Une étoile éternelle

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Les grandes vacances passèrent, et au début, elle hantait encore mes pensées éternelles. Mon seul rêve était qu'elle redevienne ma professeure de français. Mais la vérité, implacable, m'apparut : ce rêve resterait un rêve.

Alors, comme toujours, j'écrivais des poèmes pour exprimer mes émotions, avec des vers qui, bien que tristes, me rappelaient que nos chemins s'étaient séparés et qu'il fallait l'accepter. Mais comme le dit le proverbe, 'Il y a des rencontres qui marquent toute une vie.' Ainsi, même si nos routes divergent, elle restera gravée dans mon âme et mon esprit à jamais.

"C'est un adieu, pas juste un au revoir,

Un choix qui n'était pas mien, mais du destin, c'est le pouvoir.

Nos chemins se séparent, fondent comme le sel,

Après une année partagée, notre histoire prend son envol.

Autrefois vos blagues m'arrachaient un sourire,

Aujourd'hui, c'est dans les larmes que je me retire.

Les sentiers se sont écartés, nos liens dénoués,

Votre absence me pèse, mais tout est terminé.

Car les chemins sont brisés, au-delà de toute réparation,

Ils resteront à jamais des routes de séparation."

- Sourire et Larmes d'un Adieu (Celena Duperré)

Puis vint l'entrée en Seconde, le début du lycée, un nouveau chapitre de vie s'ouvrait. Un nouvel établissement, de nouveaux professeurs, de nouvelles rencontres. Les amis n'ont jamais été mon fort, n'étant guère sociable, mais j'ai tout de même noué quelques liens, quelques âmes généreuses ont accepté de tisser avec moi des relations d'amitié. Durant cette première semaine, j'ai exploré le lycée, apprivoisé son fonctionnement, découvert mes enseignants. De nouveaux professeurs, remarquables, qui, tout au long de cette année scolaire, allaient m'ouvrir de nouveaux horizons, partager leur savoir, leur passion, leur art. Ainsi, peu à peu, je commençais à me détacher d'elle. Mais alors que la date de la remise des brevets approchait, l'espoir renaissait : peut-être aurais je la chance de la revoir, de lui parler, et, qui sait, de lui dévoiler tous les poèmes et citations que j'avais composés. J'attendais donc cette date avec une impatience grandissante.

Après des jours et des nuits, des semaines entières de cours, le jour tant attendu arriva enfin : le 10 novembre 2023. Ce vendredi là, je quittai l'établissement une heure plus tôt, accompagnée d'une amie. Nous étions si heureuses à l'idée de retrouver notre collège. Devant le portail, l'édifice qui autrefois ne suscitait en moi aucune joie particulière à l'idée d'y retourner, éveillait désormais une profonde nostalgie. Il évoquait une myriade de souvenirs : ceux des bancs dans la cour où je passais mes récréations, des salles de classe où nos professeurs nous inculquaient le goût d'apprendre, où nous passions parfois des heures angoissées sur des évaluations, et d'autres moments où nous éclations de rire aux blagues de nos enseignants.

Je retrouvais enfin certains de mes professeurs, qui s'enquirent de ma nouvelle vie au lycée. J'ai répondu que tout allait bien, tout en taisant la vérité : le collège me manquait indéniablement. Je scrutais les alentours à la recherche de ma professeure de français, espérant qu'elle apparaisse, peut-être retardée par mon arrivée précoce. Mais, hélas, elle n'était pas là. Ce n'était pas si grave, je comprenais. J'ai donc profité de la cérémonie de remise du DNB pour renouer avec mes anciens camarades et enseignants. Pourtant, au fond de moi, à la fin de la cérémonie, elle me manquait toujours. Finalement, je me résignai à accepter qu'elle avait été une professeure exceptionnelle, mais qu'il était temps de tourner la page. Sur le chemin du retour, après mûre réflexion, j'ai rassemblé mon courage et décidé de la recontacter. Sans tarder, je lui ai envoyé un message, dans l'espoir d'une réponse et de renouer le contact.

Dans l'ombre des salles de classes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant