Le Dernier Été

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Malheureusement, certains disaient : « Toute bonne chose a une fin. » Je ne voulais pas y croire ni m'en persuader...

Pourtant, vers la fin de l'année scolaire, la réalité de cette phrase m'a frappée. Je me suis souvent demandé pourquoi les moments positifs dans nos vies sont si éphémères, tandis que les souffrances semblent s'étirer à l'infini. On dit que la vie est faite de hauts et de bas, mais je commence à croire qu'elle est surtout faite de bas.

Et puis vint la fin de l'année, avec elle, cette merveilleuse professeure. J'ai pris une décision pour ne pas avoir de regrets : je lui ai écrit une lettre pour lui offrir lors de notre dernier cours de français ensemble. Dans cette lettre, j'ai eu le courage de lui avouer mes sentiments, de lui dire à quel point elle comptait pour moi, et comment elle avait transformé mon année de troisième en un récit merveilleux. J'ai posé mes mots, essayant de ne pas me laisser submerger par les questions qui me tourmentaient. Et maintenant, avec du recul, je me dis que c'était la bonne chose à faire, pour ne jamais regretter d'avoir exprimé ce que je pensais ne jamais avoir le courage de dire.

Je me souviens de ce poème que je lui avais écrit. Il se nommait "Elle", et depuis, chaque poème avec ce pronom a pris son empreinte, reflétant son essence :

Elle
Elle me rêver avec son sens de la repartie
Apporte des connaissances enrichies
Nous apprends les multiples sens de la vie
Et à bien vivre celle-ci
Le Français pour elle n'est pas une nouveauté
Car c'est sa spécialité
L'Humour lui l'es aussi
Toujours Souriante et Humoristique
Ces blagues nous font sourire
Son sens de la mode marqué
Et ces multiples tenues bien portées
Cette Professeure exceptionnelle
Que je n'oublierai jamais

À la fin du cours, je suis restée dans sa salle en compagnie d'autres filles de ma classe qui l'appréciaient également. Je lui ai remis la lettre que je lui avais écrite, et elle m'a remercié. J'étais extrêmement heureuse à ce moment-là, sachant que c'était notre dernier instant ensemble pendant cette année scolaire. Nous avons toutes entamé une conversation avec elle, et elle nous a souhaité bonne chance pour le brevet, nous rassurant au sujet de cet examen. Puis, elle nous a donné son contact (son Mail) pour que nous puissions la recontacter.

L'une des filles s'est mise à pleurer, tandis que je retenais mes larmes, essayant de ne pas lui montrer à quel point elle allait me manquer. Mais la vérité était implacable : je ne savais pas quoi faire, je ne voulais pas la perdre. C'était inimaginable à mes yeux. Après avoir discuté un peu plus, j'ai quitté la salle et me suis réfugiée dans les toilettes, où je n'ai pu retenir mes larmes.

En sortant de celles-ci les yeux rouges et les larmes que je n'arrivais toujours pas à retenir, je croisai une fille de ma classe. Elle me dit qu'elle comprenait ma tristesse et me rassura autant qu'elle le pouvait.
Puis la cloche sonna, et je me dirigeai vers un autre cours : l'histoire-géographie. Durant ce cours, mon professeur, voyant que j'avais pleuré et que je me mouchais, lança en rigolant : « Il y en a besoin. »

Après ce cours, je continuai ma journée en assistant aux autres cours. Cependant, puisque les moments passés en compagnie de cette professeure étaient les seuls qui me rendaient totalement heureuse, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle tout le reste de la journée car éperdument elle me manquait.

Puis, un ou deux jours plus tard, à ma grande surprise, alors que le matin même j'étais jalouse d'une fille ayant eu l'idée d'offrir un cadeau à ma professeure – désormais mon ancienne professeure de français, même si cela me faisait mal de l'admettre –, à la fin de la récréation, elle s'avança dans notre rang et distribua des cartes avec des mots qu'elle avait écrits à certains d'entre nous. À mon grand étonnement, j'en faisais partie. Je la remerciai, puis elle retourna avec sa classe. Ce fut la dernière fois que je la croisai de la semaine. Mais les mots inscrits dans la carte – « Sois fière de la jeune fille que tu es, ne doute pas de tes capacités ! » – accompagnés de la citation de Walt Disney – « Si vous pouvez le rêver, vous pouvez le faire » – résonnèrent en moi.

Je ne pouvais alors qu'espérer que la lettre ainsi que le poème que je lui avais écrit lui avaient fait plaisir.

La semaine suivante, à mon grand regret, la semaine du brevet arriva, ce qui m'angoissait énormément. Après avoir passé l'épreuve de français, où j'avais tout fait pour rendre fière mon ancienne professeure, je la croisai au loin. Malheureusement, je n'étais pas assez rapide pour saisir l'occasion de lui parler, contrairement à d'autres personnes...

À la fin des épreuves, l'année touchait à sa fin. Le bal de 3ème approchait, et je priais de tout mon cœur pour qu'elle soit présente, qu'elle puisse me voir dans ma robe de bal et que je puisse lui adresser la parole, ne serait-ce que quelques minutes. Malheureusement, avec regret, cela ne se produisit pas. Tout au long de la soirée, j'étais attristé par son absence. Cette soirée marqua à jamais la fin de mon année de 3ème , un adieu à tous les merveilleux professeurs qui, pendant mes années de collège, avaient rendu certains moments moins amers. Ceux qui avaient partagé leur savoir avec moi et d'autres élèves . Tout était achevé. Je perdais à la fois les rares amis et connaissances que j'avais réussi à me forger.

Un nouveau chapitre de ma vie, et non seulement de ce récit, allait débuter : le lycée.

Dans l'ombre des salles de classes Where stories live. Discover now