Larsen a une épaisse touffe de cheveux blonds devant ses yeux noisettes. D'un geste de la main un peu brusque je lui dégage le visage.

L'Archer lève un sourcil, surpris, sans pour autant effectuer un mouvement de recul.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je sauve de nombreuses vies. Si t'as les cheveux dans les yeux, c'est normal que tu ne puisses pas regarder devant toi.

Larsen éclate de rire.

— Mes cheveux sont très bien comme ils étaient, je te remercie.

Impatient de repartir, il patine en rond à coté de moi. Je le fixe alors, suspicieuse.

— Je ne savais pas que tu patinais.

Larsen lève un sourcil m'accordant un regard mêlé d'espièglerie et de mystère.

— Tu n'avais pas vraiment de raison de le savoir. Tu oublies que j'ai grandi dans le Nord Est, moi aussi. Tout le monde sait patiner là-bas.

— C'est vrai. Mais, tout le monde ne continues pas à le faire quand il déménage dans le Sud. A moins que ce ne soit une vraie passion.

— Et, c'en est une pour toi ? questionne-t-il, en retournant habilement la question.

Je repositionne mes gants en soie et commence à patiner. Larsen se joint à moi.

— C'en est une. On patinait très souvent ensemble Nikolaï et moi. Maintenant, j'ai moins d'opportunités. Je dois avouer que ça me manque un peu.

— Je comprends, finit-il par déclarer.

Je me tourne alors vers mon interlocuteur.

— Et toi ? Ne me dis pas qu'avant ta carrière d'intendant, de professeur de tir et de journaliste, tu étais patineur professionnel ?

Larsen laisse échapper un petit rire.

— Je patine juste pour le plaisir, déclare-t-il après un petit silence.

Je fixe ses patins. Sa technique est bonne.

— Plutôt à l'aise, visiblement.

— Je te retournes le compliment, petite Fée.

Je lève les yeux au ciel et pouffe.

— Oh, tu n'es pas obligé de mentir. Je suis complètement rouillée, ça fait longtemps que je n'ai pas patiné.

— Le patinage c'est comme le tir, ça ne s'oublie pas.

— Si tu le dis, je réplique.

Je prends un peu de vitesse pour m'éloigner de Larsen et faire quelques figures. J'aime la sensation du vent sur le visage, l'adrénaline des sots, la sensation de vitesse. Tout cela m'avait rudement manqué.

Je retourne ensuite près de Larsen pour le narguer, lui qui semble plus sage que moi sur la glace.

— Il n'y a que ça que tu sais faire, Archer ?

— Il y a bien d'autre chose que je sais faire, me répond-il en esquissant un petit sourire.

— Je pense que tu es un beau parleur.

Je suis d'humeur taquine, cet après-midi. Je m'amuse à effectuer des cercles rapidement autour du jeune homme pour menacer son équilibre.

Larsen reste patient un certain temps, puis finit par planter ses yeux dans les miens.

— Tu veux jouer à ça ?

Je lui réponds par un sourire espiègle, continuant de le déstabiliser en tournant très vite autour de lui.

La 3ème Congrégation Where stories live. Discover now