Prologue

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Alors que quelques gouttes de sang vinrent se poser sur mon visage, je mis plusieurs secondes à comprendre que le corps de Piotr gisait alors au sol, baignant dans un liquide écarlate. Je tombais à genoux et me mouvant jusqu'à lui, j'enroulais mes mains dans sa fourrure beige, ternit par le sang. Lorsque mon amant rendit son dernier souffle, des larmes coulaient sur mes joues alors qu'une plainte profonde remplissait la pièce.
Tous les loups présents, nos compagnons, émirent un son intérieur qui reflétait l'état de leur cœur. Brisé. En deuil. C'était toujours ainsi lorsque l'un des membres de la meute partait. Mais aucun d'entre eux n'était dans un état semblable au mien. Personne, personne ne pourrait combler le trou béant que Piotr avait laissé dans mon cœur.
Enfouissant ma tête dans sa fourrure grise épaisse, je sentais sur moi les regards de mes amis mais rien ne pourrait y changer quoi que ce soit. Ni la main qui me caressait doucement, ni les regards complaisants empli de pitié qui était censé me réconforter.
Il était mort. Mort : Tuer par un monstre. Je tentais désespérément du soutien auprès de ma louve, d'habitude si revancharde, si forte, mais même elle préférait en cet instant se terrer dans son cocon et pleurer son alpha mort en paix. Elle savait qu'elle ne pourrait absolument rien faire. Le monstre était trop fort.
Piotr n'avait jamais été faible, mais il existait des forces de la nature bien au dessus de lui. Des forces que l'on ne pouvait vaincre. Piotr avait lutter vaillamment, pour nous défendre tous, et était finalement mort au combat, comme il l'avait toujours souhaiter. Mais le savoir partis... m'était insupportable. J'avais si mal !

J'entendis le son d'une lame qu'on essuyait et jetait un regard au monstre. Sa peau cacao aux traits usés et ses long cheveux noirs lui descendant dans le bas du dos lui donnait l'air vieux. Sa Obgta noire était quelques peu déchirée sur les manches, laissant entrevoir ses poignets, sous les lamelles de soie. Le reste était immaculé. Comme intouchable. La ceinture en liège qui fermait se tenue était recouverte de rites, prouvant son expérience et sa puissance maléfique. Un mage noir. Comme dans les anciens temps. Comme lors des chasses.
Il n'avait pas salis sa toge avec le sang de Piotr: il l'avait consciencieusement essuyé sur un linge blanc, que lui tenait un de ses suivants.

Le sorcier soupira alors et nous regarda tous. C'était impossible. L'alpha était le loup le pus dominant d'une meute. Cela signifiait qu'il s'imposait par la force, mais qu'il faisait passer son bien être après le notre, car nous étions sous sa responsabilité. et sa force n'était alors qu'un outil garantissant notre bonheur.

Même s'il avait vaincu notre alpha, il ne pourrait nous vaincre tous. Un sorcier contre une meute entière, c'était du jamais vu.
Ivan, notre second, et Ric lui bondir dessus et tombèrent au sol si vite que je ne compris pas directement qu'ils avaient été coupé par la lame en argent massif. La gorge tranchée, ils agonisaient au sol, laissant s'écouler leur sang en flots denses. Ils ne cicatrisaient pas !
Comment était ce possible !? Nous étions connus pour notre guérison accélérée ! Même de l'argent, qui pouvait certes nous tuer ou mettait plus de temps à guérir. Là, cela semblait impossible !

Le sorcier entama alors une danse, et avant que je n'ai pu me mettre sur mes jambes, mes compagnons étaient tous au sol, sanguinolents ou se vidant, laissant le sol se ternit peu à peu, et la lame se trouvait sous ma gorge. Je sentais la pointe en argent, remplie de magie, perforer lentement la peau de mon cou, me brûlant sauvagement et retroussais mes babines, autant pour m'empêcher de crier que pour menacer le monstre. Je n'avais plus rien a perdre.

Chez les loups, les femelles étaient considérées comme des louveteaux: faibles. De fait, nous étions souvent protégées, certainement aussi en raison du peu de femelles qui restaient en vie. S'attaquer à la femelle d'une meute vous garantissait une mort lente et douloureuse, souvent parce que de nombreux dominants les protégeaient.

Moi, je n'avais jamais eu ça. ma position dans la meute était respectable, et j'étais loi d'être soumise, mais je n'avais que deux ou trois mâles derrière moi. Mais ils étaient tous morts. J'étais définitivement seule. Seule face à un véritable monstre. Je sentais la sueur perler sur mon front, glisser le long de ma chair accentuant ainsi les léger tremblement qui la saisissaient. Comme tous les loups, je détestais avoir peur. Mais là, dans cette pièce morbide, jonchée des cadavres des miens, face aux yeux de glace de cet être, rien ne pouvait me rassurer. Je déglutis en sentant la mort murmurer à mon oreille.

Le sorcier murmura alors une phrase inintelligible, et tous les corps de la pièce furent réduit en cendres. Sans même une étincelle. C'était pas possible bon dieu ! Mais qui était-il ? Comment pouvait-il être si puissant ?!

- Très bien ma belle, si tu me dis tout ce que je veux savoir, j'abrégerais tes souffrances.

- Va crever, lâchais-je après lui avoir craché au visage.

La douleur vu si vive dans ma tête, que je hurlais à la lune sans retenu et tombait les genoux au sol. Des perles de sueur coulaient déjà le long de mes tempes, et mes membres semblaient comme endoloris, même paralysé.

- Très bien, on va recommencer. Connais-tu cette fille ? Demanda-t-il en me montrant la photo d'une jeune femme.

Elle était belle. Peut être l'effet du noir et blanc, mais je me doutais bien qu'elle devait être tout aussi magnifique dans la vraie vie. Des cheveux noirs, de grandes yeux en amandes, mais perçants comme ceux des aigles, des lèvres fines, et de petites joues aux pommettes simples. Elle semblait si pleine de vie. Mais ce qui me marqua fut son regard vide et le tatouage qu'elle portait à son épaule.
Deux têtes de morts et deux ailes de part et d'autre. D'un côté, un crâne à corne, le diable, avec une aile d'ange à sa gauche. De l'autre côté, le crâne avec une auréole, l'ange, avec une aile de démon à sa droite. En dessous, l'inscription gemini gravée dans sa chair.
Je ne connaissais pas cette fille. Mais j'en connaissais un avec le même tatouage.

- Alors ? S'impatienta le sorcier.

- Non, je ne l'a connais pas.

Il saisit mes joues de sa main rugueuse et me tira vers lui.

- Tu mens très mal chérie.

Et ma tête explosa.


Chasse Gardée {série Traqueuses}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant