table, je vois bien que ses amis sont loin de partager son enthousiasme de manger avec moi, mais je dois avouer que j'en ai strictement rien à faire.

— Alors, comment s'est passé ton premier cours ?

— E-N-N-U-Y-A-N-T à mourir!

— Mais où est passé la fille qui adorait les cours et qui, si je me souviens bien, s'avançait sur le programme pendant les vacances d'été ?

— Portée disparut depuis un bout de temps. Tu n'as donc pas vu toutes les petites affichettes ? Sa pauvre famille est perdue sans elle ! dis-je de façon extrêmement exagéré tout en essuyant une larme invisible de mon visage.

— Alors, dis-moi. Quel est ton plan de génie ?

— De quoi parles-tu ?

— Al' je te connais par coeur. À mon avis, tu n'as pas parlé au proviseur de cette manière seulement pour t'éclater. Même si je conçois que tu as dû savourer ce moment.

— C'est vrai je te l'accorde, j'ai particulièrement savouré ce moment! Mais tu as vu juste à propos du plan, j'en ai un petit derrière la tête: me faire exclure d'ici deux semaines. Penses-tu que cela est jouable ?

— Tu veux dire après avoir insulté le principal de misogyne, idiot et incompétent ? Sans oublier que tu lui as dis que tu portais des lunettes de soleil pour ne pas qu'il remarque que tu étais défoncée ? En effet, je pense que tu peux gagner un billet de sortie assez rapidement.

J'allais enchérir lorsqu'il reprend la parole.

— Même si je trouve que c'est plutôt dommage. (Ne me voyant pas répondre, il poursuivit son explication de manière très sérieuse.) Je pense que rester ici ne va pas te faire de mal.

— S'il te plait, j'ai l'impression d'entendre Michael.

— Tu veux dire ton père ? (Il insiste sur le mot « père".)

— Tu connais mon père ? dis-je en prétendant d'être surprise et choquée.

Alors que j'allais renchérir, mon portable se met à sonner et la tête de Clara apparait sur mon fond d'écran.

Qui suis-je réellement ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant