PROLOGUE

2.1K 396 179
                                    

Dans les confins de l'univers,
Cachée sous les étoiles,
Noyée par la lumière,
Étouffant derrière le voile,
Se meurt la Lune...

Y'a-t-il autre chose ?
se demande-t-elle, parfois.
Quelque chose pour moi ?
se lamente-t-elle, morose.

Mais seul le silence lui répond.

Jusqu'à ce qu'il se lève...
Le Soleil.
Et qu'il l'embrase,
Et qu'il l'embrasse,
Et qu'il lui fasse...
Enfin ressentir quelque chose.

Il lui brûle la peau,
Il lui échauffe la joue,
Il lui insuffle à nouveau,
Le goût de la vie.

Mais lorsqu'il arrive,
elle disparaît.
Opposés l'un à l'autre,
À un bout chacun de la galaxie.
Elle est condamnée à aimer,
En vain...
Celui qui la tue chaque matin.

🌙

« Il n'y a pas de place pour moi dans ton monde, Sunny... Laisse-moi m'éteindre... J'ai besoin de disparaître... Parce qu'il n'y a que dans le noir que je discerne l'éclat de ma propre lumière. »

🌙

2 avril 2013,

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.



2 avril 2013,

Ce n'est pas juste, songé-je, accablé par le poids des regards accusateurs que les cinq agents de police posent sur moi. Non, ce n'est vraiment pas juste...

Incapable de supporter le jugement qui assombrit leurs yeux noirs, je détourne le visage et refoule un sanglot déchirant tandis qu'une vive douleur irradie à la base de ma colonne vertébrale, remontant vers ma nuque avant de redescendre dans mes bras et jusqu'au bout de mes doigts.

J'ai si mal, J̶'̶a̶i̶ ̶t̶e̶l̶l̶e̶m̶e̶n̶t̶ ̶h̶o̶n̶t̶e̶ ̶, que mes dernières forces, t̶o̶u̶t̶ ̶c̶o̶m̶m̶e̶ ̶m̶a̶ ̶d̶i̶g̶n̶i̶t̶é̶ ̶, finissent par m'abandonner.

Soudain, l'arme que je serrais dans mon poing comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage dans cet océan de perdition m'échappe des mains, glisse le long de mes phalanges tuméfiées et heurte le sol dans un bruit assourdi par l'épaisse flaque de sang qui commence déjà à se former à mes pieds.

Je suis blessé.

Je souffre.

Mais ils s'en foutent, putain !

En tout état de cause, les habitants de Port Isabel n'en ont jamais rien eu à faire, de moi. J'ai toujours été seul, le mouton noir de cette ville qui se veut accueillante, mais qui n'est en réalité qu'une extension VIP de l'enfer, le huitième cercle réservé aux âmes à la dérive. Ces flics qui me dévisagent avec leurs petits yeux fourbes profondément enfoncés dans leurs orbites ne valent pas mieux que les élèves qui m'ont harcelé, les professeurs qui les ont laissé faire... ou mes propres parents, qui n'ont absolument rien tenté pour m'aider. Tout comme eux, ces hommes censés représenter la justice sont restés indifférents à ma détresse pendant des semaines, des mois, des putain d'années.

UNFAIR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant