Ma soirée d'hier soir m'a complètement retourné le cerveau.
En bien.
Pour vous donner le contexte, un ami à moi m'a invitée au dernier moment à une soirée qu'il organisait avec son groupe de potes. Problème : à part lui, je n'étais amie qu'avec une seule autre personne sur les 6 invités. Et si vous êtes un de mes plus fervents lecteurs, vous n'êtes pas sans savoir que j'ai participé à une soirée début juillet avec certes, 100 invités, mais surtout très peu de gens que je connaissais. Et j'ai finie seule, bourrée, dans un endroit paumé, entourée d'inconnus.
Pas génial. Et plutôt dangereux.
J'ai pas mal regretté d'y être allé malgré le bon déroulement final de cette soirée.
J'avais donc mes craintes concernant cette soirée-ci, mais ai quand même décidé d'y aller en me disant que j'avais toujours ma liseuse et Balzac pour me tenir compagnie (car oui, je suis actuellement plongée dans « La peau de chagrin »).
Arrivée chez mon pote, j'ai dit bonjour aux autres, et me suis vite retrouvée un peu en dehors des conversations. Ils font tous partis du même groupe d'amis, connaissent tout des vies des uns et des autres, se taquinaient, rigolaient... J'essayais de suivre toute seule, mais c'était assez compliqué (comme vous devez vous en douter).
J'ai commencé à avoir peur de finir cette soirée seule, à regretter d'être venue, à me sentir nulle de ne pas être plus sociable.
Puis, comme si c'était la chose la plus naturelle à faire, les gens autour de moi, qui avaient vite compris que j'étais larguée, m'ont expliqué que quoi ils parlaient. Et si j'étais d'abord gênée par cette attention, en pensant qu'ils devaient voir en moi une sorte de boulet tirant leur dynamique de groupe vers le bas, je me suis vite rendue compte que c'était tout le contraire. Ils étaient contents de m'inclure dans leurs délires. Et j'étais heureuse de les y rejoindre.
Je venais en quelque sorte de les rencontrer (car je les connaissais déjà de loin, les ayant croisés au lycée), et me sentais... incluse.
La soirée toute entière, je n'étais jamais seule. Je me suis sentie entourée, et même si ce sentiment de solitude s'est ramené quelques fois (pas ma faute si j'ai l'alcool triste des fois), cela de m'a pas empêchée de me sentir bien avec eux.
J'avoue qu'ayant eu peur de mon asociabilité, j'ai très vite commencé à boire, et étais rapidement pompette. Mais même si d'un côté j'ai un peu honte de voir l'alcool comme une solution alors que ça n'en est clairement pas une, ça a été un vrai boost pour que j'ai le courage de lancer la réplique aux autres.
Et il y avait ce garçon.
Car oui, pour la première fois depuis longtemps (voir depuis toujours), il y en a eu un.
Je l'appellerai Fabien parce que je suis une énorme flipette, et que je ne veux pas que quiconque retrouve ce texte mdr.
Bref, toute la soirée, Fabien a été la personne la plus gentille possible avec moi. On s'est très vite rapproché : on blaguait, j'apprenais à le connaître, et réciproquement. Il était maladroit, drôle, et attentionné. Un peu mignon aussi je dois avouer.
J'étais juste tellement heureuse et surprise de voir que je pouvais encore avoir ce genre d'intimité avec quelqu'un qui n'est pas forcément un ami de longue date pour moi.
C'est pas très clair ce que je dis, non ?
Pour reformuler ma pensée, j'étais surprise de voir que quelqu'un s'intéressait à moi, ma personne, et pas juste la pianiste ou la première de la classe que je suis.
Et j'avais moi aussi vraiment envie d'apprendre à la connaître. Nous étions sur la même longueur d'ondes en quelque sorte.
Je me suis sentie entière, confiante. Heureuse d'être vue.
Vraiment vue.
J'existais.
Nous étions complices sans même que cela me semble dur. Même lorsque je beuguais sur certains mots (un de mes plus gros problèmes dans une conversation), il me comprenait et la conversation reprenait.
J'ai adoré ce groupe, cette soirée, et ne regrette pas une seule seconde d'y être allée. C'était sûrement la meilleure soirée de tout mon été, et j'en avais définitivement besoin.
Hier soir, je me suis rendue compte que des garçons comme Fabien existaient bel et bien sur cette Terre.
Hier soir, je me suis rendue compte que je pouvais intéresser des gens juste en étant moi.
Et ça m'a fait un bien fou.
