VI

62 8 3
                                    

Drago rassembla ses affaires sans attendre de réponse et partit. Sur le chemin de la bibliothèque, une nuée de pensées titillait son esprit. Il se demandait s'il devait révéler à Zabini qu'il avait utilisé son « parfum », craignant la réaction de son ami. Zabini le comprendrait il. Le laisserait il tranquille s'il lui disait. Ou s'éloignerait il de lui. Sans même s'en rendre compte, Drago arrivait déjà à la bibliothèque.

Il poussa un soupir, essayant de se vider l'esprit et aperçut au loin Zabini qui le salua avec enthousiasme. Draco s'approcha et s'assit à côté de lui, sortant un parchemin et une plume.

- J'ai déjà trouvé les cahiers de devoirs et les pages, Dragon, murmura Zabini près de son oreille, faisant frissonner Draco. Celui aux cheveux albinos sourit et commença à écrire l'information.

Ils passèrent deux heures immergés dans leur travail, ajoutant des notes, résumant des concepts et tissant un lien dans chaque mot partagé. Une fois qu'ils eurent fini, ils rangèrent leurs affaires et se dirigèrent vers la grande salle dans l'espoir de trouver quelque chose de bon pour le dîner. Draco marchait silencieusement aux côtés de Zabini, ses oreilles captant les chuchotements et les murmures des autres étudiants autour de lui.

Ils arrivèrent à la grande salle et s'assirent à leur table, partiellement inoccupée. Draco divertissait ses pensées en lançant et en ramassant sa pomme verte, encore et encore, trouvant dans sa cadence répétitive un soupçon de sérénité. Il tourna son regard vers Zabini, qui était devant lui en train de manger, sans un bruit. La curiosité l'emporta : 

- Zabini, qu'as-tu identifié dans l'Amortentia ?

La réaction de Zabini fut immédiate, le surprenant. Il leva les yeux pour rencontrer ceux de Draco.

- Euh, eh bien... , Zabini hésita, partagé entre la sincérité et la ruse. -Je ne m'en souviens d'un seul... Je pense que c'était de la menthe. Je n'y ai pas prêté trop d'attention, pour être honnête. Pourquoi demandes tu ?  demanda t-il espérant changer de sujet.

-Curiosité, rien de plus... menthe mmh. Il me semble que Potter ait ressenti la même chose. Ah ! Zabini et Potter se sont engagés dans une dispute amoureuse, la rivalité de l'année, taquina Drago en retournant à sa pomme. 

- Et toi ? N'essaye pas de l'éviter. Qu'as-tu senti ? J'ai entendu le professeur dire que les parfums étaient délicats.

Drago arrêta de rire.

 - J'ai mentionné tes parfums parce que je... - Il hésita avant de lui avouer. La peur l'envahissait, mais il savait qu'il ne pouvait plus le cacher. - Parce que je ne percevais rien... murmura-t-il découragé.

L'expression de Zabini changea brusquement. Il vit l'incertitude et la peur dans les yeux gris de Draco.

- Allez, Dragon. Il prit Drago par le bras, traversa la grande salle à tout allure et se mit à courir dans les couloirs. Il voulait trouver refuge dans une tour qu'ils fréquentaient rarement. Qu'est-ce qui t'effraie?

-C'est juste que... je ne peux pas... Le désespoir enveloppa Draco. Il ressentit une envie irrésistible de crier, de pleurer et de se libérer. Le sentiment d'oppression envahit son esprit et son corps, le faisant tomber à genoux alors que les larmes menaçaient de couler. -Aide-moi... S'il te plaît, aide-moi ! Zabini... J'ai besoin que tu fasses quelque chose. Je veux être normal... Je veux être comme tout le monde ! Aide-moi juste... fais moi me sentir normal s'il te plaît...

AmortentiaМесто, где живут истории. Откройте их для себя