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«I'm only cryptic and Machiavellian
'cause I care»
Mastermind
Taylor swift

"Ils sont là ?", s'enquit Neel, en direction d'Andre
"Je ne vois rien"
"Ils sont en retard", grommela t elle
"Oh, les voilà."
"Très bien, merci"

Sur ces mots, la femme descendit de la voiture, en fit le tour puis toqua à la vitre d'Andre.

"Merci, je vous appellerai pour le retour."

Son homme de main jeta un bref coup d'oeil en direction de Barnes et Wilson, qui s'approchaient :

"J'espère que vous n'aurez pas à me rappeler. Bonne soirée, mademoiselle"

Il s'éloigna, la laissant perplexe : avait il comprit, pour elle et Barnes ? Serait ce possible que ce soit lui, la personne de l'appel ? Non, inimaginable. Toujours éberluée, Neel se tourna vers les deux hommes, Sam avait bien suivi la consigne vestimentaire, mais Bucky, lui était resplendissant. Le costard, le pantalon, tout était parfait, mais le plus merveilleux, c'était ses yeux, comme un extrait du ciel tombé, qu'elle ne lâcha pas. Il l'observait lui aussi, épiait les coutures de sa robe bleu azur, et ne pouvait que la haïr d'être aussi belle.

"On rentre ?", proposa Sam, avec un rictus en coin.
"Allons y", confirma la femme en essayant de détacher son regard de Bucky

Elle se rappela du but de la soirée : espionner le chef de l'entreprise Dugty, qui avait réservé une dizaine de billets, pour des hommes politiques et d'autres personnes, pas de baver sur le physique de Barnes.

Ils rentrèrent dans l'opéra, montrèrent leur billet et s'installèrent dans la salle, dans une position choisie afin d'observer le mieux possible les cibles.

"Pour rappel, nos hommes ressemblent à ça", signala Neel en montrant des photographies sur son téléphone
"Ils sont tous là", confirma Bucky

La femme se pressa, avec l'aide de Sam à installer la caméra qui allait filmer tous leurs faits et gestes, tout en racontant comment elle avait soudoyé plusieurs femmes de ménage pour installer des micros.

Ils eurent un rictus.

"Quelle chance d'être riche", se moqua Sam
"Je l'utilise pour un bon usage", répliqua la leader Smith, "oh purée !"

En un mouvement, elle se cachait derrière Bucky, ou plutôt devant lui, qui faisait dos à leurs cibles, et plaça ses bras autour de son cou.

Wilson pouffa.

"Qu'est ce qui vous prend ?"
"Ils ont regardé dans ma direction, j'ai dû me cacher", expliqua t elle en s'éloignant. "Merci mon brave"

Barnes, abasourdi, n'avait pas bougé depuis à peu près cinq minutes, quand Sam lui tapa le bras.

"Je crois y'a des détails de ta vie que tu m'as pas confié, Buck", s'amusa t il,"comme, par exemple, que tu es totalement perturbé par notre collaboratrice"
"Le micro marche !", confirma Neel en ôtant l'écouteur qui lui était destiné
"Super", sourit Captain America. Avec un regard entendu pour Bucky, il prétexta une envie d'aller aux toilettes.

Mais que lui dire ? Que faire ?

"Tu veux écouter ce qu'ils disent ?"

Il haussa les épaules, mais s'approcha tout de même, enfonçant la seconde d'après l'écouteur dans son oreille droite. Les hommes étaient au beau milieu d'un rire gras, laissant les femmes qui les accompagnaient échanger des sourires gênés. L'hilarité générale passée, ils reprirent leur conversation sur la chute des Sothyr, et celle des autres familles, depuis. Neel observait Bucky, l'air de dire de demander ce qu'il se passait, mais il fit une moue, signe que rien d'intéressant ne se déroulait.

Le super soldat ôta l'écouteur, qu'il posa sur la tablette.

"Tu veux de l'eau ?"
"Avec plaisir, merci"

Ce fut au moment où il servait la femme que Sam revint, et ce fut presque à cet instant que les lumières diminuèrent, mais le monde était encore visible. Les cantatrices, leurs partenaires, apparurent et leurs chants saisirent l'attention de tous.

Lorsque le silence revint, les trois comparses attendirent que leurs cibles quittent la place, puis s'en allèrent à leur tour, après avoir enlevé leur matériel. Ils se pressèrent pour aller chercher le micro de la cabine, que Neel trouva non sans difficulté, puis quittèrent définitivement l'opéra.

Devant l'escalier de l'opéra, la femme leur proposa de se voir le lendemain, afin de visionner et d'écouter les enregistrements. Ils se saluèrent, et Neel monta dans sa voiture, conduite par Andre, à qui elle conta tous les événements. Il aurait été plus simple de ne pas lui faire confiance, mais il était comme un père pour elle, et elle le croyait aveuglement.

"Et avec notre cher ami Barnes ?" s'intéressa Andre avec un rictus enjoué
"Rien de particulier. Comment l'avez vous su ?"
"Vous n'avez jamais cherché à être discrète, mademoiselle. Bien des gens doivent le savoir."
"J'ai reçu un appel, après l'avoir vu au bar. Me menaçant, pour que je le quitte", avoua la femme

Son homme de main lui lança son regard grisâtre perçant habituel dans le rétroviseur.

"La voix était déguisée"
"Avez vous fais quelques recherches ?"
"Bien sûr. Une cabine téléphonique. Je ne pensais même pas qu'il y en avait encore. Aucune info, pas de caméra, rien"
"Vous me passerez le numéro, l'heure et la durée de l'appel, je ferai mes recherches"
"Merci, mais c'est pas..."
"Mademoiselle, si on vous menace, on me menace. Je ne peux laisser courir dans la nature des gens vous voulant du mal. Avez une idée de qui ça pourrait être ?"
"Honnêtement, non. Je ne vois qui s'amuserait à me faire ça"
"Bien. Je chercherai. Mais, mademoiselle?"
"Oui ?"
"En attendant, parlez en à monsieur Barnes. Même si votre histoire ne dure pas, au moins, vous aurez ça en moins sur la conscience, et, ça l'aidera à vous comprendre."

Neel sourit, observa par la fenêtre puis soupira :

"Vous pensez qu'on pourrait retenter, lui et moi ?"
"Mademoiselle, on ne laisse pas passer une femme comme vous. Vous avez le meilleur de votre père, et le meilleur de votre mère."

La mine plus sombre à l'entente du mot "père", à nouveau, la femme se questionna : que savait réellement la personne du téléphone ? Et surtout, comment le savait elle ?

Argent et sang [Bucky Barnes]Where stories live. Discover now