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«I don't regret it one bit, 'cause he had it comin'»
I Did Something Bad
Taylor Swift

Le lendemain matin, Neel se trouvait au téléphone, partageant un échange avec un de ces informateurs dans une de ses boites rivales. Pour se tenir au mieux au courant et savoir que ce que faisait l'ennemi, la femme d'affaire avait prit la décision d'avoir deux ou trois employés dans chaque entreprise adverse. C'était un coût mais cela se valait.

En soupirant, la jeune femme se déplaça dans la pièce, sur sa chaise de bureau roulante, en observant avec attention le plafond. Concentrée de manière extrême sur les événements de  la veille, Neel ne pensait qu'aux deux hommes de la veille.

Pourtant, elle n'en entendit pas parler durant quelques semaines, et durant ce temps de tranquillité, la leader de la famille avait eu l'occasion d'oublier cette affaire, ou du moins de la mettre au second plan. Cependant quand les deux héros se présentèrent à son bureau, Neel n'en fut pas étonnée, et avala le restant de son café noir, pour se donner du courage.

"Messieurs", les salua t elle avec un air malicieux.

Une idée venait de lui traverser l'esprit, et celle ci paraissait si saisissante que la femme d'affaire ne pouvait pas la laisser s'enfuir.

"Mademoiselle Smith", renchérit sur le même ton Sam Wilson
"Avez vous enfin trouvé vos preuves ?" les charria Neel, en cherchant un de ses dossiers dans la pile qui attendait sur son bureau
"Non, nous n'en avons pas cherché en réalité. Pas sur vous en tout cas."

Sa curiosité piquée, la femme se retint de lever des yeux intrigués vers le duo.

"Merveilleux, je suis heureuse de le savoir", ironisa la leader de la famille Smith.
"Nous avons besoin de votre aide, pour coincer ces personnes qui agissent dans l'illégalité."
"Vous comptez sur mon aide en espérant que j'accepte pour éliminer mes rivaux ?"

Neel jouait avec un coin d'un papier, le réduisant en boule, puis l'étirant, cela l'aidait à rester concentrée. 

"N'est ce pas ce que vous souhaitez ?"

Comme la dernière fois, le second homme, Barnes, ne disait rien et cela rendit la femme méfiante, elle lui jeta donc un coup d'œil rapide. Il l'observait sans ciller, les bras encore et toujours croisés sur son torse. Quelle manière étrange, songea Neel.

"Ce que je souhaite ne vous regarde pas, en revanche, j'aimerais savoir ce que je gagne à vous aider", répliqua la brune en se levant
"Ne plus avoir de rival ?"
"Avoir des adversaires est tout ce qu'il y a de plus stimulant, vous suivez ce qu'ils font pour le faire en mieux. Non, ce que je veux, c'est ceci : l'assurance que vous ne mettrez pas le nez dans nos affaires. Je vous aide à savoir ce qu'il se passe dans les entreprises, et en retour, vous ne posez pas trop de questions."

Le Captain America se tourna vers l'ex soldat de l'hiver, et tout deux échangèrent un geste de la tête.

"C'est d'accord", confirma Sam en tendant sa main

Neel serra sa poignée, puis attendit que Barnes agisse de même, ce qu'il fit.

"Je suis occupée, adressez vous à mon secrétaire pour le prochain rendez vous", annonça la femme d'affaire.

Ces mots furent comme un signal, et les deux hommes quittèrent son bureau. À nouveau seule, la femme fit tournoyer son fauteuil, observant le plafond, en songeant à tout cela.

Assis à une table dans un jardin intérieur, entourés de plantes, installés sur une table en fer blanc, Neel attendait que Mia finisse sa part de tarte à la noix, comme Catherine, sa mère, Max et Al patientaient de même. Toute la famille papotait des derniers événements, lorsque son téléphone sonna. La leader de la famille Smith saisit son portable, et lut la notification. C'était sa secrétaire, qui lui envoyait l'emploi du temps de son lendemain. Elle avait réservé un créneau d'une heure pour un rendez vous avec Wilson et Barnes, ce qui alerta la femme. Ses journées étaient chargées, elle avait donc gardé cet après midi chaud pour travailler les dossiers afin de trier les informations. Neel jeta un coup d'oeil à l'heure, et soupira.

"Tout va bien ?", s'enquit Catherine
"Oui, maman, je vais juste devoir y aller. Je dois travailler", expliqua la femme en quittant sa place. Elle embrassa le front de sa mère, échangea un sourire avec Mia, puis décoiffa les cheveux de ses frères.

En quittant le jardin intérieur, Neel avait l'esprit occupé, commençant par travailler déjà en elle même, ce qui rendit la tâche plus facile une fois à son bureau. La femme d'affaire triait les dossiers par année, et dans les compartiments des années, elle les classait pas entreprise. Cependant, l'année 2008 ne reçut pas le même traitement que les autres, puisqu'il fut mis de côté et jamais touché. Elle en sortit pourtant tard dans la soirée, après avoir traité avec ses avocates, puis préparé les dossiers pour la prochaine fois.

Le lendemain, c'était avec hâte qu'elle attendait de voir ce que feraient ses collaborateurs, alors qu'elle enfilait sa tenue, se maquillait puis se coiffait. Tout du long du début de la matinée, la femme d'affaire travailla sur les futures entreprises dans lesquelles investir, pour un gain maximum.

Vers onze heures, sa secrétaire toqua à la porte de son bureau.

"Ils viennent d'arriver", lui annonça t elle.
"Faites les rentrer, merci"

Son employée se recula, ouvrit la porte en grand, laissant alors les deux hommes rentrer. Barnes, toujours avec sa veste en cuir, et Wilson, avec un tee shirt bleu.

"Installez vous", les convia t elle, avec un geste de la main.

Ils lui obéirent, puis elle se recula dans sa chaise, en les observant. Neel attrapa le dossier préparé puis leur jeta sur le bureau. Les deux hommes attrapèrent ce dernier, le feuilletèrent, mais Barnes leva des yeux vers elle :

"C'est sur qui, le dossier ?"

La femme but une gorgée de son café, si chaud qu'il lui brûla la langue.

"La famille Sothyr, celle de l'entreprise Sothyr."
"Vous pouvez nous en parler ?"
"Tout est dans le dossier", s'étonna Neel
"S'il vous plait"

Ce Barnes la surprenait réellement.

"D'après mes sources, la famille a toujours fait des choses louches, comme des actionnaires plus nombreux d'un coup, sans explication, avec l'aide d'homme politique. Puis, étrangement, toutes les personnes arrêtant de collaborer avec eux ont eu des accidents de voiture, qui n'ont jamais été mortels. Les victimes ont tous fini à l'hôpital, et les seuls qui ont survécu du coma sont revenus travailler avec eux. Le restant, dans le dossier"
"Merci", déclara Sam.

D'un geste de la tête, Neel signifia merci et au revoir, ce qu'ils comprirent en se levant. Mais alors qu'ils s'éloignaient, la femme les retint, avec la question qui la démangeait depuis des jours :

"Pourquoi faites vous cela ? Vous, Captain America, et vous, Super soldat. Vous avez mieux à faire, non ?"

Ils échangèrent un regard.

"Nous pensons que vos informations peuvent nous aider à démasquer quelqu'un de plus grand", répondit Sam avec une lenteur qui indiqua à Neel qu'il avait murement réfléchi à sa question et peut être même anticipé celle ci.
"Si j'apprends que vous me cachez quoi que ce soit, notre accord s'arrêtera", siffla la femme
"Vous nous cachez aussi des choses", fit remarquer Barnes,"Je crois alors qu'on est dans un certain équilibre"

Avec animosité, la femme plaqua les bras sur sa poitrine.

"Effectivement", sourit elle faussement, "Vous pouvez partir"

Une fois seule, la femme ne put s'empêcher de s'inquiéter : et s'ils savaient quelque chose ?

Argent et sang [Bucky Barnes]Where stories live. Discover now