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— Tu veux une bière? demanda d'elle en se dirigeant vers le salon.

Une porte à droite lui indiquait la salle d'eau, elle longea le petit couloir qui s'ouvrait vers un grand salon, Lorey se dirigea vers le canapé et s'y laissa tomber. Elle acquiesça à son amie en continuant d'observer les lieux. Deux portes l'une à côté de l'autre lui faisaient face, sans doute les chambres.

— Combien tu loues ici ?

— 350 € la semaine, répondit son amie en décapsulant les deux bières qu'elle vint poser sur la petite table basse en verre devant elle. Lorey s'empara de la sienne et elles firent tinter leur bouteille ensemble. Elles se désaltèrent rapidement.

— C'est vraiment un coup de cul que tu as eu.

— Je sais, ça peut monter jusqu'à 1000 dans ce coin, mais apparemment, j'ai eu affaire avec des retraités qui ne sont pas trop avares. C'est plutôt cool.

— J'ai bien envie de venir déménager chez toi tout à coup.

Le rire de Sandra résonna dans la pièce.

— M'étonnerais que ton père le veuille.

— Oh et merde, je vais avoir 18 ans dans moins de deux semaines !

Sandra haussa les épaules.

— Moi je suis pas contre de toute façon, c'est un peu vide par ici.

— C'est tout ce dont je rêve. Et puis, je me sens un peu mal à l'aise là-bas.

— C'est parce que t'es pas habituée à vivre en famille. C'était soit ta mère, soit ton père, m'étonne pas que tu sois si frigide.

Lorey lui pinça le bras, indignée, mais pas offensée. Elle savait que son amie n'avait pas tout à fait tort, mais elle n'avait jamais le tact pour le faire.

— Si j'étais si frigide, comme tu dis, on ne serait pas amie.

— Les contraires s'attirent, paraît-il, dit-elle d'une façon parfaitement convaincue.

Elles firent un rapide tour de la petite maison puis décidèrent de se diriger vers la plage tranquillement. Contre toute attente, Lorey se sentait beaucoup plus détendu.

Elles longèrent un chemin sableux entouré d'arbustes qui leur piquèrent la moindre parcelle de peau découverte. Le sable s'immisça entre leurs orteils à mesure qu'elles avançaient. Lorey s'arrêta un instant en s'appuyant sur le tronc d'un arbre à moitié mort et enleva ses chaussures et ses chaussettes avec soulagement.

Lorsqu'elle posa le pied, le sable était encore chaud de soleil. Sandra se tourna et en fit de même. Bientôt, elles arrivèrent sur une immense étendue de plage et le bruit des vagues leur parvint distinctement. Il n'y avait quasiment plus personne, le soleil se couchait et elle pouvait sentir l'humidité remonter jusqu'à elles.

— Enfin, s'exclama Lorey en souriant largement.

Sandra lui prit la main et elle se laissa diriger plus près, là où les vagues venaient s'écraser à leur pied dans un bruit doux et apaisant. Le vent balaya ses cheveux, découvrant son visage vers l'horizon infini. Le soleil devenu orange n'était plus très loin de toucher la zone sans fond. Elles s'assirent dans un même geste dans un silence partagé.

Toutes les mauvaises pensées qui avaient pu lui traverser l'esprit les jours passés s'étaient éteintes, comme balayées par la beauté de ce paysage. Elle se sentait légère. C'était un véritable soulagement... Doucement, le soleil se fit avaler par l'horizon, laissant place à la pénombre qui les enveloppa avec lenteur.

Tatouage de Sang - Malédiction. Tome 1Where stories live. Discover now