Sous la pluie

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Genres: réaliste, drame, philosophique

Thèmes: quotidien, pluie



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Il est 19 h 50. Je marche dans la rue. Il pleut, comme tous les jours. Je porte un épais manteau, mais la pluie a réussi à s'y infiltrer, car il n'est pas imperméable. D'habitude, je parviens à rentrer chez moi avant que l'eau n'atteigne les autres vêtements que je porte sous ce manteau, mais aujourd'hui, il pleut un peu plus que les autres jours. Il ne faut pas que l'eau atteigne ma chemise. Alors je me dépêche, j'accélère un peu le rythme et je finis par courir.

Le bruit de mes pas est légèrement atténué par la pluie. Mes chaussures éclaboussent mon pantalon en s'écrasant sur les nombreuses flaques d'eau qui remplissent chaque creux parsemant ces trottoirs irréguliers, mais ce n'est pas grave, ce n'est qu'un vieux pantalon troué et raccommodé. Ma chemise, elle, est neuve.

J'arrive dans une rue commerçante. Je passe à côté d'une boutique de livres, parfois quand il ne pleut pas beaucoup, j'ai même le temps de m'acheter une ou deux bandes dessinées, mais pas aujourd'hui. À côté de la boutique, se trouve un petit restaurant, je n'y vais jamais, mes parents disent que c'est trop cher. Je dépasse la rue commerçante, je tourne à droite et j'arrive dans une petite rue où il n'y a que quelques habitations.

Je reconnais la maison d'un ami, mais je n'ai pas le temps de m'attarder alors je continue de courir et je dépasse chaque maison. Je passe une autre rue, je vois d'autres maisons et je passe encore une autre rue. Elles sont presque identiques. Je sens que l'eau commence à s'infiltrer de plus en plus profondément dans mon manteau. Mon souffle s'accélère sous l'effort que demande ma course et sous le poids de mes vêtements. J'y suis presque.

Je passe une dernière rue. Soudain, un bruit de cloche se fait entendre. Je m'arrête. Je regarde dans la direction d'où provient le bruit et j'aperçois l'église un peu plus loin. Quand je vais à mon rythme habituel, les cloches de l'église sonnent quand j'atteins à peu près la moitié de mon chemin, pourtant là, je suis presque arrivé à ma destination. Cela signifie que je vais plus vite que les autres jours. C'est bien.

Je continue de courir, car sinon je vais perdre mon avance et ma chemise risque d'être mouillée. Je tourne et j'arrive dans ma rue, la rue où mes parents et moi habitons. Je cours toujours aussi vite et j'aperçois la porte de chez moi. Je passe juste a coté d'une flaque d'eau. J'entends un bruit de moteur, une voiture arrive. La voiture roule sur la flaque d'eau. Elle m'éclabousse. Ma chemise est trempée.

Je m'arrête. Je m'assoie devant la porte de chez moi et je reprends mon souffle. J'ouvre la fermeture de mon manteau. Je regarde ma chemise qui dégouline. Ma course n'a servi à rien. Je me suis épuisé à courir pour rien. Pire, ma chemise est encore plus mouillée que si je n'avais pas couru et que je serais resté à mon rythme de marche habituel. Quoique, peut-être que je me serais aussi fait éclabousser, par une autre voiture ou par la même. Dans une autre flaque d'eau ou dans la même. Je ne sais pas.


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