Rouge Exquis {En cours}

Préface

Avez-vous déjà été fascinés par quelque chose de vraiment puissant ? Avez-vous déjà eu l'impression d'avoir une réelle connexion avec l'objet de votre fascination ? Moi je connais ça et je vis avec tous les jours. Fort heureusement, l'objet de ma fascination est loin d'être commun. Ce n'est, à vrai dire, même pas quelque chose que l'on peut toucher. Je suis sûrement unique en mon genre, et c'est ce que j'aime chez moi. Quel est donc « l'objet » qui me fascine tant...tout, oui tout le monde a le droit de poser cette question plus que légitime. La mort. Oui, la mort. Cet état de non-vie que tout le monde craint et tente de ne repousser du mieux qu'il peut. Voilà ce qui me fascine. Parvenez-vous à m'imaginer maintenant ? Une grande fille, sûrement mince, blanche, à la limite cadavérique, les cheveux noirs, le visage inexpressif, les lèvres et les yeux aussi noirs que mon âme. Eh bien, non. Je suis ravie de décevoir ceux qui me pensaient comme ça. En vérité, je suis quelqu'un de banal. J'ai 23 ans, je suis châtain, assez grande, fine, élancée. Mes yeux sont...et bien cela dépend. Ambre, la plupart du temps. Rouges, suivant mon humeur ou mon exposition au soleil j'imagine. Je n'ai jamais compris comment cela pouvait marcher. Enfin. Pourquoi la mort me fascine tant, c'est une question qui revient souvent. Je me suis toujours posé cette question, depuis toujours je suis attirée par elle, par cette chose qui en effraie plus d'un. Depuis que je suis haute comme trois pommes je me sens liée à elle. Mes parents sont morts quand j'avais 3 semaines. Un mystérieux accident de voiture qui m'a miraculeusement épargné. Sans aucune séquelle. Personne n'a voulu de moi. J'ai donc grandi dans un orphelinat. J'étais presque souvent toute seule, enfin à partir de mes 5 ans, on va dire. Avant j'essayais d'être comme tout le monde, d'être ce que les gens voulaient que je sois. Philippa, mon amie imaginaire était toujours là pour moi. Elle ne m'a jamais quitté. Et encore maintenant elle est à mes côtés. Tout le monde me traitait de folle lorsque je parlais avec Philippa parce que je suis la seule à pouvoir la voir, lui parler et l'entendre. Je fus de nombreuses fois examinées par des psys et l'on m'a plus d'une fois diagnostiqué un trouble psychotique, plus communément appelé Schizophrénie. On a cherché à me soigner au moyen de divers médicaments. Mais aucun n'a jamais marché. Ma schizophrénie était bien différente de la véritable pathologie. Non seulement je vois et j'entends mon hallucination, mais j'interagis avec comme si c'était une véritable personne. Alors les médecins ont fini par abandonner, de toute manière l'orphelinat n'avait pas assez d'argent pour subvenir à mes besoins et payer mes traitements. Dans toutes ces épreuves, Philippa est restée là. Plus les années ont passées, plus notre lien est devenu fort. C'est bien plus qu'une simple amie imaginaire restée avec moi alors qu'elle était censée disparaître. Non, c'est ma jumelle, enfin celle que je n'ai jamais eue. Elle me ressemble comme deux gouttes d'eau. Elle est simplement le reflet de mon côté psychopathe et sadique. Ah oui, j'ai oublié de le préciser. J'étais jeune quand j'ai découvert ça. J'ai un lien avec la mort que personne d'autre que moi ne peut comprendre - d'où mon « affection » pour celle-ci -. Je la sens, autour de chacun de vous. Elle attend que votre heure soit venue pour prendre la place de la vie dans votre corps. Je la sens s'insinuer à l'intérieur de vous, je la sens chasser la vie et prendre sa place lentement. Je suis capable de prévoir approximativement le moment où elle agira sur vous. Et je l'observe, je la regarde faire quand je la ressens. Je suis fascinée par ce processus. Et plus il y a de sang, plus magnifique sera le tableau de votre mort.