Chapitre 25

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Nous restions quelques instants dans les bras l'un de l'autre. Ma main caressait tendrement le dos de Kathleen de bas en haut pour tenter de l'apaiser. Elle finit par se détacher de moi prenant mon visage dans ses mains avant de poser à nouveau ses lèvres sur les miennes. Le baiser fut tendre, emplit d'amour ;
– Tu m'as manqué, chuchota-t-elle.
– Toi aussi, souris-je, en plus avec Chaz et Tiara en face de moi en permanence c'était dur.
– Oh tu sais, je pense qu'il se passe un truc entre Ryan et Sally ce n'est peut-être que sexuel mais leur sommier fait beaucoup trop de bruit.
Nous rîmes tous les deux. Je joignais finalement ma main à la sienne avant de l'attirer jusqu'au salon. On ne pouvait pas devi­ner son ventre à travers le tissus mais l'un d'eux finirait par le remarquer. Tous les regards se posèrent sur nous. Je n'arrivais pas à faire disparaître ce sourire, il semblait gravé sur mes lèvres. Tiara s'approcha alors de Kathleen et celle-ci du me lâ­cher la main pour pouvoir répondre à son étreinte. Mais la blonde se recula assez rapidement ayant elle aussi remarqué les nouvelles formes de ma petite-amie. Elle fronça les sourcils alors que Kay mordillait nerveusement sa lèvre sans oser af­fronter son regard ;
– Ne me dis pas que, commença la blonde mais le sourire de son amie mit fin à la surprise.
– Oh mon dieu, félicitations ! s'exclama-t-elle en la serrant à nouveau dans ses bras, comment l'a pris le papa ?
Je me contentais de lui adresser un large sourire. C'était suffi­sant pour comprendre que la nouvelle me réjouissait. Seulement cette bonne humeur fut vite troublée ;
– Le papa ? Interrogea une voix que je reconnus comme étant celle de ma mère.
Je sentis alors le corps de Kathleen se rapprocher du mien. Je n'était pas le seul à craindre la réaction de l'unique Patricia Da­vis. Kay eut de la chance. Elle put éviter le regard emplit de question de ma mère car Madelyn et Jared se jetèrent dans ses bras. Elle s'était agenouillée pour être à leur hauteur et je ne pouvais qu'admirer la difficulté naissante qu'elle avait à se baisser dorénavant.
– Maman, Kay attend un enfant, mon enfant.
– Oh mon dieu ! Hurla-t-elle.
Seulement on ne pouvait pas deviner si sa réaction était positive ou non. Elle plaqua ses mains sur sa bouche alors que des larmes ruisselaient sur son visage. Kathleen se redressa et tenta de faire quelques pas vers elle. Elle semblait aussi désorientée que moi mais au moins elle tentait quelque chose. Ma mère vint alors saisir le visage de Kay, tout son corps se pétrifia.
– Je vais être grand-mère, sourit ma mère alors que la tension qui s'était accumulée dans la pièce retomba d'un seul coup.
Kathleen se contenta de hocher la tête. Je repris alors ma place au près de ma petite-amie. Mon bras vint se placer dans le bas de son dos alors que ma main était placée sur l'une de ses hanches.
– C'est beaucoup d'émotion en une journée, affirma ma géni­trice en se laissant tomber sur le canapé.
– Oui, vraiment beaucoup, ajouta Kathleen en effectuant un geste que je ne lui connaissais pas.
Sa main vint caresser son ventre et je ne pus que deviner le geste d'une mère ;
– Sally, tu peux leur montrer leur chambre provisoire ? Votre maison vous ouvrira les bras demain matin, je pense que tout le monde a besoin de dormir en particulier moi, rit-elle, son re­gard s'encra alors dans le mien, on peut monter ? Où tu veux rester un peu avec Ryan et Chaz ?
– Non, ils me pardonneront, on monte, affirmais-je avant de placer un baiser sur son front.
Nous adressâmes un dernier signe de main à tout le monde avant qu'elle ne m'attire à l'étage. Elle déverrouilla l'une des portes qui menait à la chambre qu'elle occupait provisoirement jusqu'à mon arrivée. C'était la première fois que nous allions partager une nuit, ensemble, ici, au canada et c'était la dernière fois qu'elle occuperait cette pièce. Le lendemain nous commen­cerions une nouvelle vie, la notre.
Je fermais la porte derrière moi saisissant alors les hanches de la demoiselle. Un rire s'échappa de ses lèvres alors que je fai­sais en sorte d'avoir son corps collé au mien. Elle fit demi-tour ses yeux scrutant la moindre parcelle de ma peau. Ses mains saisirent le bas de mon t-shirt et je l'aidais à le retirer. Ce fut alors à mon tour glissant soigneusement ses bretelles de ses épaules avant de faire descendre la fermeture qui se trouvait à l'arrière de sa robe. Je m'appliquais ensuite à la faire descendre le long de son corps tout en déposant quelques baisers sur sa peau. Je finis agenouillé face à elle. Ses mains étaient plongées dans mes cheveux y appliquant de multiple caresses. Les miennes étaient posées sur ses hanches alors que mes yeux scrutaient attentivement son ventre. Mes doigts vinrent alors se glisser sur la peau de ce dernier. J'y déposais un long baiser avant de me redresser. J'agrippai ses cuisses pour la soulever du sol alors que ses ongles vinrent s'enfoncer dans mes épaules me faisant lâcher un gémissement. Je sentis ensuite ses lèvres s'at­taquer tendrement à la peau de mon cou. « Je t'aime » ne ces­sait-elle de répéter. Je la déposais sur le lit admirant ses nou­velles formes. Je retirai mon jean avant de la rejoindre. Doréna­vant je la surplombais. Mes lèvres se celèrent aux siennes. Chaque contact semblait nouveau, chaque sensation. Cela fai­sait si longtemps et je savais que je ne me lasserai jamais d'une telle personne.
Elle finit par poser sa tête sur mon torse. Nos respirations étaient saccadées. Je passais tendrement ma main dans ses che­veux trempés de sueur. Nous nous étions retrouvés. Je sentais son regard posé sur moi et j'affichais un tendre sourire ;
– Il faut dormir maintenant Kay.
– Laisse-moi profiter de toi, murmura-t-elle comme l'aurait fait un enfant.
Sous ses paroles je fermais les yeux m'endormant paisiblement comme je ne l'avais pas fait depuis bien longtemps. Je savais que désormais tout irait bien.

Kathleen Montgomery
J'étais au volant de ma voiture. Justin était assis sur le siège passager alors que Nate se trouvait à l'arrière. Tiara, elle, avait accompagné Patricia, Jared et Madelyn dans ce qui serait leur nouveau chez eux. Pour ma part je conduisais Justin à notre chez nous. Nous avions fini par nous décider ensemble quand nous étions encore aux États-Unis. Nous finîmes par arriver. Nous sortions de la voiture que j'avais stoppée sur le trottoir. Je pouvais alors admirer la parfaite architecture. Bien que nous ayons les moyens la demeure n'était pas une villa. Il s'agissait d'une maison assez grande. Le charme qu'elle possédait était ty­pique du quartier. Elle était principalement battit en brique rouge et brune. Les portes, les fenêtres et les deux portes de ga­rages étaient en bois, un bois très foncé. La maison ne compor­tait pas un nombre d'étage exacte. Il s'agissait de diverses pièces agencées de façon différentes d'un demi-étage à un autre. Le terrain à l'avant était long de seulement quelques mètres. Il y avait deux allées de garage, un petit chemin formé par des pierres qui menait à la porte d'entrée à laquelle on accédait par trois petites marches et une pelouse verte qui occupait le reste du terrain. Justin et moi avancions alors que Nate se trouvait dans mes bras. Il tenait les clés dans ses mains. Il déverrouilla alors la porte avant de la pousser pour pouvoir s'engouffrer à l'intérieur de la maison. Ce n'était pour moi pas la première fois que je venais ici. Je m'y étais rendue quelque fois ces derniers mois. Lorsque j'avais appris que j'étais enceinte, lorsque que Justin me manquait trop, lorsque j'avais besoin d'être seule. Cette maison était mon nouveau refuge.
Cependant, alors que Justin s'attendait à découvrir une maison pleine de meubles dans laquelle nous pourrions emménager im­médiatement, il se stoppa. Je mordillais ma lèvre nerveusement appréhendant sa réaction. Il scruta les alentours avant de poser son regard sur moi ;
– Il n'y a rien du tout.
– Non, j'ai... j'ai fait enlevé tous les meubles Justin. Rien de tout ça ne nous ressemblait.
– D'accord, sourit-il simplement, ça me va ! Tu me fais la vi­site ?
Je hochais la tête reposant Nate au sol. Je montrais l'ouverture dans le mur qui se trouvait à notre droite.
– Ici je pensais mettre la cuisine où nous cuisinerons.
Nous faisions quelques pas découvrant une immense baie vi­trée. Les anciens propriétaires m'avaient expliqué qu'ils avaient détruit entièrement le mur arrière de la maison pour pouvoir avoir cette magnifique vue sur le jardin.
– Salle à manger et Salon, souris-je.
Nous revenions sur nos pas. Je gravis alors cinq marches puis cinq marches qui tournait vers la droite. Deux portes se trouvaient à ce niveau. Les deux pièces donnaient sur l'avant de la maison.
– On pourrait mettre la chambre de Nate et du petit gars qui se trouve là, affirma Justin en plaçant un bras autour de ma taille.
– Hm mais qui te dit que cela sera un petit garçon, Nate pré­férerait une fille lui.
– Les deux me vont, sourit Justin.
Je reprenais alors la visite. Nous montions encore une dizaine de marches. Cette fois il y avait quatre portes. Le couloir était long de trois mètres nous étions sous le toit. A notre droite il y avait deux portes. Une première pièce vide qui ferait une chambre d'ami très agréable. Elle donnait également sur l'avant de la maison. La deuxième porte donnait accès à une salle de bain assez spacieuse. J'ouvris la porte située à gauche du cou­loir. C'était sans doute une des deux seules pièces qui n'étaient pas entièrement vides. Elle était assez spacieuse. On pouvait voir quelques parties de la charpente du toit. Le sol était un parquet assez ancien d'un brun foncé. Au centre de la pièce était posé à même le sol un matelas et une couverture. A droite de la pièce il y avait une arrivée d'eau qui pourrait par la suite donner naissance à notre salle de bain. Deux fenêtre situées chacune aux extrémités de la pièce donnaient sur le jardin arrière alors qu'une baie vitrée de seulement quelques mètres située au centre du mur de brique laissait entrer la lumière ;
– Je suis venue ici quelques fois, si tu te demandes pourquoi il y a un matelas. Ce serait,
– Notre chambre, Justin finit à ma place.
Désormais je n'étais qu'à quelques centimètres de la vitre. Je sentis les bras de Justin encercler ma taille. Il déposa ensuite quelques baisers au creux de mon cou.
– C'est chez nous, souris-je.
– C'est chez nous.
Après quelques minutes à profiter de la vue de notre jardin le calme fut rompu ;
– Fait lui visiter la dernière pièce ! S'exclama Nate.
– Quelle pièce ?
– Hm ma pièce, murmurais-je.
C'était la seule pièce à laquelle j'avais touchée dans la maison. J'en étais tombée amoureuse. Je liai ma main à celle de Justin l'attirant à nouveau dans le couloir. Au fond de celui-ci se trou­vait deux marches qui donnait accès à cette fameuse porte et donc cette fameuse pièce. Je saisis la clé qui pendait au collier qui se trouvait au tour de mon cou. Je déverrouillai alors la porte avant d'entraîner Justin à l'intérieur de la pièce. Elle n'était pas très grande. C'était celle qui se situait le plus en hauteur dans la maison. La charpente était cette fois laissée totalement à nue. Une seule fenêtre donnait sur l'arrière de la maison. Elle était enfoncée dans le toit laissant alors un rebord assez large pour créer une banquette ce que j'avais déjà fait. Il n'y avait qu'un seul mur à proprement parlé dans cette pièce et il était en fait caché. En effet une immense étagère recouvrait la totalité du mur. J'y avais déjà déposé les quelques livres que j'avais lu et acheté durant ces derniers mois. Au centre il y avait une planche de bois soutenue par deux trépieds . J'en avais fait un bureau. Pour finir au sol dans un coin de la pièce se trouvait une multitude de coussin. C'était ici mon vrai refuge.
Je fis demi-tour pour pouvoir faire face à Justin ;
– C'est ma pièce en quelque sorte.
– Je te la laisse, sourit-il, je veux celle au dessus du garage !
– Mais il n'y en a pas.
– Justement, il y a assez de place sous le toit pour en créer une.
– Et où on mettra notre deuxième enfant ?
– Par ce que tu comptes avoir un deuxième enfant ?
– Évidemment !
– Très bien alors tu te débrouilles pour avoir un garçon et il pourra avoir une partie de la pièce qui se trouvera au dessus du garage !
– Très bien !
Nous semblions tous les deux sur le point d'exploser. Cela arri­va. Nos rires résonnèrent à travers la demeure gravant alors le début d'une nouvelle vie pour celle-ci.
Nous finîmes par redescendre retournant alors jusqu'à la voi­ture. Je n'empruntais pas la même route que lorsque nous étions venus ce qui interpella Justin ;
– Où va-t-on ?
– J'ai une autre surprise, on passe chercher ta mère et déposer Nate et on y va.
– Encore une surprise !
– Hé ! J'ai eu des mois pour tout préparer, ris-je.

Je stoppais la voiture sur le parking du petit café ;
– Qu'est ce qu'on fait là ? Demanda Justin.
– Le principe d'une surprise c'est que tu ne le saches pas, sou­ris-je en m'extirpant du véhicule.
Je marchais suivi de prêt par Patricia et Justin.
– C'est la table six, souris-je, je vous rejoindrai en fin d'après-midi.
– Mais, Justin n'eut pas le temps de finir sa phrase. Je déposais un baiser sur ses lèvres avant d'ouvrir la porte de l'établisse­ment. D'une main j'incitai Patricia à avancer forçant alors Justin à la suivre. Je relâchai alors la poignée laissant la porte se refer­mer. Je n'avais pas ma place dans ces retrouvailles.
Je retournai jusqu'à la voiture me rasseyant sur le siège conduc­teur. Je pus alors apercevoir à travers la vitre la silhouette de la vieille dame. Adriana était en réalité la grand-mère de Justin. Il ne l'avait pas revue depuis qu'il était parti du Canada et, princi­palement à cause de John, ils avaient perdu contact. Seule­ment je savais qu'elle importance elle avait eu pour lui et j'avais tout fait pour la retrouver. Dorénavant elle vivait dans une mai­son de retraite. J'avais été lui rendre visite plus d'une fois et nous nous étions très bien entendues. C'était une femme ado­rable. Je devais laisser Patricia retrouver sa mère, et Justin sa grand-mère. C'était bien trop personnel pour que je sois avec eux à ce moment là. Cependant, de là où je me trouvais, je pou­vais observer toutes la scène. Patricia fondit en larme dans les bras de sa mère alors que Justin, comme je m'y attendais, restait en retrait. Néanmoins, je pouvais apercevoir des larmes perler au coin de ses yeux. Cette scène était magnifique et unique.
Des heures s'étaient écoulées. Je sortis de la voiture après plu­sieurs heures à parcourir les rues de la ville. Je réajustai la robe ample que je portais et avançai jusqu'à la porte du café. Je poussai cette dernière m'engouffrant à l'intérieur de l'établisse­ment. Je me dirigeai alors vers la table numéro six. D'où je me trouvais j'apercevais les cheveux châtains de Justin et ceux plus foncés de Patricia. Ils se trouvaient tous les deux dos à moi. Je posais finalement mon regard sur Adriana. Ses yeux finirent par croiser les miens alors que je n'étais plus qu'à un mètre d'eux. Elle se leva rapidement en ouvrant ses bras ;
– Ma chérie ça va ?
Je répondis à son étreinte ;
– Bien sur, c'est à vous qu'il faut poser la question Adriana !
– Je t'ai déjà dit de me tutoyer ! Tu fais partis de la famille maintenant ! je lui adressais un large sourire, comment va le bé­bé ?
– Ça va ! Il ne nous reste plus que cinq mois.
Elle hocha la tête et j'osai finalement me placer face à Justin. Je cherchais à lire à travers lui tentant de deviner ce qu'il ressentait vis à vis de tout ça, vis à vis de moi. Je m'asseyais à côté de Adriana. Justin ne me quittait pas des yeux. On aurait dit qu'il ne se remettait pas de cette après-midi. Ses mains étaient posées sur la table. Discrètement je tentai de le ramener à lui. J'appro­chai doucement mes mains des siennes jusqu'à ce qu'elle rentre en contact ;
– Ça va toi ? Demandais-je simplement.
Ses lèvres s'étirèrent en un sourire et il hocha la tête. Je ne pus qu'être soulagée. Je m'adressais finalement à Patricia ;
– Contente ?
– Tu ne pouvais pas m'offrir un cadeau plus grand !

Après plus d'une heure nous nous décidions à repartir. Nous de­vions raccompagner Adriana jusqu'à l'établissement qui l'héber­geait. Patricia et elle ouvrait la marche. Je m'apprêtais à sortir à mon tour du café quand je sentis des mains se poser sur mes hanches. Je devinai aisément qu'elles appartenaient à Justin. Il me tira en arrière m'empêchant alors de sortir. Il m'incita à faire demi-tour et je me retrouvais alors face à lui ;
– Tu m'as rendu quelque chose de si important pour moi.
– C'est normal.
– Je t'aime.
– Moi aussi je t'aime.
Il déposa un chaste baiser sur mes lèvres puis me chuchota un « merci » avant de recommencer. Je ne pus m'empêcher de sou­rire contre ses lèvres. Rien ne pouvait m'apporter plus de bon­heur que de faire le sien.

Quelques semaines plus tard
Mon ventre s'était bien arrondi. Désormais il était impossible de le cacher sous une des robes amples que je continuais à porter. On avait commencé à aménager les quelques pièces de la mai­son. La première chose que Justin avait achetée ici n'était cepen­dant pas un meuble mais une moto. Je n'avais pu m'empêcher de rire quand il l'avait reçue. On aurait dit un enfant devant un sapin de noël.
Nous marchions à travers les allées du super marché. Justin poussait le caddie et je gardais une de mes mains posée sur la sienne pendant que nous avancions. Une fois que nous eûmes passé la caisse je le traînai dans la galerie marchande. Je vou­lais me rendre au magasin d'habits pour nourrisson qui se trou­vait au bout de l'allée. Nous nous engouffrions à l'intérieur et j'observais, des étoiles dans les yeux, les nombreux vêtements et chaussures qu'ils vendaient. Nous n'avions pas encore prépa­ré la chambre ni acheté aucun habit. Nous ne savions toujours pas le sexe. Nous ne le saurions qu'à la naissance. C'était notre souhait à tous les deux.
Après avoir parcourue les quelques rayons nous ressortîmes. Nous allions atteindre la sortie du centre commercial quand une femme de notre âge interpella Justin. Elle était un peu plus grande que moi, sa taille était fine et ses cheveux d'un brun si foncé qu'on aurait pu le confondre avec du noir. Elle était ac­compagnée d'un jeune homme d'à peine vingt ans. Justin posa ses yeux sur eux. Il semblait d'abord confus puis afficha ensuite une mine indéchiffrable ;
– Lily, Ethan ?
– Ça fait une éternité ! S'exclama le garçon lui serrant alors la main.
Je restais en retrait observant la scène. La jeune fille affichait un large sourire en embrassant Justin ;
– Où étais tu passé ? Interrogea-t-elle.
– Je suis parti aux États-Unis, je viens de revenir, expliqua-t-il.
Puis comme s'il venait de se rappeler de ma présence il s'écarta. Il plaça alors une main au creux de mon dos m'incitant à avan­cer d'un pas ;
– Je vous présente ma petite-amie, Kathleen.
– Bonjour, souris-je.
– Ça nous fait un point commun, rit la fille faisant les batte­ments de mon cœur se stopper.
– Oh s'il te plaît nous n'étions que des enfants, rit à son tour Justin alors que je sentais sa prise sur moi se resserrer comme s'il tentait de me rassurer. Je me contentai d'afficher un large sourire.
– Ethan et sa sœur Lily étaient mes voisins lorsque j'habitais au Canada.
– Dis donc on a manqué pas mal de chose, s'exclama Ethan en posant un regard sur mon ventre.
– Oui c'est sûr, sourit mon petit-ami.
Lily, elle, semblait cette fois beaucoup moins satisfaite. Son sourire se fit moins sincère. Je pouvais lire son désaccord par rapport à ma situation et mon âge. Seulement elle n'avait aucun droit de porter un jugement, il s'agissait de notre vie et de nos choix. Elle pensait sans doute que notre histoire n'avait rien de sérieux et que nous nous étions précipités. Mais Justin et moi c'était bien plus que tout ce qu'elle pouvait imaginer. Je me rap­pelais alors les conseils de ma mère. Elle disait toujours « Lorsque quelqu'un ne comprend pas invite le à le faire » ;
– Ils n'ont qu'à passer dîner un soir, proposai-je.
– Ce serait génial, ajouta Justin.
– Ça nous va, sourit Ethan.
– Passez chez nous, vendredi ! M'exclamais-je insistant discrè­tement sur les mots « chez nous » qui était la meilleure preuve que Justin et moi construisions quelque chose de sûr ensemble. Lily se força à sourire et accepta l'invitation. Après quelques minutes à discuter nous reprenions chacun notre chemin. Justin m'avait demandé si nous pourrions également inviter sa mère car elle serait elle aussi probablement ravie de les revoir. J'avais totalement adoré cette idée. Je ne tenais pas réellement à passer ma soirée en tête à tête avec cette fille qui m'avait fait une très mauvaise première impression.

Je saisissais le plat à moitié vide qui était sur la table puis me levais pour aller le déposer à la cuisine ;
– Tu veux de l'aide ? Proposa poliment Patricia.
– Oui s'il te plaît !
Justin, Ethan et Lily étaient en pleine conversation et j'en avais assez d'entendre parler de leur nombreux exploits d'enfants. Lily nous avait raconter qu'elle avait obtenu une bourse pour se rendre à l'université. Cette cruche ne s'y était pas plu et elle avait préféré abandonner. Ça m'avait mis hors de moi sachant que j'avais dû stopper mes études à seize ans à cause de toute cette pression sur mes épaules. Je m'étais contentée de sourire pendant tout ce temps. Je ne pouvais qu'observer Justin parler à cette fille qui n'était pas si méchante que cela dans le fond. Même si elle manquait quelque peu de tact. En réalité j'étais ja­louse c'était horrible. Elle était fine et très jolie alors que j'étais enceinte jusqu'au cou. Je ne doutais pas de Justin mais de uni­quement moi-même.
Je déposais le plat dans l'évier avant d'indiquer à Patricia où elle devait laisser les quelques ustensiles qu'elle avait ramenés. Je m'appuyais ensuite à l'un des comptoirs. Je ne savais pas comment gérer cette nouvelle vie. Ici, ils connaissaient tous une vie des plus paisible. Quand ils n'aimaient pas quelqu'un ils se contentaient de leur adresser un simple sourire. Là où j'avais grandi et dans le milieu que j'avais fréquenté lorsque quelqu'un vous dérangeait vous le menaciez, le frappiez et parfois alliez même jusqu'à le tuer ;
– Ça va, Kay ? Demanda Patricia alors qu'elle posait un regard maternelle sur moi.
– Oui, je...
– C'est dur le changement n'est ce pas ?
Je me contentai de hocher la tête en soupirant.
– Tu sais Lily, Justin et Ethan ont partagé beaucoup de choses. Seulement ils restent des amis d'enfance. Ils ont grandis diffé­remment. Personne ne sera jamais autant présent que tu l'as été pour Justin, à part moi peut-être, ajouta-t-elle en riant.
– Je sais mais, c'est plus fort que moi. C'est tout nouveau.
Sans que je ne comprenne pourquoi des larmes se mirent à ruis­seler sur mes joues. Patricia s'avança jusqu'à moi avant de me serrer dans ses bras ;
– Pourquoi je pleure ? Interrogeais-je. Je ne suis pas triste à ce point.
– Ah ça ma puce ce sont les hormones, rit Patricia.
Une silhouette se dessina alors dans l'encadrement de la porte ;
– Vous avez besoin d'aide ? Interrogea la voix de Justin.
Je relevai mon visage de l'épaule de sa mère découvrant alors le regard confus de mon petit-ami ;
– Je vous laisse ! S'exclama Patricia, je vais apporter le dessert pendant ce temps.
Elle quitta alors la cuisine. Justin lui s'avança me serrant dans ses bras comme l'avait fait Patricia auparavant. Il déposa un baiser sur mon front avant de s'écarter pour pouvoir plonger son regard dans le mien ;
– Qu'est qui ne va pas ?
– Ce n'est pas si grave que ça. Ta maman pense que cela vient des hormones ne t'inquiètes pas, mentis-je en souriant.
– Tu mens, trancha alors Justin.
– Tu m'énerves.
– Je sais mais dis moi ce qu'il y a.
– Je suis, hm, jalouse, oui c'est ça. Je ne sais pas comment ré­agir car avant je me serai contentée de la menacer mais ça ne se passe plus comme ça. Je suis jalouse, enceinte et fatiguée et trop amoureuse. Ça te va ?
– Parfaitement, sourit Justin.
Je frappais son épaule sans y mettre réellement de la force.
– Il n'y a rien de drôle.
– Si, toi, expliqua-t-il avant de déposer un chaste baiser sur mes lèvres. Tu n'as pas de quoi être jalouse, rajouta-t-il.
Seulement cette fois il ne déposa pas un simple baiser. Non, ses lèvres se heurtèrent aux miennes. Ses mains étaient accrochées à ses hanches alors que les miennes tiraient sur quelques unes de ses mèches de cheveux. Sa langue finit par rencontrer la mienne.
– Ça te va comme preuve ? Demanda-t-il quelques secondes plus tard.
Il eut pour seule réponse un hochement de tête accompagné par le bruit de nos respirations toutes deux saccadées. Nous n'avions plus qu'à réapprendre à vivre simplement mais nous le ferions ensemble.

Justin Drew Davis
Ethan et Lily étaient repartis. J'avais proposé à ma mère de la ramener. Kathleen devait le faire mais je préférais qu'elle reste se reposer ici. Je la rejoindrai plus tard. Je stoppais donc la voi­ture devant la demeure de ma famille. Ma mère embrassa ma joue. Je pensais qu'elle allait rentrer directement après mais ap­paremment elle avait quelque chose à me dire ;
– Justin tu devrais organiser un petit week-end, juste toi et Kathleen. Je pourrai garder Nate pendant ce temps. Vous en avez tous les deux besoins. Elle semble fatiguée. Vous avez be­soin de vous retrouver, vous retrouver seulement tous les deux, insista-t-elle.
– J'y avais songé maman... Tu penses qu'elle pourrait laisser Nate ?
– Le temps d'un week-end, évidemment. C'était un soulagement de te laisser pendant deux jours quand tu étais petit, se moqua-t-elle.
– C'est ça plein toi ! J'étais le petit garçon parfait.
– On ne doit pas parler du même Drew, rit ma mère avant de sortir du véhicule, Bonne nuit !
– Bonne nuit maman, souris-je.
J'avais une nouvelle mission mais elle semblait beaucoup moins périlleuse que celles que je relevais auparavant.
Un quart d'heure plus tard j'étais de retour à la maison accom­pagné de Nate. Toutes les lumières étaient éteintes lorsque nous étions arrivés. Je venais de coucher le petit et je m'apprêtais à rejoindre Kathleen dans notre chambre. Quand j'arrivai j'allu­mai une des petites lampes qui se trouvait du côté du lit où j'avais pris l'habitude de dormir. Elle éclaira légèrement la pièce me permettant d'apercevoir le corps de ma petite-amie qui dor­mait à poings fermés. Un sourire se dessina automatiquement sur mes lèvres et je m'allongeais à ses côtés. Je me rapprochai le plus possible d'elle entourant sa taille de mon bras alors que ma main restait posée sur son ventre rond.
– Bonne nuit vous deux ! Murmurais-je avant de m'endormir à mon tour.

Quelques mois plus tard
– Où va-t-on ? Où va-t-on ? Où va-t-on ? Ne cessait de répéter Kathleen comme l'aurait fait une enfant.
– Tu ne sauras pas, ris-je.
J'avais organisé une petite promenade qui nous avait occupée toute la journée. Kathleen semblait vraiment avoir apprécié. Seulement elle avait remarqué que nous ne reprenions pas le chemin de la maison. En réalité j'avais réservé une chambre dans l'un de ces luxueux hôtels. Ce soir promettait d'être l'une des plus belles soirées de notre vie.
Nous finîmes par arriver. Je ne pus m'empêcher de regarder plusieurs fois ma petite-amie. Elle était ébahie. Il était vrai que le paysage était magnifique. L'hôtel avait un style particulier qu'il empruntait à certains bâtiments français. Je stoppai notre véhicule. Immédiatement deux hommes vinrent ouvrir nos por­tières. Kathleen semblait stupéfaite et c'est tout ce qui m'impor­tait ;
– Nos valises ? Demanda-t-elle.
– Ils s'en chargeront, souris-je simplement.
C'était la première fois pour Kay qu'elle mettait les pieds dans un tel endroit. Elle n'aurait à s'occuper de rien ce week-end à part d'elle-même. C'était l'un des buts de ce voyage mais pas le principal.
Nous marchions ensuite jusque dans le hall. Nous nous diri­geâmes vers une femme d'une vingtaine d'année. Elle m'adressa un sourire significatif que j'ignorais. Je me contentais de lui de­mander le numéro de notre chambre. J'avais demandé la suite la plus grande de l'hôtel. Nous montions jusqu'au dernier étage qui n'était que le troisième. Un de plus et cet hôtel n'aurait plus au­cun charme. Quand nous rentrions dans la chambre les seuls mots que prononcèrent Kathleen furent « oh mon dieu ». Nos mains étaient toujours liées alors qu'elle m'entraîna au quatre coin de la suite détaillant chaque objet qui se trouvait dans cette pièce. La salle de bain était ouverte, il s'agissait d'un bassin en pierre qui trônait dans un coin de la pièce. Kathleen et moi nous embrasâmes à plusieurs reprises. Elle semblait si heureuse que rien ne pourrait gâcher cette nuit. Vers vingt et une heure le re­pas nous fut servi dans la chambre. Il s'agissait également de gastronomie française. Kay ne lâcha pas ma main du repas ne cessant de me remercier. Ses yeux semblaient briller grâce aux quelques lumières qui éclairaient chaleureusement la pièce.
Quand le repas fut terminé je ne pus m'empêcher d'être ner­veux ;
– Kay tu serais prête à me suivre partout ?
Elle sembla confuse mais hocha tout de même la tête en affi­chant un timide sourire.
– Alors viens !
Je me levai gardant sa main emprisonnée dans la mienne.
– Ferme les yeux.
Elle le fit sans ronchonner ce qui ne fut qu'une preuve de plus que j'avais fait le bon choix. Je l'attirai jusqu'à l'un des murs de la chambre. En fait il était interrompue par seulement deux portes. J'ouvrais celle-ci poussant d'abord Kay à l'intérieur avant de m'y introduire à mon tour et de refermer les portes. Nous nous retrouvions plongés dans le noir dans ce qui n'était en fait qu'un minuscule placard. Je lâchai les mains de Kathleen pour qu'elle ne sente pas les tremblements qui gagnaient mes mains du fait de ce que je m'apprêtais à faire :
– Ouvre les yeux, murmurais-je.
– Justin ? Murmura-t-elle.
Grâce aux mouvements de l'air je pouvais deviner qu'elle tentait de retrouver des repères. Elle dut immédiatement remarquer la présence des quatre parois ;
– Justin ce n'est vraiment pas drôle, susurra-t-elle alors que sa respiration commençait déjà à s'accélérer.
Instinctivement je saisis ses mains ;
– Chut Kay, n'aie pas peur. Écoute. Je ne veux plus jamais que tu aies peur, je veux que tu saches qu'il n'y a que toi et que je serais toujours là. Tu te rappelles de notre rencontre, la pre­mière. Je t'avais plutôt donné mauvaise impression, ris-je. On s'est rencontré dans un placard comme celui-ci. Malheureuse­ment tu te souviendras toujours de cette nuit. Puis il y en a eu une seconde, celle où tu m'as offert la chose la plus précieuse que quelqu'un puisse avoir. La troisième nuit dont je me rap­pelle est celle où tu m'as laissé. Ensuite de long mois plus tard il y a eu la quatrième nuit, celle où j'ai enlevé son masque à la fille qui te ressemblait alors qu'en réalité il s'agissait de toi. La cinquième nuit a été celle où tu as quitté les États-Unis sans moi. Enfin, la sixième est celle où je t'ai vu descendre difficilement ces escaliers m'apportant avec toi une magnifique nouvelle.
Depuis que j'avais commencé à parler la respiration de Kath­leen s'était légèrement calmée se basant sur la mienne.
– Ce soir il s'agit de la septième nuit dont je veux que tu te rap­pelles. A partir de ce soir tu n'auras plus peur, à partir de ce soir tu ne seras plus jamais seule.
Je rallumai la faible lumière qui éclaira alors nos deux visages. Je découvris que celui de Kathleen était recouvert de larmes. Malgré le peu d'espace que nous avions je me démena pour m'abaisser sortant alors le petit écrin qui se trouvait dans une de mes poches ;
– Est ce que tu veux dire oui à cette septième nuit Kay ? Est ce que tu veux m'épouser ?
Cette septième nuit avait été aussi incroyable que toutes les autres. Nous gardions nos souvenirs et nous nous en créions de nouveau. La mémoire est la chose la plus importante que l'homme possède car à jamais elle n'appartiendra qu'à lui.
So, Remember That Night...

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Merci de me suivre pour ce second tome =)

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N'hésitez pas à faire un tour sur ma seconde fiction ;) Laisse la être brillante  

- SarahJK

Souviens-toi de cette nuit T2 ( JUSTIN BIEBER FICTION )Onde histórias criam vida. Descubra agora