Chronique : Clayra et le message des développeurs

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Introduction

Clayra est une ville du royaume de Bloumécia que l'on visite au cours du conflit mené par les armées d'Alexandrie. Si elle semble être un point de passage anodin de prime abord, elle permet aux développeurs de faire passer un message clair au joueur : Une guerre est sale et cruelle.


Le prélude à l'horreur

Tout débute par la venue d'un émissaire de Bloumécia au château de Lindblum. Le messager, aveuglé par la magie et gravement blessé, finit par mourir d'épuisement. Cet événement constitue le point de départ de l'horreur dans notre esprit encore vierge. Cela est matérialisé par les propos de Dagga à cet instant, illustrant la volonté du joueur de réclamer "vengeance" sans réellement se rendre compte de ce qu'est une guerre. Aux commandes de Djidane et ses amis, nous nous rendons à la caverne de Guismar. Mais cela n'est qu'un combat d'arrière-garde, un échantillon de la vraie bataille qui se déroule un peu plus loin.

L'amorce se répète à plusieurs reprises. La naïveté du joueur, auparavant enrobée dans cet univers angélique et enfantin, commence à s'effriter. Fini les couleurs chatoyantes, les moments héroïques. Les environnements sont froids, sombres. Les morts ne sont ni épiques ni spectaculaires. On découvre la réalité de la guerre, glaçante et brutale. Mais il faut avancer.

Nos personnages arrivent finalement à la capitale du royaume, Bloumécia. Autrefois une ville magnifique, elle nous offre un spectacle à la fois horrifique et doux. Dans une atmosphère lugubre, les cadavres jonchent les allées de la ville, le silence n'est battu que par la pluie incessante, une pluie source de vie qui préserve la ville de la désertification. Partout, on lit la destruction qui témoigne de combats sanglants. A cet instant, à l'image de Freyja, on avance le coeur combatif mais inquiet de découvrir la triste réalité que l'on refuse d'admettre, pour le moment. On croit pouvoir encore sauver ce qu'il reste malgré la violence que l'on nous brandit.

Au milieu du chaos, le jeu esquisse quelques brides d'espoirs. On réussit à sauver un homme de la mort, on croise des survivants qui fuient le conflit. Rien n'est perdu, il reste encore une raison d'aller au bout du chemin. Mais le jeu va nous faire comprendre, une première fois, que la chute de nos espoirs sera rude. La générale d'Alexandrie nous inflige une cuisante défaite. C'est un premier avertissement, un prélude à la vraie horreur.


La ville de Clayra

Tout cela nous amène à cette fameuse ville de Clayra, isolée du reste du monde. Clayra, dernier espoir de tout un peuple, est protégée par sa barrière de sable rassurante. Mais la tension n'en est pas moins palpable, le choc de Bloumécia est encore vif. Il faut éviter à tout prix ce qu'il vient de se produire dans la capitale.

Lorsqu'on arrive à Clayra, une douce musique nous accueille. Deux prêtres attendaient notre arrivée, nous font l'honneur de nous accueillir et surtout nous enjoignent à visiter les lieux. Ce traitement spécial sera uniquement réservé à cette ville. Cela est, du point de vue du jeu, mis en place pour nous aider à orienter les habitants terrifiés un peu plus tard mais un autre objectif caché est présent : Donner de l'importance sentimentale à cette ville qui n'a presque rien.

Malgré un petit accrochage entre Bibi et Dan, toute la ville est accueillante, leurs habitants nous parlent de cette ville qui représente tant pour eux et même les Bloumécians sont sous le charme. Tout cela ne sert qu'à une chose, on veut nous faire aimer cette ville, nous donner envie de la protéger elle et ses habitants. Clayra, une simple petite ville, prend des proportions émotionnelles anormales. Mais cela est voulu.

[Terminé] Final Fantasy IX - Le retour de DjidaneWhere stories live. Discover now