Poum Poum Tchik

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19h. Une famille composée des deux parents et de leurs deux filles (7 et 12 ans) regardaient le journal télévisé. A l'écran, des images d'un institut psychiatrique près de chez eux. La voix du présentateur se voulait grave et alarmante.

« Toute personne habitant dans les parages se doit de fermer ses portes à clé et être attentif à toute présence suspecte. Un patient de l'asile s'est échappé et il est potentiellement dangereux. Il est facilement reconnaissable car il est amputé des bras et des jambes. Si vous le voyez, contactez le numéro d'urgence. »

Les parents se retournèrent vers leurs enfants et leur lancèrent un regard inquiet. En effet, ils avaient prévu de coucher chez des amis et de laisser les fillettes seules à la maison. Après un rapide débat sur la décision à prendre, ils convinrent qu'avec toutes leurs portes et fenêtres bien fermées à clé rien ne pourrait leur arriver de grave. Après les avoir fait dîner et leur avoir souhaité une bonne nuit, ils embarquèrent pour leur soirée.

Mais très vite, les jeunes filles furent dérangées par des bruits dans leur maison. Bruits de portes grinçantes, de plancher qui craque... et un son très particulier, formant une mélodie dérangeante : « poum poum tchik ». Origine du son inconnue. Mais il était répété mécaniquement, et les filles commencèrent à s'inquiéter. La plus jeune vint se réfugier dans le lit de sa grande sœur, qui elle-même se demandait d'où pouvait provenir ces bruits si particuliers. Au bout d'une demi-heure à l'entendre de temps en temps, elle laissa sa sœur endormie dans sa chambre et descendit doucement l'escalier.

Tout était vide et le bruit avait disparu. Seul le silence et quelques crissements de la maison ensommeillée restaient perceptibles. Hésitante, elle parcourut rapidement le rez-de-chaussée et courut rejoindre l'étage.

Elle poussa la porte de sa chambre et étouffa un cri. Sa sœur baignait dans son propre sang. Affolée et sous le choc, elle se rendit compte que le bruit avait repris. « Poum poum tchik ». « Poum poum tchik ». De plus en plus fort, de plus en plus près. Elle se retourna.

Le patient dont la photo avait été affichée tout le long du journal télévisé était maintenant devant elle. Pas d'avant-bras, ni de jambes mais des moignons au bout des coudes et des genoux. Il était à quelques mètres d'elle. Terrifiée, elle était paralysée. Il avança alors vers elle. Il posa ses coudes un à un sur le sol. Poum poum. Traîna son corps le long du carrelage. Tchik. Il lui sourit.

Le lendemain matin, les parents trouvèrent les cadavres de leurs enfants et appelèrent les secours. Ce n'est qu'après plusieurs heures de désespoir qu'ils se dirent qu'ils auraient sûrement dû fermer à clé avant même de regarder le journal télévisé.

HISTOIRES D'HORREUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant