TRAPMAKER 【En pause】

Chapitre 7

Mackenzie Okoye

Il y a 10 ans.

Mairie de Chicago

La guerre. On dit que ceux qui en survivent sont des guerriers. Mais si les soi-disant chefs ne s'amusaient pas à les déclencher, que serions-nous vraiment ? Peut-être rien. 

Alors cette médaille qu'on m'offre... ce n'est rien d'autre qu'une récompense pour avoir survécu à leur erreur. Un moyen de nous faire croire que notre souffrance avait un sens. 

Mais elle n'en a pas. 

Rien n'en a.

— Sergent Mackenzie Okoye. Nous vous délivrons à ce jour, cette médaille qui récompense votre courage et votre dévouement à notre nation.

Ces applaudissements fière, complètement faux, complètement...ignorants.

— Félicitations Sergent.

Les remerciements se nouent au niveau de ma gorge. 

Je ne peux pas le remercier, je ne peux pas accepter cette cérémonie. Je n'ai sauver personne. 

C'est quelqu'un qui m'a sauvé. Qui s'est sacrifié pour nous. 

Et à la place, c'est moi qui reçois toutes ces éloges. Je suffoque ici.

Je n'arrive pas à rester alors au lieu de donner un discours hypocrite, je m'enfuie donner ce trophée à la personne qui le mérite.

Arrivée à sa tombe je me baisse et lisse son nom de mes doigts.

Sergent Kane O'conell. Mort au combat.

Non, il a été tué et délaissé seul pour nous sauver ! Moi et eux et nous tous !

— Merci chef.

Cette fois, ces mots n'eurent aucune difficulté à franchir mes lèvres. 

J'aurais tant voulu être à sa place. Servir la nation ? Non, ça ne m'intéressait pas. 

Mais sauver ceux qui m'avaient sauvé... oui. 

Ce don, ce manque de ressenti de douleur, cette anomalie a failli. J'ai faillit.

Peut-être que le monde à raison. Je ne sers à rien. Protéger, soutenir, être un rempart pour ceux qui en avaient besoin. Servir les autres...j'ai échoué.

Pourquoi moi ?

Je veux sauver. Je veux sauver. Je veux...me sauver.

Mackenzie Okoye

Date et heure inconnu.

Lieu inconnu.

Mes doigts glissent sur mon piano. Une mélodie après une autre et le son qui se forme petit à petit résonne dans ma tête, mes oreilles et mon âme. 

Une touche rouge puis une noir. Une touche blanche puis une noir. Une touche blanche qui vire au rouge.

Je ne sais plus où je suis. Mais je sais ce que je fais. Je joue du piano. Et il n'y avait qu'un endroit où j'y jouais.

Mes doigts ne glissent plus sur une surface laquée mais granuleuse. Du sable. Je tâte de ma main. 

 Mes paupières s'ouvrent doucement et une lumière m'agresse. Une lumière rouge prône au centre, où je suis.