Chapitre 35

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Le trajet jusque-là maison se passa en silence. Derek n'essaya pas d'entamer une conversation et je le remercie en silence. Je venais de me conduire comme une gamine capricieuse et j'en avais honte. Il avait raison, on ne pouvait pas le faire, c'était ni le lieu ni le moment. Derek se gara dans l'allée et coupa le contact.

- Merci de m'avoir ramené, dis-je gêner.

- C'est normal... Écoute Élisabeth ne m'en veux pas s'il te plaît, ne nous quittons pas fâcher.

- Je ne t'en veux absolument pas Derek. Tu as été adorable et gentleman. Un autre garçon aurait sauté sur l'occasion, mais pas toi. C'est pour ça que je t'aime, dis-je enfin.

- Répète, je crois avoir mal entendu !

- Un autre garçon aurait...

- Non pas ça ! Après, qu'est-ce que tu as dit ?

- Que je t'aimais, dis-je en le regardant dans les yeux.

- Tu as fini par me le dire, enfin ! Il me prend le visage entre ses mains et me dit : moi aussi, je t'aime et je te jure que c'est la première fois que je le dis à fille. Dit-il en m'embrassant.

Je comprends mieux maintenant la remarque de Mélody l'autre jour. Elle était jalouse, c'est tout.

- Tu ferais mieux d'y aller, dit-il en souriant. On se voit demain ? Dit-il.

- Plutôt deux fois qu'une. Dis-je en souriant. Bonne nuit à demain.

- À demain dit, il en m'embrassant une dernière avant que je descende de la voiture.

La maison était plongée dans le noir, mais je vis en bas de la porte du bureau de mon père de la lumière. Je frappe puis ouvre.

- Bonsoir papa.

Il était assis derrière son bureau devant son ordinateur portable.

- Bonsoir ma chérie, tu rentres tôt. Tu n'as pas eu de soucis j'espère ? Me questionna-t-il.

- Non nickel, j'étais juste un peu fatiguée. Maman est couché ?

- Oui, la grossesse la fatigue beaucoup aussi bien physiquement que moralement. Elle a hâte que tout ça soit terminer.

Je savais qu'il parlait de l'opération du bébé.

- Tu travailles encore à cette heure-ci ?

- Non, je me renseignais sur l'opération de ton petit frère et des cardiologues capables de l'effectuer.

- Tu as trouvé quelque chose ?

- Ils disent tous la même chose.

- Je sais que tu ne veux pas en entendre parler, mais as-tu pensé à grand-père ? C'est le meilleur papa. Si y a bien une personne qui peut réussir les yeux fermés, c'est bien lui. Dis-je.

- Bien sûr, ma puce que j'y ai pensée, bon d'accord, j'avoue à peine 5 minutes. Mais même s'il le voulait, il ne pourrait pas, car le patient est un membre de sa famille.

- Il n'y a pas une solution ?

- Je ne sais pas ! Dommage que tu ne sois pas encore cardiologue. Dit-il en riant.

Ces mots me firent plaisir, car c'était la première fois qu'il me parlait de ça. En général, il détournait la conversation ou bien il se mettait en colère.

- Tu n'es plus contre mon choix ? Dis-je avec espoir.

- C'est ta vie ! Ce n'est pas à moi de décider de ton avenir. Je te demanderai qu'une seule chose. Dit-il avec sérieux.

- Quoi ?

- Que tu deviennes meilleure que lui, que tu lui montres qui est le maître dans cette spécialité ! Dit-il avec un grand sourire.

,- Oh ne t'inquiète pas pour ça, c'est déjà prévu. Je serai la number one. En insistant bien sur les derniers mots...... Papa, qu'est-ce qu'il voulait tout à l'heure ?

- Me rappeler qu'il était toujours là, dit-il d'un ton lasse et en se passant une main dans les cheveux.

- Ne t'inquiète pas papa, je te promets que je ne ferais rien de stupide d'accord ? Je sais que tu veux me protéger, mais je suis une grande fille maintenant !

- Tu ne le connais pas Élisabeth, je ne peux que m'inquiète. Dit-il.

- Il ne me connaît pas non plus, c'est l'avantage qu'on a sur lui. Dis-je.

- Bon, je vais aller me coucher, bonne nuit mon bébé. Dit-il en m'embrassant sur la joue.

- Bonne nuit papa.

Le lendemain, Derek passa me chercher pour aller, avec Mindy, au centre commercial. Ce qui m'étonnait de Derek, car je savais qu'il avait horreur de ça. Surtout avec Mindy qui mettait 2 heures pour choisir.

Il est venu pour moi, pour qu'on puisse passer du temps ensemble. Il est trop chou !

- Elle en a encore pour longtemps là ? Me demande Derek légèrement impatient.

On était assis à côté des cabines d'essayage à attendre Mindy.

- J'espère que non ! Dis-je d'un ton lasse.

Quatre heures et quarante-huit minutes exactement qu'on était dans le centre commercial.

- Comment tu fais pour rester aussi calme ? Dit-il.

- L'habitude surement, aller vient, on va faire un tour à la boutique homme. Dis-je en lui prenant le bras.

J'envoie un SMS à Mindy pour lui dire qu'on n'était pas loin. On passa devant plusieurs magasins quand on tomba sur la boutique Disney. Il y avait différents personnages de dessins animés et bien sûr, il y avait blanche neige et les sept nains.

- Oh regarde Derek comme il est mignon le nain Grincheux. Dis-je en lui montrant du doigt en riant.

- Oué bof ! Il tire la gueule, c'est tout. En tous les cas, je préfère être grincheux que simplet. Puis on rigola.

- Blanche-neige est très jolie aussi. J'ai bien envie de faire la même coupe de cheveux. Dis-je en le provocant.

- Surement pas ! Ne touche pas à tes cheveux, je les adore comme ça et j'aime passer ma main dedans. Dit-il en joignant le geste à la parole. Il passa sa main derrière ma nuque et m'embrassa.

- Ne me dis pas que tu es aussi dévergondée que ta mère ? Dit une voix derrière nous.

Grand-père se tenait là, la mine pas très joyeuse. Il était accompagné d'une femme que je ne connaissant pas. Elle me détailla de la tête aux pieds avec mépris.

- As-tu aimé mon cadeau ? dit-il. Un merci aurait été la moindre des choses !

- Je n'ai pas à te dire merci, car je n'ai rien reçu ! Dis-je en le défiant du regard.

- Mon Dieu, ce regard, il est aussi insolant que son père. Dit la femme en riant.

Derek m'attrapa la main et essaya de me pousser pour partir. Ce que je ne fis pas bien sûr.

- Il paraît que tu souhaiterais être cardiologue ? Dit-il

Comment savait-il ça lui ?

- Oui et alors ?

- Alors c'est bien, tu m'intéresses maintenant, dit-il avec un sourire ironique... Si tu veux des conseils n'hésitent pas à venir me voir.

- Elle n'a pas besoin de vous, dit Derek qui me tirant de force par la main.

On s'éloigna de lui en sens inverse quand il m'appela.

- Élisabeth ?

Je m'arrête et me retourne vers lui, il regarde Derek de haut en bas.

- Tu mérites bien mieux que ça ! Puis, il s'en alla, en éclatant de rire.

- Ton père avait raison, ton grand-père est un vrai connard ! Dit Derek.

Je restais là figé sur place à le regarder s'éloigner.





Laisse-moi t'aider ! Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant