1

5K 456 32
                                    

La porte de ma chambre s'ouvre doucement et Macie pointe le bout de son nez. Je lui souris, elle referme la porte et s'assois bien sagement sur mon lit. Son regard intéressé détaille chacun de mes mouvements.

Macie - Je serais aussi belle que toi quand je serais grande, Rory ?

Rory - Bien sûr chérie. Tu seras même encore plus belle que moi !

Macie - Et Anna, elle était belle ?

Je reste figée devant mon miroir, mon mascara à quelques centimètres de mes cils, puis je rabaisse lentement mon bras.

Rory - Elle était magnifique Anna. Tu lui ressemble beaucoup.

Macie - C'est vrai ?

Elle semble émerveillée ; il y a de quoi. Tout le monde aurait aimé ressembler à Anna.

Rory - Oui. Tu es curieuse et intelligente comme elle.

Macie - Toi aussi tu l'es. Beaucoup.

Rory - Et bien toi, tu l'es encore plus. Toi, tu es comme Anna. Tu as beaucoup de chance. Quand j'étais petite, je faisais tout pour lui ressembler.

Macie - Mais finalement t'as pas réussi. C'est peut-être mieux, non ?

Je fronce les sourcils en la regardant.

Rory - Pourquoi tu dis ça ?

Macie - Parce que toi t'es encore là.

Je ne sais pas quoi répondre donc je ne dis rien. Je continue de me préparer, essayant de penser à autre chose. Elle doit sentir le malaise car elle s'approche de moi et me pose des tas de questions sur les produits de beauté, sur New York, en me disant à quel point elle aimerait visiter le zoo de Central Park alors je lui promets de l'y emmener un jour.

Je lui demande gentiment d'aller chercher notre mère pour avoir un avis de plus. Elle détale alors j'en profite pour me mettre à genoux et attraper la boîte en carton cachée sous mon lit. Je l'ouvre et souris en voyant la dernière photo polaroid d'Anna et moi. Elle n'aurait pas peur de revoir ses connaissances du lycée, au contraire. Je suis sûre qu'elle aurait dit quelque chose comme « Si on m'avait prévenu qu'après avoir passé quatre de ma vie avec ces cons, je devrais encore me les taper une soirée, j'aurais porté réclamation. » Et elle y serait allée, la tête haute, laissant sur les autres cet effet de supériorité qu'elle a toujours donné. Anna n'était pas le genre de fille qu'on pouvait oublier ; elle était ce genre populaire, en haut de la pyramide des cheerleaders, et qui s'en foutait de tout. Les gens chuchotaient sur son passage en se demandant comment elle avait fait pour en arriver là et à moi elle me disait simplement qu'elle n'avait rien fait de spécial, qu'il avait suffi qu'elle ait confiance en elle pour que les autres l'élève à ce rang.

Dingue, n'est-ce pas ? Moi, j'étais émerveillée quand elle me racontait ses péripéties ; parce qu'il s'en passait des choses dans la journée de la fille populaire. Je rêvais d'être à sa place, et je lui posais des tas de questions. Elle riait, m'assurait que je connaîtrai ça un jour puis elle m'embrassait le front avant d'aller se coucher.

C'était Anna. Et ce soir, j'ai décidé d'être comme elle. J'aurais la tête haute.

Je range rapidement la boîte sous le lit en entendant les escaliers grincer puis j'ouvre mon armoire et sors quelques robes. Ma mère se pose sur ma chaise de bureau, Macie sur les genoux, et j'essaye plusieurs tenues. Ma sœur ne cesse de dire que je suis belle, et veut que je les porte toutes ; finalement, ma mère et moi optons pour une combinaison rose pâle et noire avec des escarpins.

meeting alumniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant