SAUVAGES

𝟑𝟗 - 𝐒𝐡𝐨𝐰 𝐲𝐨𝐮 𝐰𝐡𝐨 𝐰𝐞 𝐚𝐫𝐞. Partie 2

𝐑𝐨𝐬𝐞.

Le flottement post-orgamisque est un des meilleurs moment de plénitude qui soit.

Enlacée par les bras de Titàn, choyée par les baisers qu'il parsème dans ma nuque, je baigne dans une félicité que j'aimerais ne jamais quitter. Il le faut. Dans mon dos, l'érection de mon amant n'a pas faibli. Il continue d'ailleurs de se mouvoir lentement contre moi pour soulager le désir qui irradie en lui.

À mon tour, de dompter l'indomptable...

Je me retourne maladroitement, la baignoire déborde et je m'en moque. Seul compte l'homme au visage racé et aux pupilles si dilatées que son hétérochromie se retrouve noyée dans l'ombre licencieuse de ses bas instincts. Nos peaux se retrouvent, mes seins nus contre ses pectoraux bandés, nos lèvres scellées et nos langues déchaînées dans un baiser enflammé. C'est à peine si je sens ma chemise trempée. Mes gémissements mêlés aux siens, plus rauques, ricochent sur les murs de la pièce et entre mes cuisses, là où palpite ma féminité. Je me doute que l'hôtel est correctement insonorisé mais si ce n'est pas le cas, il y a fort à parier que la musique de nos retrouvailles intimes ne se joue pas à guichet fermé...

Et... je m'en carre. L'envie qui me dévore toute entière annihile ma pudeur. Je me fous qu'on nous entende, que les toits de mon cher Paris sachent que j'ai réussi à faire exploser l'une des menottes de ma sexualité. Je me fous que le sommeil de certains soit entrecoupé des rugissements dévergondés du plus beau Lion qu'il m'ait été donné de rencontrer. Nos extases sont un hymne à la liberté.

Je fourrage d'abord ses mèches brunes humides qui gouttent sur ses tempes, replace la boucle rebelle qui tombe négligemment sur son front, puis ma main glisse entre nous pour se réapproprier la cartographie de son anatomie. J'apprécie toujours autant le V sculpté qui termine ses abdominaux, itinéraire impudique vers la source érigée de son plaisir. Son sexe tendu réclame mon attention depuis trop longtemps pour que je le fasse attendre une seconde de plus. Je l'empoigne sans quitter la bouche de Titàn, souris sur ses lèvres lorsqu'il se fige au premier va-et-vient, frissonne quand il palpite dans ma main, feule quand il gémit. J'adore ça ; lui, nous, comme ça, ici. Le titan entre mes doigts, à la merci de ma volonté, soumis au rythme de ma paume, à la pression que j'exerce. Ce qu'il a de plus précieux livré à mon dessein licencieux.

— Tu veux me tuer, Rose ?

— Tu as dit que tu voulais mourir en moi, non ? susurré-je, facétieuse.

— J'ai aussi dit que je ne changerai pas d'avis ce soir, Tigresse.

— Et moi, je t'ai connu beaucoup plus... créatif. L'abstinence t'a rouillé, Hercule ?

Je viens de piquer sa curiosité, ou peut-être sa vanité de grand lion tout puissant. Titàn recule son visage, me détaille en quête de ce qu'il n'a pas encore saisi. Je pouffe pour le pousser à bout, décidée à l'obliger à virer tout ce qui entrave l'amant sauvage qu'il est. C'est cet homme que je veux, l'animal débridé, celui capable de me chuchoter des mots salaces qui me font rougir et m'excitent à la fois. Alors, pour dissiper tout doute et nous placer sur la même longueur d'onde, je libère ma propre alter-égo, la Rose-lionne, la femme qui n'avait ni honte d'expirer des mots crus ni sa nudité, celle qui a découvert son réel potentiel sexuel grâce à un amant dévergondé.

— Tu m'as fait l'amour avec tes caresses. C'était bon mais maintenant, je veux que tu baises ma bouche. À ton tour de voir les étoiles.

— Tu... émet-il dans un filet de voix virile.

J'ai très envie de ta bougie.

— J'ai encore des choses à découvrir, le provoqué-je davantage. Ton goût.