Tu sais, tes yeux m'ont laissé
Des paysages où on est deux.
J'aimerais croire que je sais aimer
Mais j'ai fait trop de mal pour être heureux.
Le monde n'est jamais aussi beau que depuis ma fenêtre
Je ne suis pas invité mais le monde est une fête
Où il ne fait pas beau d'avoir des rêves.
Le monde est une fête, chaise musicale
Personne ne se lève.
La carapace n'est pas assez solide
Alors je me dédouble devant la glace
La douleur m'accompagne
Mais elle n'a pas pris une ride
C'est risible...
J'avais une plume pour seule compagne
Quand j'écrivais mes rimes au prétérit.
Je voudrais t'écrire des lettres
Mais j'ai des plaies sur les doigts
Je ne suis pas sûr de m'en remettre
Car il n'y a plus de place entre tes bras.
Tu sais, j'ai des larmes des fois
Quand je voyage sans m'arrêter
Les déserts sont sabliers, et les oasis sont des mirages.
J'entends l'echo, je voudrais chanter
Mais il n'y a pas de son, mais il n'y a pas de son
Même les vagues sont absentes des coquillages.
L'alcool délivre, si j'étais libre
Le cœur est souillé mais il est passé au crible.
J'aimerais croire que je sais aimer
Mais j'ai fait trop de mal pour être heureux.
Tu sais, j'avais des larmes pour nous deux
Quand on voyageait sans s'arrêter !
Je suis le soleil dans mon système solitaire
Mais je consomme trop de gaz pour ne pas faner.
La vie est belle mais je l'ai profané
Comme un soldat amoureux un vase de verre.
Tu sais, moi aussi j'ai peur des soirs
Quand il n'y a plus d'espoir.
Tes yeux abandonnent mon château intérieur,
J'aurais voulu être roi d'un monde ailleurs.
Je cueille des fleurs, que je suis seul à voir,
Je donne même les épines au miroir.
J'ai envie de croire que je suis peureux
Car, même les monstres ont peur du noir.
Tu sais, moi aussi j'ai peur des soirs
Où les cieux abandonnent mon château intérieur.
J'aurais voulu être roi d'un monde meilleur
Même quand il n'a plus d'espoir.
Je cueille des roses, que je suis seul à voir,
J'offre des colliers d'épines au miroir.
J'ai envie de croire que je peux être heureux,
En vrai, même les monstres rêvent le soir.
Même les monstres rêvent le soir.
