Larsen est moi sommes donc plus souvent amenés à nous croiser, que ce soit pour parler de mes visions ou pour les entraînements. Il connaît mes problèmes de vitesse et d'endurance. Il m'a donc proposé une séance tous les deux, tôt le matin, pour m'aider à améliorer mes temps. Il m'a emmené courir dans le bois qui borde l'Ouest du Camp d'Otrance. A cette heure-ci, les autres dorment, ce qui nous permet de nous retrouver seuls, sans risque d'être écouter.

Courir avec Larsen est une véritable épreuve. Il est beaucoup plus athlétique et endurant que moi. Je peine à suivre son rythme, d'autant plus sur la durée.

— Tu vas trop vite, Larsen, je finis par lâcher au bout d'un certain temps, essoufflée.

Le jeune homme continue à maintenir sa vitesse.

— Si tu veux dépasser t'as ligne rouge, il faudrait que tu cours à dix-huit kilomètres par heure sur la durée. C'est la vitesse à laquelle je cours actuellement. Ce n'est pas insurmontable.

— On peut s'arrêter, s'il te plaît ? Je n'arrive vraiment pas à te suivre, je demande sentant que mon cœur va exploser dans ma poitrine.

Larsen pose sa main sur le milieu de mon dos pour me maintenir à un rythme constant, tout en poursuivant sa course.

— S'arrêter non, mais on peut ralentir un peu. Mais, je veux déjà que tu suives un peu plus mon rythme. Essaie de faire au moins du 16 km/h sur la durée.

— C'est surhumain, je lâche.

Surhumain peut-être pas, mais je n'ai pas la condition physique des Archers. Les dix-huit km/h qui me sont imposés me paraissent pour le moment inatteignables si je veux tenir un certain temps.

Larsen continue de m'encourager, me poussant vers l'avant avec sa main, tout en scrutant de l'autre son télécommunicateur qui indique la vitesse à laquelle on court.

Sauf que, je ne me sens pas bien du tout. Je m'arrête net, à côté d'un arbre, alors que ma tête se met à tourner. Je me maintiens difficilement avec ma main posée sur l'écorce de ce dernier.

— Ça va ?

Je ne répond pas à sa question. Je me mets ensuite à tourner en rond essoufflée, sentant de fortes nausées s'emparer de moi. Je sens que je vais vomir très bientôt.

Alors que l'intendant s'approche de moi pour voir ce qu'il ne va pas, je pose ma main brusquement sur son torse pour l'empêcher d'avancer vers moi.

— S'il te plaît, retourne-toi. J'ai pas envie que tu vois ça.

À ce moment, je me retourne vers l'arbre et vomis à mes pieds.

— C'est bon, on a tous déjà vomi au moins une fois. Ne sois pas gênée, réplique-t-il.

— Arrête, je fais pitié, je lâche, en prise par une quinte de tout, au bord de m'étouffer.

Je sens mes joues me bruler. Elles doivent être écarlate. J'ai du mal à reprendre mon souffle. Je me baisse pour m'accroupir et m'adosser près de l'arbre.

Larsen me tire par le bras pour m'empêcher de m'exécuter.

— Ne t'assois pas, ça va altérer la circulation du sang. Marche un peu.

Je fais ce qu'il me dit, même si je n'ai qu'une envie, c'est de m'écrouler par terre.

— Je ne vais pas y arriver, Larsen, a garder sur la durée tes dix-huit km/h.

— Il va bien falloir, petite Fée, si tu veux rester dans la partie.

— Les éliminations sont dans un mois. C'est peine perdue.

La 3ème Congrégation Where stories live. Discover now