La petite et la grande ourse

                Une lumière comme une étoile, suivit par une dizaine d'autres. Une constellation de lampadaires. Et assis au milieu de ce mini cosmos, la tête dans la lune, Iki.

- Tu penses à quoi ?

- A toi, a-t-il chuchoté l'esprit ailleurs.

J'ai souri et me suis assis à côté de lui.

- Ha ouais ? Tu penses à moi, ai-je raillé.

Ses joues ont prises la couleur de Mars.

- Enfin je voulais dire un peu à tout le monde, a-t-il tenté de rectifier en levant les mains.

J'ai ris et il a baissé la tête, gêné, me laissant tout le loisir d'observer ses bouclettes aussi blondes que notre mère lunaire. J'ai ramené mon genou contre moi et pour ne pas le mettre plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà, j'ai levé mes yeux sur la voute céleste.

- C'est vrai que t'aime les garçons ? lui ai-je demandé feignant l'innocence.

Cette fois-ci ses pommettes ont tellement chauffés que le soleil aurait pâlit à côté.

- Comment tu sais ça ?

J'ai haussé les épaules.

- On me l'a dit.

Son visage s'est éclipsé derrière ses mains. Il avait trop honte mais pas pour son orientation sexuelle.

- Avoue que je te plais, lui ai-je lancé avec un sourire charmeur.

Il est tout d'abord resté inerte, mort de honte, avant de se décider à suivre son orbite. Il a hoché la tête. Mon cœur s'est réchauffé, une petite Mercure venait de naitre au creux de mon torse.

- Tu veux que je te dise un truc encore plus ouf Iki ? je l'ai questionné.

L'intéressé a levé ses yeux neptuniens sur moi, les iris pleines de questions. Il avait toujours dans le regard cette lueur aussi brillante que les étoiles qui ne cessé jamais de me faire succomber. Mais ce n'est pas pour autant que je n'allais pas le faire patienter un peu.

- Et bah notre système solaire compte des millions et des millions d'étoiles et l'univers contient lui-même des millions de galaxies, l'ai-je désorienté. C'est Immense ! Mais au final ce que je veux connaitre c'est un blondinet assis à coté de moi. Si simplement, sans années lumières, sans avoir à traverser de galaxies.

C'est vrai en soit, c'est fou, j'ai un infini à explorer mais le seul truc que j'ai envie de découvrir maintenant, c'est ses lèvres. Iki a d'abord paru perdu puis il a croisé mon regard un peu moqueur mais amoureux et il a souri laissant sa fossette s'arrondir comme un croissant de lune. Puis il a semblé prendre son courage a deux mains et à déclarer :

- A moi aussi tu me plais. Vraiment.

              Ce soir là, deux planètes semblaient particulièrement proches dans la voute céleste. Effectivement Jupiter et Neptune semblait se regarder et lorsque qu'une étoile filante s'est faufilée entre elles on a pu devinait Jupiter en train de voler un baiser à Neptune.