Partie 8 - Timëo

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Mon cerveau est plongé dans un état d'incompréhension profond.

- Temps écoulé, annonce La Voix. Activation effectuée. Test réussi.

Freckles ne semble pas l'entendre, elle hurle comme une folle :
- Je suis désolée, Luka. Tellement désolée. Je t'aim...

Son Hallucination se termine avant qu'elle ai pu continuer sa phrase mais son sens ne m'échappe pas. Une jalousie maladive se répend dans mes veines et me compresse l'estomac.
Un sentiment inconnu juste pour une fille de téléréalité.

Je serre les poings.

On s'attache toujours trop vite aux gens. Je m'attache trop vite.
Mais j'aimerais moi aussi être lié aussi fort à quelqu'un.

T'es pas attaché à elle mais à l'idée qu'elle soit attaché à toi.

L'idée fuse et je secoue la tête avant qu'elle puisse faire son chemin, à la place je ricane :

- Apparemment c'est plus qu'un ex.

Pour une fois, ma mère daigne tourner sa tête vers moi avec un sourire amusé :

- T'es jaloux ?

Puis elle s'esclaffe comme si cette seule hypothèse était hilarante.

Si tu savais.

Mais je suis heureux d'avoir réussit à la faire rire car ce n'est pas souvent que Trysïa se l'autorise et je trouve que ça la rend plus jolie encore.
Elle rejette sa tête en arrière, son visage se détend et elle parait sincèrement heureuse.

Mais ça ne dure pas et bientôt elle reprend un visage neutre et se retourne vers l'écran.

Déjà lassé de cette émission superficielle, je me lève et lance ironiquement à l'intention de Trys :

- Je sors et, t'inquiète pas, je tâcherai d'éviter les mecs louches qui pourraient me mettre enceinte.

Ma chère mère lève les yeux au ciel - ça doit être de famille - et soupire :

- Si seulement il restait assez de mecs pour ça.
- Un point pour toi.

Je contourne le canapé presque à tatons, me dirige vers l'entrée et effleure de l'index le dispositif de reconnaissance digitale.
Celui ci émet un léger "bib" de contentement avant de faire glisser la porte dans le mur de droite pour me laisser passer.

Le contraste entre notre sombre demeure et la lumière du jour me fait plisser les yeux.

- Bye !

Sans attendre la réponse de ma mère, le battant se referme brusquement derrière moi.

Je mets quelques instants à m'habituer à la luminosité avant de jetter un oeil aux maisons environnantes.
Des habitations pas vraiment modernes, totalement indentiques à la notre : cubiques, blanches et de plain-pied avec des portes automatiques.

Tout en strutant attentivement mon voisinage, je passe machinalement ma main sur le mur granuleux de notre maison, c'est un geste qui m'a toujours détendu, sans avoir de signification particulière.

Je ne comprends pas comment les autres régions ont pu abandonner ce matériau pour les maisons pour le remplacer par de des immeubles d'acier, lisses, froids et impersonnels.

Il me semble que notre ville est le seul endroit du monde où l'on peut encore trouver ce genre de bâtiment chaleureux.

Pris d'un soudain élan, je me retourne vers notre bâtisse, tout en gardant ma main posée dessus.

G i r l z (INACHEVÉE)Where stories live. Discover now