Vingt-quatre: questions

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ROSALIA

Steve et moi quittons le bureau de Fury une dizaine de minutes plus tard. Pia se pose sur mon épaule, trop déboussolée par ce qu'on vient d'apprendre pour voler correctement. Tout ça a drainé mon énergie, et donc celle de ma chérie.

- Je suis vraiment désolé, commente Rogers.

Je me retiens de pouffer.

- Ne vous en faites pas pour moi. J'ai vécu pire, je le rassure.

Ses sourcils se froncent.

- Justement, ça m'inquiète, ça aussi. Plus j'en apprends sur les mutants, plus... il ne termine pas sa phrase.

Je sais ce qu'il veut dire, par contre. Je sais qu'il a prit conscience de toute la discrimination dont nous avons été victimes et que ça le taraude.

- Dieu punira ceux qui nous ont été mauvais. Entretemps, la seule chose que nous pouvons faire, c'est leur pardonner leurs actes. Vous n'avez pas à vouloir leur rendre la monnaie de leur pièce, ce n'est pas votre travail, je le rassure.

Le héros baisse la tête vers moi.

- Vous êtes pratiquante? demande-t-il.

Je machouille ma lèvre inférieure, débattant le pour et le contre de confesser quelque chose d'aussi personnel à Rogers.

- Je l'ai été. Dans les camps, la seule chose qui nous permettait de garder un minimum espoir, c'était la religion, je lui avoue.

Il hoche la tête, compréhensif, et n'ajoute rien. Je lui en suis reconnaissante. La dernière chose dont j'ai besoin en ce moment, c'est de la pitié.

Nous passons devant la section de salles d'interrogatoire et je vois Bucky se faire escorter en dehors de l'unes d'elles, les mains menottées derrière lui. Mes muscles deviennent rigides.

Steve le voit également. Il serre la mâchoire, les yeux soudain furibonds, et s'avance d'un pas rageur vers les gardes qui tiennent Barnes aussi fermement. Les yeux de celui-ci s'illuminent, bien que ce soit presque imperceptible, à la vue de son meilleur ami.

Lorsque ses yeux me repèrent, ses iris brillent nettement.

- Qu'est-ce que vous faites? Vous l'avez retenu tout ce temps?! s'indigne Rogers.

- Il était plus suceptible d'être coupable, Captain. Vous devriez comprendre... répond un des gardes.

- Non, je ne comprends pas, siffle Steve en attrapant les clefs pour libérer Bucky.

- Captain, cet homme est un tueur. Une menace politique. Je sais qu'il est sous votre protection, à vous et Fury, mais ses actions ne peuvent pas être ignorées, continue-t-il.

C'est lui qui aurait dû mourir, pas Reginald, finalement.

- Vous me prenez pour un con, peut-être? lance sèchement Steve.

Langage, Steven.

Bucky est libéré de ses menottes. Il s'écarte vivement des gardes et masse son poignet de chair. Un des hommes lui donne sa veste et ses gants, qu'il s'empresse d'enfiler, comme si le contact de l'oxygène sur sa peau nue le brûlait.

- Fury va entendre parler de ça, leur crache Steve.

Pendant que le héros se dispute avec les gardes, je prends mon téléphone et compose le numéro de Phae afin de m'assurer qu'elle se porte bien, mais surtout, qu'elle n'est pas retournée chez elle.

The Butterfly Effect || Bucky Fanfiction || 18+Où les histoires vivent. Découvrez maintenant