3.Fais ce que je te dis

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Je soufflai un bon coup en regardant la télé. J'étais encore furieuse. Mactar m'avait mise tout à l'heure dans une situation désagréable. Je n'aimais pas être désobligeante avec les hommes, mais pour la première fois de ma vie, j'avais dû rabrouer un homme et quel homme ? Un bel homme riche et courtois. Mais je ne voulais pas lui donner une once d'espoir. Il n'était pas question que je sois l'arme secrète de Mactar. D'ailleurs si seulement je pouvais savoir ce qu'il voulait réellement. Je n'avais même pas laissé à Ibrahim le temps de réagir. Après lui avoir dit tout ce que j'avais à lui dire, j'étais partie sans me retourner.

La sonnerie de la porte retentit et me sortit de mes pensées. La domestique alla ouvrir. Je sursautai lorsque je découvris Mactar devant la porte. Il était furieux. Il se précipita vers moi, me prit par la main et me tira vers ma chambre. Il me jeta sur mon lit et referma la porte derrière lui.

Mactar, en colère : Es-tu devenue folle ?

Moi : C'est toi qui es devenu fou. Ne me retouches plus jamais.

Mactar : Ibrahim m'a tout raconté. J'hallucine. Tu lui as dit que tu es déjà prise.

Moi : Je ne lui ai jamais dit cela. Si c'est ce qu'il a compris de tout ce que je lui ai dit ce n'est pas de ma faute.

Mactar : Si tu es distante avec lui, c'est clair que c'est ce qu'il va penser de toi. Ibrahim est beau, il est riche et s'intéresse à toi. C'est quoi ton problème ?

Moi : Mon problème, c'est que je ne suis pas une prostituée.

Mactar : Je ne te demande pas de coucher avec lui. Tu dois juste répondre à ses avances.

Il venait de me parler avec une telle douceur que cela me surprit. Il s'assit sur mon lit à mes côtés.

Moi : Pourquoi ? Que veux-tu réellement ?

Je posai ma main sur son bras. Il l'enleva.

Mactar : Fais juste ce que je te demande. Le reste ne te concerne pas.

Moi : Et si je refuse ?

Mactar : Je me ferais un plaisir de discuter avec ton oncle.

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Le lendemain

Je m'introduis dans la pièce où m'avait conduite le portier, la même pièce où une semaine plutôt Ibrahim avait fêté son anniversaire. C'était un immense salon avec de beaux fauteuils blancs. Je m'installai sur l'un d'eux. Une jeune femme entra dans le salon, m'annonça qu'Ibrahim me demandait de patienter et me demanda si je désirais boire quelque chose. Elle s'en alla et revint avec une bouteille d'eau et un verre placé sur un plateau. Je me servis généreusement pendant qu'elle se retirait. Je stressais tellement. Un bon verre d'eau m'était indispensable. J'avais finalement accepté l'ultimatum de Mactar. Mais je lui avais imposé mes règles. Il ne devait plus intervenir dans la relation entre Ibrahim et moi et il devait me laisser faire les choses à mon rythme sans pression de sa part. Me voilà donc une semaine plus tard chez Ibrahim. Il m'avait fallu une semaine pour trouver le courage.

Mon hôte arriva.

Moi : Bonsoir Ibrahim

Ibrahim : Bonsoir Rabia. Quelle surprise !

Il vint me faire une bise.

Ibrahim : Comment allez- vous ?

Moi : Très bien et vous ?

Ibrahim : Je vais très bien moi aussi.

Il s'installa sur un fauteuil.

Ibrahim : Alors vous vouliez me voir ?

Moi : Oui. J'aimerais m'excuser pour la dernière fois. Je regrette les mots durs que je vous ai dites.

Ibrahim : Ne vous excusez pas. Je n'ai eu que ce que je méritais. Vous aviez raison, je n'aurais jamais dû vous voler un rendez-vous. Vous avez le droit de refuser mes invitations et j'aurais dû le respecter.

Moi : Non. Je tiens vraiment à m'excuser. Je me suis sentie prise au piège et cela m'a mise en colère.

Ibrahim : Vous êtes pardonnée. Ne vous inquiétez pas.

Moi : Et je voulais aussi vous dire...que je ne suis pas déjà...prise.

Ibrahim : Pardon.

Visiblement je l'avais prise au dépourvu.

Moi : Je suis célibataire.

Il baissa la tête et la prit silencieusement dans ses mains puis il la releva et me fixa du regard.

Ibrahim, énervé : C'est quoi tout ce cinéma. Il vous a dit quoi, votre cousin pour que vous veniez me jouer votre numéro ?

Je le regardai ébahie.

Ibrahim : Une chose que je déteste chez une fille, c'est qu'elle me prenne pour une cruche ou qu'elle soit prête à sortir avec moi juste pour faire plaisir à quelqu'un d'autre.

Oh non ! Il savait tout. Dans ma tête, les idées se bousculèrent. Il avait tout découvert ! Je n'avais qu'une idée fuir pour cacher ma honte. Puis tout d'un coup, ce fut le silence en moi et tout se remit en place. Je me levai et me tournai vers la porte.

Ibrahim : Mais que faîtes – vous ?

Moi : Puisque c'est cela que vous pensez de moi. Je ne vois pas pourquoi je resterais une seconde de plus ici.

Ibrahim : Vous ne vous défendez pas ?

Moi : Parce que vous pensez que je vais répondre à de telles allégations farfelues ? Si dans votre vie vous avez croisé des filles qui vous laissent les insulter et se croient obligées de vous donner des explications. Je ne suis pas ce genre de filles. J'ai ma dignité. Je m'en vais.

Je me dirigeai vers la porte. Il me suivit, m'attrapa la main et me tira vers lui. Avant même que je ne comprenne, il m'embrassa langoureusement. A ma grande surprise, je répondis à son baiser, les yeux fermés. Je les rouvris que quand il décolla ses lèvres des miennes.

Ibrahim : Pardonnes-moi, mais je rêvais tant de t'embrasser.

Je restai silencieuse. Il m'avait tutoyé.

Ibrahim : Alors Mactar n'est pour rien dans ta venue ici ?

Moi : 1. Je ne suis pas un enfant. Mactar ne peut pas m'obliger à venir te voir si je n'en ai pas envie. 2. Lui et moi, on a bien sûr parlé de toi. Mais il a juste voulu que je te donne une seconde chance et que je ne m'arrête pas sur ma colère d'avoir été piégée. 3. Ne m'embrasses plus au dépourvu.

Ibrahim : Je m'excuse pour mes accusations alors tu es ici de ton propre chef . J'avais peur que tu ne sois venue que pour faire plaisir à Mactar qui est mon collègue. Même si tu étais restée sur ton refus, jamais je n'aurais changé ma cordialité avec lui. Je m'excuse aussi pour le baiser. Je rêvais trop de t'embrasser. Mais au fait, tu ne m'as pas repoussé.

Honteusement je restai silencieuse. Il sourit visiblement très heureux. Il me prit ma main, y déposa un baiser.

Ibrahim : Rabia, je te promets de faire de toi, la femme la plus heureuse au monde.

Le contrat (terminée)Where stories live. Discover now