Agartha - L'appel de l'inconnu [Terminé]

Chapitre 3 :

« Jour 7 :

Le voyage fut long et périlleux. Nous avons manqué de nous faire arrêter plusieurs fois par des gardes méfiants et Roghan nous a fait emprunter des sentiers plus dangereux, prétextant que c'étaient les moins surveillés. De ce fait, j'ai de belles écorchures aux genoux et Erik s'est fendu une dent en tombant. Je ne l'ai jamais vu aussi en colère, son visage avait tourné au rouge cramoisi ! Enfin bon, nous voilà enfin devant ce drôle de bâtiment à moitié en ruines. Il n'est pas surveillé ni éclairé, on pourrait croire que le portail à l'intérieur est en panne, ou n'a tout simplement jamais existé. On pourrait penser qu'en étant sur Skyrus, les portails de la sorte seraient aussi protégés que des trésors, mais pas celui-là. La végétation sauvage a envahi les lieux, recouvrant les murs en pierre de lierre grimpant. Erik a donné l'argent à Roghan qui nous a souhaité bonne chance avant de rebrousser immédiatement chemin. C'est peut-être ce que nous devrions faire après tout... Tout cela ne m'inspire rien qui vaille. Bon sang, nous n'avons pas fait tout ce chemin pour rien !

Nous sommes convenus que ce serait Erik qui partirait en premier, suivi de Thomas et James. Je suis donc le dernier à passer, afin de pouvoir noter tout ce que je vois. Je prie sans relâche depuis que j'ai vu l'état du portail. Il est poussiéreux, beaucoup moins bien entretenu que tous ceux auxquels nous avons été confrontés. Erik s'est élancé le premier, comme prévu. Il disparaît dans un nuage de poussière.

***

Bien. Ils se sont tous téléportés, il ne reste donc plus que moi. J'espère de tout cœur m'en sortir.

***

James est mort. Les téléportations interplanétaires sont dangereuses, et elles le sont encore plus lorsqu'on utilise des portails en mauvais état. Je n'arrive pas à me retirer cette horrible image de la tête. Le corps de mon ami scindé en deux parties... Tout ce sang, ces boyaux... J'ai vomi tout ce que mon estomac contenait et j'ai pleuré pendant au moins trois heures. Si vous saviez à quel point James était un homme bien... Toujours prêt à aider, vaillant, gentil et généreux... C'était son idée d'aller sur Agartha, et nous allons fouler cette planète en son nom ! James, j'espère que tu nous regardes d'où tu es et que tu vas nous encourager. Nous avons pris le temps d'enterrer sa dépouille au pied d'un arbre blanc et l'avons marqué d'une croix sur l'écorce. Thomas a récité un bel éloge funèbre et nous avons encore pleuré quelque temps.

Concernant cette nouvelle planète, eh bien que dire. Le ciel est rouge sang et le sol est brun. L'air est si chaud que nous avons dû enlever une épaisseur de vêtements. Je ne vois ni village ni signe de vie. C'est plutôt bon signe, à vrai dire. Tous ceux qui parlaient de Naniorh nous racontaient qu'il y avait des monstres de la taille de montagne qui dévoraient les humains, mais nous n'avons même pas croisé d'insectes. Peut-être dorment-ils ?

Thomas a proposé de nous installer non loin du portail pour nous reposer un peu. Bien sûr, je ne serais pas contre l'idée de dormir un peu, je suis comme drainé de toute mon énergie. Nous avons mis en place un tour de garde, Thomas est le premier, je suis le second et Erik le troisième. Ainsi, s'il y a un monstre, nous le verrons.

***

C'est mon tour de garde, rien à signaler pour le moment. Le ciel est dépourvu de nuage et l'on peut apercevoir une lune briller entre les étoiles. Cela m'apaise un peu. C'est comme si nous étions seuls au monde. Les trois survivants en quête d'une nouvelle planète, ça sonne bien. Je pourrais certainement en écrire un livre. Un vrai livre, pas une cochonnerie de journal de bord écrit à la va-vite entre deux rochers. Ma mère disait que j'avais un certain talent avec l'écriture, même si c'était bien évidemment un mensonge bafouillé à son fils pour lui donner confiance. Elle ne savait pas lire, comment aurait-elle pu comprendre ce que j'écrivais ? Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé de lui apprendre après avoir pris des cours. Je crois que je commence à fatiguer, j'ai l'impression qu'un rocher me regarde au loin. C'est impossible, pas vrai ? »