chapitre 8

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Je m'écroule au sol et mes jambes me lâchent. C'était lui. La personne qui m'a tout pris. Qui m'a humilié, détruite,anéantie. C'est lui. L'homme au regard noir, à l'aura presque animale et au visage balafré. La peur prends possession de mon corps. Des souvenirs commencent à refaire surface. Je commence à voir floue et les voix inquiètes de Fatou et Diarra sont les dernières choses que j'entends avant de sombrer dans le noir total.
Trou noir🕳
De légères tapes me réveillent. Quand j'ouvre complètement les yeux, je vois le visage inquiet de Diarra près du mien, je tourne la tête et croise ses iris noir et ténébreux, mon sang se glace. Mes larmes coulent et mon coeur bat la chamade. Je commence à  paniquer et à pleurer. Les larmes brouillent mes yeux.
_Qu'est ce qu'il y'a Binta? Me demande Diarra. Tu me fais peur là
_Tu le connais? Dit Fatou
_C'ééttaiit..... je pleure plus fort
_Quoi? C'était quoi?
_C'ééttaiit... luii
J'essaye de me lever mais mes jambes ne répondent pas. Je commence à paniquer à son approche.
_NE M'APPROCHE PAS. Je cris
_Écoute moi dit-il d'une voix qu'il espère douce mais son regard froid me donne des frissons dans tout le corps.
_C'ÉTAIT TOI HEIN??? crie Diarra
_Oui mais j'étais soule. Dit-il en n'essayant même pas de le nier.
Diarra lève la main pour le gifler mais avant même que sa main ne touche son visage, il le saisit par le bras et la plaque au mur.
_N'essaie plus jamais cela ou tu vas le regretter amèrement. Dit-il sèchement avant de la relâcher.
_Svp on peut en parler calmement dit sa soeur. Mon frère n'a pas fait ça volontairement.
_ET TU PRENDS SA DÉFENSE. crie Diarra
_Je sais que ce qu'il à fait est répugnant mais il y'a une bonne cause derrière cela. Et il la cherchait depuis longtemps pour s'excuser.
_SI TU ES ENTRAIN DE PRENDRE SA DÉFENSE C'EST QUE TU N'AS JAMAIS SUBIE DE VIOLE, OU UN ÊTRE QUI T'EST TRÈS CHER NE L'A PAS SUBIE. dit Diarra hors d'elle.
_TOI TU VAS LA FERMER. CE N'EST PAS TOI QUE J'AI VIOLÉ MAIS ELLE DONC TON OPINION JE M'EN BALANCE C'EST DE LA SIENNE DONT J'AI BESOIN. Hurle t-il a plein poumon.
Diarra recule de quelques pas et son visage reflète la peur.
Moi je suis complètement figé, je ne peux ni parler ni encore moins riposter. Trop encré dans mes souvenirs.
_L'enfant que tu portes est de moi?
Sa phrase me ramène à la réalité. Je le regarde la mine figé. Je veux lui mentir et lui répondre que non de peur mais je n'arrive pas à parler. Je ne veux pas qu'il sache qu'il est le géniteur de mes enfants.
_Réponds
Ma respiration se coupe mais je ne réponds pas pour autant même si j'ai très très peur.
Il se retourne vers sa soeur
_Elle est enceinte de combien de mois?
_Elle est devant toi. Répond sa soeur
Il se tourne vers moi et commence à m'approcher.
_Tu es enceinte de combien de mois?
Je ne réponds pas et le regarde avec terreur
_Ma patiente a des limites donc je vais te le redemander gentiment et pour la dernière fois. T'es enceinte de combien de mois ?
_Jeee... 9mois. Je bafouille
_Donc tu portes mes enfants.
Je voulais lui répondre mais chuis prise d'une douleur indescriptible et tellement insupportable que je cris et tiens mon ventre. J'ai trop mal. J'ai tellement mal. Je n'ai jamais eu aussi mal.
_HAAAAANNNN!
_J'ai mal. je pleure
Je sens un liquide couler sur mes jambes. J'ai perdu les eaux.
_ELLE VA ACCOUCHER. Crie Diarra. Il faut l'amener vite à la clinique. Fatou va prendre son sac d'accouchement, moi je vous rejoindrai. Je ne peux pas laisser mes enfants ici.
Je me sens soulever du sol. C'est lui car son parfum épicé me monte au nez mais j'ai tellement mal que la peur passe en second plan. Je veux juste que cette douleur cesse. Il me pose sur la banquette arrière, quelqu'un se pose près de moi et me soulève la tête. J'ai trop mal pour m'attarder sur ce qui m'entoure. La douleur commence à s'estomper un peu mais alors que je pense que c'est finie, ça revient encore plus forte que la précédente. C'est trop, je ne vais pas tenir. Je ne pourrais pas tenir.
_La illaha illallah. Je commence à répéter jusqu'à ce que l'on arrive à l'hôpital. On me met sur un brancard et direction la salle d'accouchement. Arrivé devant la porte de la salle, ils disent qu'une seule personne peut me raccompagner.
_Je viens. Je suis le père dit-il
Je n'ai pas la force de me battre avec lui. Donc on rentre dans la salle, on me pose sur un lit. Une sage femme commence à m'osculter.
_Le col est à 2 cm. Le travail a commencé et à chaque contraction vous allez pousser
_D'accord
Soudain, prise d'une forte contraction j'ai l'impression que je vais m'évanouir.
_Poussez madame.
Je commence à pousser.

POINT DE VUE BACHIR
Je suis là dans cette salle, rongé par un sentiment de culpabilité presque insupportable même si je ne laisse rien paraître. Si cette femme est là sur ce lit d'accouchement entrain de souffrir, c'est entièrement de ma faute. Quand j'ai su qu'elle est enceinte de 9 mois, j'ai direct fait le rapprochement et j'ai su que c'est moi le père. Même si les conditions dans lesquelles elle est tombée enceinte ne sont pas bonnes, elle va faire de moi l'homme le plus heureux du monde. Après tout ce que m'a fait mon ex, je pensais ne plus jamais retrouver le bonheur. Je veux m'approcher d'elle et la soutenir. Je veux lui montrer que même si j'ai commis une erreur, je compte me racheter. Je veux me faire pardonner, je veux l'épauler mais j'appréhende sa réaction.
D'un coup la voix de l'infirmière me sort de mes pensées
_ Monsieur tenez la main de votre femme et soutenez la, elle en a besoin.
Je ressens un sentiment indescriptible en prenant sa main. Je n'ai jamais ressenti ça même pas avec mon ex.

RETOUR DANS MA PEAU

À cette phrase, je me fige. Je sens qu'il me prend la main. À son contact, je reçois une décharge électrique dans tout le corps mais je ne m'attarde pas sur ça en sentant une autre contraction. Je commence à pousser en ayant un courage, une détermination et une force qui me vient de je sais où.
Je pousse de toutes mes forces et quand j'entends les pleures de mon premier enfant plus rien n'existe autour de moi. Je prends mon enfant dans mes bras en disant Alhamdoulilah et mes larmes dévalent mon visage. Je suis tellement contente. Mais le travail qui recommence me coupe dans ma contemplation mais la contraction n'est pas forte.
_C'est une fille.
Je dépose un baiser sur la joue de Ma fille et la sage femme la reprend.
_Madame vous êtes prête le travail va commencer.
_Oui je commence à avoir des contractions dis-je d'une petite voix.

POINT DE VUE DE BACHIR

Quoi??? Donc elle attend des jumeaux. Chuis +++ que content. Déjà quand j'ai posé mon regard sur notre fille. Je suis devenu l'homme le plus heureux du monde. Je n'ai jamais été aussi content. Et savoir qu'elle attend des jumeaux c'est autre chose. Je reprends sa main et le mouvement de recule qu'elle a eu me pince le cœur.

RETOUR DANS MA PEAU

Je pousse à chaque contractions. Je suis déterminée. J'ai mal très mal. Soudain, j'entends les pleures de mon deuxième bébé. Je pousse un soupir de soulagement.
_C'est un garçon
Je le prends dans mes bras et pleure une nouvelle fois de bonheur. Je n'ai même pas eu le temps de bien regarder mon fils qu'une contraction très forte me prend.
_Ya latif, ya latif, ya latif
Je n'en peux plus, j'ai mal, je ne vais pas y arriver. C'est trop, je pleure de découragement.
_Madame, il faut pousser sinon le liquide va tuer le bébé. Elle a trop duré à l'intérieur.
_Je ne vais pas y arriver. J'ai mal
_Regarde moi me dit-il.
Je lève doucement le regard et le regarde dans les yeux et constate que son regard n'est plus ténébreux ni froid mais neutre. Et derrière ce regard neutre, je peux y déceler une once de douceur.
_Tu dois le faire, fait le pour le bébé.
_JE VAIS PAS Y.....
Mais une contraction me coupe dans ma phrase. J'hurle, je suis découragée, je ne vais pas le faire. Mon bébé va m'ouvrir. Mais d'un coup des souvenirs me submergent. Avec tout ce que j'ai accompli jusqu'à maintenant, je ne peux pas abandonner. Je dois le faire. Je dois mettre au monde ce bébé. Il faut que je le fasse. Les conseils de Khadija commence à refaire surface. Je ne peux pas mettre ses efforts à néant. Je dois le faire, je m'encourage et commence à pousser. Je pousse, pousse et pousse. Je ressemble les dernières forces qui me restent et pousse. Quand j'entends les pleures de mon bébé, je m'écroule fatiguer et à bout de force. Mon regard se pose sur mon bébé et je pleure à la fois heureuse et soulagée. Ils sont enfin là. Je suis trop contente. Je suis devenue mère. J'aurais tellement aimé que mes parents soient là aujourd'hui.
_C'est une fille.
J'entends à peine avant de sombrer dans l'inconscience.

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⏰ Last updated: May 01 ⏰

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