Ma Maison-refuge

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C'est une maison perdue aux limites vagues
Une frontière entre rêve et réalité.
Je m'y perds la nuit dans un paradis créé
Par mon esprit rêveur qui trop souvent divague.

Il y tout d'abord eu le bureau-refuge.
Avec sa mezzanine au lit si accueillant
Pourtant je n'y dors presque pas. Le bureau blanc
Sous tant de textes inachevés : tout un déluge !

Ensuite il y a la tonnelle aux papillons
Cachée dans le jardin parmi les fleurs sauvages.
Les papillons butinent et s'en vont, de passage.
Et moi je reste là, près des rhododendrons.

Puis le jardin sauvage, avec ses herbes folles
Et sa légère brise, et ses ciels étoilés.
J'y ai beaucoup dormi, rêvant de liberté.
Sous mon corps endormi le contact froid du sol.

Ensuite la pinède encore inexplorée
Où encore et encore les cigales chantent,
Où l'odeur de la sève est tellement entêtante,
Où l'on sent les aiguilles de pin sous nos pieds.

Ensuite le salon au mur d'un si beau vert.
Et puis sa cheminée, qui sans aucun effort
Éclaire le salon où tel un oxymore
Il règne en continu la chaleur d'un hiver.

Puis le cabinet au miroir, inhabité.
Mon reflet dans la glace est bien trop imposant
Me parler à moi-même, c'est bien trop terrifiant.
Pour le moment du moins, j'évite d'y aller.

Et la cour au magnolia. Elle me fait si peur...
Le sol en pierre résonne sous chaque pas.
Il y règne un silence que je ne briserai pas.
Ignorant le temps, le magnolia reste en fleurs.

Puis les salles changeantes, deux pièces éphémères.
Dans la première je revis des souvenirs,
Et la deuxième salle me sert à écrire
Avant que mes idées ne s'envolent dans l'air.

Bien sûr cette maison est loin d'être parfaite.
Pourtant elle est une part entière de ma vie.
Un paradis factice, une belle utopie
Qui n'existe pas autre part que dans ma tête.

Cœur de Luciole

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