Fatima : La Femme Du Boss

La convocation

-bien sûr c'est le moment de vider ton sac je t'écoute.

Ndiouga : alors écoute moi attentivement je ne parlerai plus jamais d'elle.

-Tu as toute mon attention.

Bon Zara c'est une femme à qui je voulais sauver la vie. En ces temps-là nos locaux se trouvaient sur la VDN. Pendant des mois durant elle travaillait dans la rue non loi. Elle vendait des bouteilles de jus et des beignets. Je ne l'ai remarqué que bien plus tard. Bb Maty avait sa chambrette et sa salle de jeux au bureau. Elle était très attachée à moi et tenait à me suivre partout. Donc je l'emmenais avec moi avec sa nounou. Cette dernière faisait des promenades avec elle dehors pour la divertir et elles passaient devant Zara et achetaient du jus ou des beignets. Puis c'est devenu une habitude et Zara jouait beaucoup avec ma princesse. Elle lui offrait des cadeaux et bb Maty s'est attachée à elle.
Un jour j'ai décidé de les accompagner pour remercier celle qui donnait toujours un cadeau à ma fille. Ces temps-là Zara était une bonne personne. Insouciante qui se battait et travaillait dur. Elle était très admirable et gentille. Puis la nounou devait se marier et aller rejoindre son mari et Zara qui disait avoir eu à s'occuper de plusieurs enfants me dit qu'elle voudrait bien s'occuper d'elle. J'ai trouvé là aussi le moyen de lui offrir un meilleur salaire donc je l'ai embauché et elle a commencé à travailler pour moi pendant plusieurs mois au moins un an.
Un soir je descends du travail et tombe sur une scène : elle se faisait tabasser par un homme bien plus vieux qu'elle. Elle saignait du visage, vraiment dans un sale état. J'en ai collé une au monsieur. Finalement elle me dit que cet homme était son fiancé. Qu'elle était destinée à cet homme depuis longtemps par son père. Un père qui la maltraitait qui n'en avait rien à faire d'elle. C'est ce qu'on m'a fait croire tout ce temps.
Sa mère est venue sanglotante. Elle hurlait que sa fille allait mourir dans ce mariage forcé. Moi-même je pensais la même chose. Zara voulait mettre fin à sa vie. Je devais prendre une décision donc je l'ai épousé. Au début pas par amour mais par pitié. Je l'ai aidé à se relever pour ne pas sombrer dans la dépression. Je l'ai gâté au mieux. Certains membres de ma famille se méfiaient. Tonton Ibrahima ne voyait pas d'un bon oeil cette union. J'ai cru qu'il m'en voulait juste de m'être remarié après le décès de Seynabou. Mais il n'en était rien. Il avait raison de douter. Cette scène de violence, ce supposé mariage forcé,tout cela était un plan d'elle et de sa mère pour profiter de mon argent.

-tu es sûr qu'elle n'était pas sous la contrainte.

Ndiouga : ça lui plaisait de devenir une mauvaise personne. C'était son choix de suivre sa mère. Au début du mariage elle se comportait bien. Elle prenait soin de moi. Mais moi j'étais encore distant avec elle. Je ne l'ai pas touché ni accompli intégralement mon devoir conjugal. Je l'ai rejeté pendant un moment jusqu'au jour où enfin on a consommé notre mariage. Elle est ensuite tombée enceinte et c'est là que l'enfer a commencé. En fait l'enfant était sa garantie. Bb Aida est arrivée prématurément suite à une bagarre avec ma soeur Aicha. Elle voulait la faire emprisonner d'ailleurs pour avoir mis en danger son bébé. Avec elle c'était scandale sur scandale. Je devenais fou d'elle mais elle me menait en bateau.
Après avoir eu le bébé elle est devenue bien pire. Elle défiait tout le monde. Ma famille, mes amis plus personne ne voulait rien avoir à faire avec moi à cause d'elle. J'ai vécu l'enfer avec elle et le jour où j'ai découvert qu'elle exécutait juste ses plans je l'ai foutu dehors. J'ai longtemps voulu me séparer d'elle mais je n'y arrivais pas. J'étais comme ensorcelé et pourtant je me refuse à croire à ces pratiques. Voilà pourquoi je fuyais le contact avec les gens avec qui je travaillais pour ne plus avoir à tomber amoureux d'une partenaire de travail. C'est pourquoi j'avais peur de me lancer avec toi. Mais j'ai appris à te connaître mieux que moi-même. J'ai très tôt su que je devais t'avoir à mes côtés."
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Retour au déjeuner au bureau.