Troisième Chapitre

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Un palace blanc apparu au loin, le ciel bleu entouré de nuages blancs : tout était nouveaux . Excitée, Jane contemplait le paysage. Félix, lui, triturait les manchettes de sa veste.

- Vous vous sentez bien, demanda Jane ?

Il grommela un "oui" distant.

Je vois : il n'est pas du tout bavard. On ne va pas s'entendre !

- Et oh ! Monsieur ! On est fiancés et nous allons nous marier donc vous allez me répondre distinctement sous vos aires de loup froid qui ne sait pas engager la conversation avec une jeune femme ! Bon sang ! Je vous ai juste demandé si vous alliez bien comme une jeune femme polie, car vous êtes aussi pâle qu'un fantôme !

- Vous avez du tempérament, dit-il seulement.


- Comment ?! C'est tout ? Je suis séparée de ma famille, je vais dans un Royaume inconnu où des personnes vont vouloir surement me tuer, car ils vous détestent et vous... Vous ne m'expliquez rien ! Ni pourquoi moi, ni comment, ni où, ni quand ! Je peux mourir, je vais devoir être caché aux yeux de tous, mais excusez-moi Monsieur, moi, je veux vivre ! Si cela continue, je vais repartir chez moi !

– Vous ne survirerez pas...

– Comment ?

– Vous ne survirerez pas à mon Royaume. Et vous n'arriverez pas à retourner chez vous. À partir de maintenant, je suis votre seul repère, votre seul allié, la seule personne qui ne voudra pas vous tuer, du moins pas encore, car si vous ne fermez pas votre bouche, vous perdrez votre seul allié et vous vous retrouverez seule.

- Et maintenant ! Vous vous prenez pour qui ?! Je n'y comprends plus rien... Je ne comprends rien à vous, tempêta Jane.

- En fait, moi, j'ai compris. Vous n'êtes qu'une enfant gâtée et choyée par vos parents et vous ne connaissez rien au monde réel. Vous connaissez que votre petit jardin, et vous n'alliez pas plus loin que le petit muret en brique. Vous ne connaissez rien à rien et vous osez crier et tempêter ainsi.

- Comment osez-vous ?!

- Taisez-vous. Nous arrivons. Mettez votre capuche. Ne parlez à personne, même pas à moi. Suivez-moi simplement.

Jane soupira puis rabattit sa capuche avant de chuchoter :

- Vous n'avez pas gagné... Vous verrez.

Félix l'entendit et sourit.

La calèche s'arrêta devant le grand portail en argent du château. Jane suivit Félix dans le gravier caché par sa capuche.

Ses pas crissaient dans le gravier et c'était désagréable.

Une femme se tenait devant la grande entrée du château, les bras ouvert.

- Entrez ! Entrez mon enfant ! Bonjour ! Bonjour ! Bienvenue ! Cela faisait longtemps que vous n'étiez pas venu ! Je m'étonne encore de vous mon cher fils ! Qui est-ce ?, finit-elle par dire en remarquant l'étrange silhouette noire revêtue d'une capuche.

- Personne, une simple servante, grommela Félix.

Sous sa capuche, Jane se sentit insultée et bouillie de l'intérieur.

Il va le payer ! Ce grand homme aux allures de rat, il va le payer ! Ah ça oui ! Il va le regretter et je vais faire de sa vie un enfer. Plutôt me couper les cheveux que d'embrasser un homme pareil ! Père, Mère, qui m'avez-vous choisi ?



À suivre

not the same 🦪Where stories live. Discover now