Le jour où je n'y croyais pas

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Louis ouvrit avec des mains tremblantes de froid la porte de son petit appartement qui donnait sur le parc. Il vivait là depuis 7 ans déjà et malgré la taille ridicule de l'appartement, il s'estimait heureux d'avoir pu l'acheter à si bon prix (ses parents ayant largement contribué à l'achat)

Il avait commencé à pleuvoir alors que Louis et Harry quittait le parc et ils étaient tout deux trempés. Les boucles brunes d'Harry lui tombaient sur le visage et son drap blanc lui collait à la peau. Louis essayait de toutes ses forces de ne pas regarder vers le bas, où le drap devait surement ... et bien ... vous voyez.

Une fois à l'intérieur, Louis monta le chauffage et alla chercher des couvertures et des vêtements propres et secs pour le jeune homme dont il ne connaissait toujours pas le nom. Quand il revint dans le salon avec les couvertures sous le bras et un pull mauve avec un jogging gris sous l'autre et un caleçon, Louis trouva le jeune homme debout devant la porte, une petite flac sur le parquet là où ce qu'il portait continuait de goutter.

- Tiens, mets ça. Il y a des serviettes dans la salle de bain et tu peux prendre une douche si tu veux. Et, hum, je crois qu'il y a au moins une brosse à dent neuve dans l'armoire sous le lavabo. Est-ce que tu veux manger quelque chose?

Le jeune n'avait toujours rien dit alors que Louis lui tendait les affaires à bout de bras.

- Est-ce que tout va bien?

Le jeune leva son regard vers lui et Louis fut surpris d'y voir une grande tristesse. Il s'approcha et mit une main sur son épaule puis la laissa glisser sur son bras avant de prendre sa main dans la sienne. Elle était anormalement chaude pour le temps qu'il faisait et Louis s'inquiéta. Il se pencha en avant, sur la pointe des pieds et déposa ses lèvres sur le front du jeune homme. Il n'était pas chaud. Pas de fièvre. Il n'allait pas mourir dans ses bras. Bien.

- Tu te sentiras mieux après, promis. Je vais préparer quelque chose à boire, d'accord? Du thé, ça te va?

Le jeune homme hocha la tête, prit les affaires des bras de Louis et se dirigea vers la seule porte de l'appartement à part celle de l'entrée et celle de la chambre qui était grande ouverte, pour se changer. En savoir plus sur ce jeune homme allait être compliqué si Louis n'arrivait pas à lui décrocher un mot. Il avait pourtant parler dans le parc, il avait eu l'air assez à l'aise avec Louis. Peut-être que Louis lui faisait peur et qu'il était en ce moment même en train de chercher une arme dans sa salle de bain. Louis se demanda s'il avait laissé la paire de ciseaux sur le lavabo ou non.

Quand il entendit l'eau couler, Louis se détendit et décida de faire le thé. Ça ne prit que quelques minutes mais il entendit l'eau s'arrêter avant qu'il ait eu fini. Il apporta les tasses, le sucre et le lait sur la table du salon, ne sachant pas ce que le jeune homme préférait.

Quand il sortit enfin de la salle de bain, Louis avait déjà bu la moitié de sa tasse et fut sorti de ses pensées par une vision angélique. Le pull que Louis lui avait passé était légèrement trop grand pour lui (il était carrément gigantesque sur Louis et il ne le portait jamais) montrant un bout d'épaule et recouvrant ses mains ne laissant apparaitre que ses doigts. Le jogging par contre était un peu court et lui remontait sur les chevilles. Le tout était absolument adorable.

- Merci, pour les vêtements.

- De rien. Viens t'asseoir avant que ton thé ne refroidisse trop.

Le jeune homme vient s'asseoir sur le canapé, si près que leurs hanches se touchaient et Louis sentit une vague de chaleur parcourir tout son corps.

- Comment tu t'appelles?

- Hum ...

Il hésitait. Il n'avait quand même pas oublié son nom?

- Harry.

- Tu en es sûr.

- Oui.

- Je m'appelle Louis.

- Je sais.

- Pardon?

Harry se mit à rire alors que Louis restait bouche bée.

- Très bien, Harry, d'où tu viens?

Harry cessa de rire et se mordit la lèvre. Ses joues étaient roses et ses lèvres rouges, il était à couper le souffle. Louis se demandait s'il était peut-être encore trop tôt, Harry ne se souvenait peut-être pas encore et lui poser la question encore et encore n'allait pas l'aider.

- Tu ne me croirais pas.

Louis haussa les épaules, parce que pour être honnête Harry avait été bizarre dés la seconde où il l'avait rencontré et s'il se mettait encore à parler de fleurs et de printemps alors oui, il y avait de fortes chances que Louis n'en croit pas un mot.

- Je commence alors. Je m'appelle donc Louis, comme tu sais (Harry sourit mais continua de fixer la tasse qu'il avait dans les mains), j'ai 25 ans et je suis né en Bretagne où ma famille vit toujours. Ma mère, mes sœurs, mon frère, bref tout le monde. J'ai déménagé à Paris pour faire des études de traduction. Je voulais être là où tout se passait. Ça se passe pas trop mal. Je n'ai pas encore traduit de bestsellers et je ne roule pas sur l'or, mais j'ai une vie bien. Sinon, et bah, je vis seul, j'aime la pâtisserie et je n'aime pas le métro: c'est bondé, ça pue, c'est sale et on ne voit rien de Paris sauf quand il est à l'extérieur mais là c'est encore un autre problème.

- La Bretagne, c'est loin?

- 4 à 5 heures de route je dirais. D'ailleurs j'y vais ce week-end, c'est l'anniversaire de mes sœurs.

Harry le regarda avec de grands yeux, comme s'il attendait que Louis ajoute quelque chose.

- Et toi, Harry, d'où tu viens?

- Pas d'ici.

-Un autre pays?

- Plus loin.

- Comment est-ce que tu peux vivre plus loin qu'un autre pays... Tu vis quand même pas sur une autre planète dis moi, dit Louis en riant.

Mais Harry ne riait pas du tout.

- Ce n'est pas une autre planète, c'est juste ... Une sorte de ... D'autre monde.

Louis se mit à rire nerveusement.

- N'accepte pas les bonbons des inconnus, Harry. Tu ne sais pas ce qu'il y a dedans.

- Mais le thé c'est bon?

Harry sourit et Louis fut soulagé. La dernière chose qu'il voulait c'était de rendre Harry triste ou de lui faire peur.

- J'aime bien chez toi. Il y a du vert.

- Tu as de la chance. D'habitude rien ne survit bien longtemps mais ces plantes semblent s'accrocher à la vie même si je suis nul pour me rappeler de les arroser. Tu es sûr que tu n'es pas jardinier, Harry?

- Je fais pousser les fleurs au printemps. Les tulipes sont mes préférées.

Harry rayonnait, ses yeux pétillaient et son sourire laissait apparaître des fossettes. Il était probablement l'homme le plus beau que Louis avait jamais vu. Il n'avait qu'une envie c'était de courir jusqu'à sa chambre chercher son appareil photo et capturer le moment présent.

- Fais-le.

- Pardon?

- Vas chercher ton appareil photo, Louis.

Il y avait définitivement quelque chose qui clochait chez ce garçon.


♡ Le jour où un dieu m'est tombé dessus ♡Where stories live. Discover now