Chapitre 37

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Dimitris m'a proposé de me dispenser de mes cours ces prochains jours, afin que je me remette de l'attentat dont j'ai été victime. J'ai donc prévu de passer dans son bureau pour qu'il me signe cette dispense. Je ne veux aucun problème avec Inna. Déjà qu'on ne s'entend pas du tout elle et moi et qu'elle me méprise depuis que j'ai été autorisée à rester ici contre son grès, elle ne perd aucune occasion pour me mettre en difficulté. Ainsi, je ne veux prendre aucun risque qu'elle me reproche mon absence lors de ses cours. Une autorisation signée de la main de Dimitris devrait la faire taire.

Je gravis les longs escaliers du bâtiment administratif jusqu'au cinquième étage. Le bureau de Dimitris se situe près des escaliers. A mesure que je monte les escaliers, j'entends deux voix hausser le ton. Je comprends rapidement que c'est une altercation. Sauf que je n'aurais jamais imaginé qu'elle serait animée par Dimitris et Delilah donc je reconnais immédiatement la voix. Je suis encore dans l'escalier, dissimulée, alors que les deux individus se querellent devant la porte du bureau du Directeur. Je décide de rester là où je suis et d'écouter leur conversation houleuse. En réalité, c'est surtout Delilah qui hausse la voix. Elle semble très en colère, hors d'elle. Je crois même qu'elle pleure. Je ne l'ai jamais vu comme ça.

— Tu n'avais pas le droit de faire ça ! Tu n'avais pas le droit ! hurle-t-elle partagée entre sa détresse et sa fureur.

Je sens une certaine impuissance dans sa voix. Une impuissance dont je ne perçois pour le moment le sens.

— Delilah, laisse-moi t'expliquer...

— Ne me touche pas ! Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu m'as menti ?

— On a voulu te protéger. Ta mère a voulu te protéger.

La voix de Dimitris est plus douce. Il essaie de calmer la jeune fille, mais sans véritable succès.  J'ignore ce qu'elle lui reproche, mais elle a l'air très remontée. Mais, venant de Delilah, j'imagine que ce ne doit pas être grand chose. Sûrement un caprice qu'on ne lui a pas cédé.

— Me protéger ? Vous ne m'avez pas protégé ! Vous m'avez caché la vérité ! s'écrie-t-elle, hors d'elle, dans un élan de désespoir.

C'est alors que le regard de la jeune fille croise le mien. Elle m'a vu dans les escaliers. Elle se calme alors, jette un regard noir à son oncle, et s'enfuie dans les escaliers. Pour la première fois, elle évite mon contact visuel. Elle disparaît alors, me laissant légèrement perplexe. Mais, je ne me suis pas posée plus de questions que ça sur cette altercation, qui de toute façon ne me concerne pas.




***




Le lendemain à l'aube, je rejoins Larsen dans un petit dojo pour me prêter à l'exercice de méditation qu'il m'a proposé. Il est déjà là en avance, assis en tailleur sur le sol, le dos droit, en vêtement ample et les pieds nus, les yeux clos. Il semble si serein. Le regarder m'apaise. Je pose mes affaires, me déchausse. et relève mes cheveux en chignon.

— Déjà là ? je lance.

Larsen rouvre les yeux, me sourit et s'étire.

— L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, me répond-il

Je suis un peu décontenancée. Je reste debout, ne sachant ce qu'il va me faire faire. Voyant que je reste figée, m'invite d'un signe de la main à prendre place devant lui.

— Installe-toi.

Je m'exécute, en m'asseyant en tailleur.

La 3ème Congrégation Where stories live. Discover now