Chapitre 32

Depuis le début
                                    

- Mon cadeau ? L'interrogea-t-il en ayant la sensation d'étouffer de rage et de crainte mêlées

La guérisseuse était-elle en train de voir Freya partir à ce même instant ?

- Quel cadeau ? Insista-t-il agacé par tant d'énigmes.

- Tu trouveras la réponse en chemin, répondit-elle simplement en lui montrant la sortie. Pars guerrier, il est temps pour toi de partir.

Harak n'attendit pas qu'elle lui révèle ce qu'elle refusait de lui dire et quitta sa maison pour atteindre son cheval. Ses blessures ne lui faisaient plus mal, mais son cœur lui, était en train de mourir d'une effroyable douleur. Il s'élança au galop, en espérant atteindre le village avant qu'il soit trop tard.

De l'autre côté de la rivière, Freya souleva la hache une seconde fois et tenta de l'abattre sur le tronc d'arbre fendu en deux. Chaque fois que celle-ci découpait un peu plus le bois, elle ne pouvait s'empêcher de regarder derrière elle avec l'espoir de le voir apparaître.

Épuisée elle ramassa les bûches et rejoignit la maison en espérant pouvoir rallumer le feu.

Son cœur martelait de douleur parce qu'elle avait l'impression que son amour pour cet homme allait finir par la tuer.

Elle ignorait où il était et si son état avait empiré à cause de sa blessure.

Le ventre noué d'une angoisse insoutenable elle retenta d'allumer le feu tout en essuyant ses larmes qui coulaient sur son visage.

- Saleté de feu !

Elle se couvrit le visage pour cacher ses émotions puis resta là, agenouillée devant le foyer éteint qui se raviva soudainement après avoir entendu un bruit d'acier.

Sans ôter ses mains elle sentit sur ses dernières une chaleur intense les caresser et se cœur se mit à battre plus fort.

- C'est mieux comme ça ? Demanda une voix derrière elle.

Osant à peine y croire Freya abaissa ses mains et ouvrit les yeux pour découvrir le feu animé. Il était là, il était revenu alors qu'elle n'y croyait plus.

Elle se releva pour lui faire face et découvrit un homme essoufflé, le regard scintillant d'une lueur qu'elle ne lui connaissait pas.

- Pourquoi as-tu l'air essoufflé ? Lui demanda-t-elle d'une voix éraillée par le chagrin.

- J'ai galopé comme si ma vie en dépendait, répondit-il sombrement en ôtant l'épaisse couche de tissu sur ses épaules. Et toi ma bien-aimée tu as l'air frigorifié.

Il s'approcha lentement et passa sur ses épaule une fourrure pour lui tenir chaud.

- Où étais-tu ?

- Je suis parti rendre visite à Inga, parce que je voulais comprendre, commença-t-il effleurant son menton avec ses doigts abîmés. Elle m'avait dit que je comprendrais à l'aube du printemps, mais lorsque cette aube est arrivée, j'ai eu l'impression d'avoir tout perdu. À commencé par toi.

Freya déglutit difficilement, gardant le silence.

- Je me suis comporté en monstre égoïste, reprit-il l'expression animée de remords. Je me suis rendu compte que je ne t'ai pas bien traitée. J'étais tellement obsédés par la mort et l'idée qu'elle te prenne à moi que...je t'ai traité de la pire des façons. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ce qui aurait pu se passer si je n'avais pas éprouvé ce mauvais pressentiment. Même mes hommes ont douté de moi. Ça ne se serait jamais produit si j'avais consenti à écouter ma femme.

Freya brûlait de lui trouver des excuses, mais la douleur l'en empêcha.

- Si tu souhaites vraiment que je sois ta femme, il te faudra m'offrir un peu de toi Harak. Me faire confiance. Je sais que tu veux me protéger, et je le veux aussi parce que je me sens en sécurité avec toi, mais tu ne peux pas me protéger de la moindre petite chose.

L'esclave du vikingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant