Chapitre 18: Vivre sa propre vie

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Elisabeth


Son regard était dur. Froid. Je n'attendais pas moins de lui. Mais en même temps ça me blessait, je ne pouvais pas m'en empêcher. Je me refusais de céder à une certaine attirance envers lui. Mais je n'avais pas oublié cette tension entre nous hier soir. Je n'avais pas ressenti ça avec Marcus. Encore moins avec Victor. Jamais.

Mon téléphone vibre dans ma poche. Pensant avoir un sms d'Emy, c'est un message de Marcus que j'ouvre sous le regard suspect de Steven.


Marcus: salut ma belle, j'espère que l'autre bourru ne te mène pas la vie dure ? Si jamais c'est le cas, j'ai une chambre d'amis chez moi. Tiens-moi au courant ;)


Je glousse. Steven m'arrache le téléphone des mains. Je crie en sautant derrière lui pendant qu'il lit le message en tenant le téléphone en hauteur.

- Depuis quand tu as son numéro ? Me demande-t-il en pianotant sur l'écran tactile.

- Hier et ne répond pas ! Qu'est-ce que tu fais ?! Je m'exclame, paniquée.

- Que le vieux bourru l'emmerde et que tu ne bougeras pas de chez moi.

- J'y vais si j'en ai envie !

- Non, tu restes ici point à la ligne.

- Tu n'es pas mon mari, ni mon petit copain ! J'ai le choix !

- Marcus est un petit con, je te conseille de rester ici.

- Je croyais que c'était ton ami ?

- Il l'est, mais il n'est pas fait pour les relations sérieuses. Tu perds ton temps avec lui.

- Je ne le vois pas comme un homme avec qui je ferais ma vie ! Rends-le-moi !

Je sautille autour de lui. C'était peine perdue avec mon mètre soixante, il n'était pas loin du mètre quatre-vingt-dix ! Je bute contre sa jambe et manque de tomber, la tête la première sur le plan de travail. Steven me rattrape de justesse d'un bras. Je crus vois un soupçon de panique dans son regard quand il me redressa. Il me redonne mon téléphone que je range rageusement dans ma poche en bougonnant.

- Tu dois rester ici, avec moi. Marcus est un gars bien, mais pas assez stable pour te protéger. Crois-moi, le mieux, est que tu restes.

Le ton de sa voix était plus douce dans les tons rauques. J'avale ma salive, les yeux ancrés dans les siens. Il était tellement beau, une beauté brute, sauvage. Je voulais le toucher, juste pour sentir la texture de sa peau et de sa barbe. Il était fascinant.

- Si tu continues de me regarder comme ça, je ne m'arrêterai pas cette fois.

Son ton était descendu d'une octave. Je déglutis. Je savais que je ne ferais rien pour l'arrêter également. Cette lueur de désir et non de rejet qui se reflétait dans ses yeux me donna des papillons dans le ventre. Je lève doucement la main vers son visage et caresse du bout des doigts sa mâchoire. Sa barbe était rugueuse, je me surpris à espérer la sentir à des endroits peu conventionnels.

Steven ferme les yeux en soupirant bruyamment. Puis doucement, il prend mon poignet et écarte ma main de son visage. Il serrait tellement la mâchoire que je craignais qu'il se mette en colère après moi.

- Tu ne devrais pas faire ça. Je ne veux pas te briser, pas toi. Murmure t'il.

- Tu ne me feras jamais de mal.

- Non, jamais. Tu mérites bien mieux que moi, fais moi confiance là-dessus.

- Qui? Je demande timidement.

Délivre moi du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant