Chapitre 2

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Après de longues heures de négociations, les médecins me laissèrent enfin partir. Mes parents, quand ils le voulaient, pouvaient se montrer très convaincant.

Lorsque je sortis de l'hôpital et que je mis pied dehors, je fus extrêmement surprise. Tout me semblait différent par rapport à avant.

Avant que je ne sache qu'une épée de Damoclès était suspendue au-dessus de ma tête.

Tout semblait plus vif, plus précis. Les couleurs autour de moi paraissaient plus éclatantes et les senteur plus odorantes. J'avais l'impression d'avoir les sens hyper-développés et une perception accrue du monde autour de moi.

Étais-ce parce que je savais que la mort plainait autour de moi ?

Sûrement...

Mes parent et moi rentrâmes en voiture chez nous dans un silence pesant. Ma mère pleurait encore et mon père avait les mains crispées sur le volant. A cette vue, je sentis en moi un besoin irrépressible de les rassurer, de leur dire que tout irait bien... mais ce serait mentir. Alors je fis la seule chose qui me paraissait appropriée : je leur pris la main et les serrais fort. Ma mère se retourna et m'adressa un sourire tremblotant.

- Maman, il me reste 100 jours à vivre n'est-ce pas ? lui demandai-je

- Heu oui, pourqu...

- Alors, profitons-en ! Ne faites pas mon deuil maintenant, ce serait gâcher ces cents derniers jours qu'on m'a accordé...

Ma mère me regarda avec de grands yeux. Puis son visage s'illumina et elle me dit :

- Tu as raison... elle sembla réfléchir quelques instants, puis dit : Demain on part en voyage !

Cette fois ce fut à mon tour de la dévisager avec surprise.

- Mais... où ?

- A la plage, tiens ! On a bien besoin de vacances, tous, et en plus ça nous permettrait de profiter à fond de toi.

A ces paroles, je sentis l'excitation s'emparer de moi. Je poussai un petit cri de joie et me jetai dans les bras de ma génitrice. Mon père nous regarda avec incompréhension, puis dit.

- Ta mère a raison, Lena, d'ailleurs nous partons aujourd'hui !

Je leur souris à tous les deux : j'avais décidément les meilleurs parents du monde. Surtout que ce voyage tombait à pique, là-bas personne ne connaissait la Lena timide et renfermée et je ferais en sorte que ça reste ainsi.

La seule Lena qu'ils connaîtront sera la Lena audacieuse et pleine d'assurance!



100 jours à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant