Murmures

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Salut 👋

Vous allez bien ?  Voici mon premier texte, je l'ai écrit y'a longtemps et le sujet est un peu sombre mais j'espère que ça vous plaira, n'hésitez pas à laisser un commentaire ou de voter ! 🤭

Bonne lecture 🤗

***

« Des voix. Encore et toujours des voix. Des cris aussi, des hurlements parfois. Violents, effrayants, brèves, hachés, stridents. De douleurs ou de solitudes. Il y a souvent des rires, d'enfants surtout. Des rires de joies, de gênes, d'exaltations, d'excitations et d'hystéries. Mais je crois que c'est de moi qu'ils émanent ceux-là. Tous ces sons, tous ces bruits. Ils m'appellent, j'en suis certaine. Le vent ne souffle pas, il tempête. Il s'époumone auprès des passants, se cognant aux arbres pour se faire entendre, pour leur faire comprendre tout le mal que les humains font. Il vente les nouvelles des pays voisins, leur décrit les paysages chaotiques ou merveilleux que les hommes désillusionnent. Les arbres, eux, massifs et piliers de la Terre depuis la nuit des temps, pleurent leurs douleurs. Ils entament alors, eux et le vent, un chant rauque, se plaignant des hommes avec leurs étranges engins qui emmènent déforestation, disparition, mort et souffrance. Furieux qu'aucun des bipèdes doués de parole ne leur prêtent attention, le vent siffle les nuages, leur ordonnant de déverser leur rage et les éclairs de Zeus. La mer qui n'est pas en reste entre dans la chorale prête à donner de la voix. Ses enfants Cyclone, Ouragan et Tsunami marchent sur terre pour semer chaos et désolation. Elle de nature si douce, calme, claire, entre dans une colère bleu glaciale. Ses eaux troubles reflètent parfaitement son animosité envers l'homme. La Terre et les cieux tremblent. Ils jubilent, heureux de l'effet de panique qu'ils créent chez l'espèce humaine. Il n'y a que moi qui les entends, qui les comprends. Je n'avais pas compris au début. Pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre ? Qu'est-ce qui avait changé en moi pour que j'entende tout cela ? Mais maintenant je sais. La solution m'est apparue comme une évidence. C'est ma destinée et je me dois de l'accomplir. Il ne faut pas simplement que je me mette à danser avec eux, non, c'est à moi de mener la danse. Je dois me mêler à eux, devenir leur guide. Leur chef d'orchestre. Je dois, comme eux, devenir des murmures.»

La jeune femme reposa la feuille sur le bureau où elle était attablée. Ses larmes coulaient à flots mais aucun son ne sortait de sa fine bouche. Elle était pâle et avait de grosses cernes sous ses yeux qui, à l'époque pétillaient si intensément de joie, maintenant seule la tristesse s'y trouvait. Elle laissa échapper un soupir tremblant. Elle papillonna des cils avec l'espoir que tout cela n'était qu'un cauchemar. Elle ferma les yeux un instant. Non ce n'était pas un rêve ou une illusion, Lynn n'était plus. Sa petite fille, son trésor, sa seule réussite ne reviendrait jamais. C'était peut-être de sa faute après tout. Quand Lynn vint au monde, elle n'était pas souvent présente, prise par son travail, elle ne pensait qu'à une chose, gagner de quoi vivre pour son enfant. George, son mari, son époux, le père de sa fille, sa moitié, est mort peu avant sa naissance, la faisant sombrer petit à petit. Pourtant quelque chose en elle s'était rallumé quant de ses grands yeux gris sa progéniture l'avait regardé. L'espoir. Alors elle s'était relevée tant bien que mal. Mais ce n'était pas une excuse. Elle avait abandonné sa fille. La laissant affronter ce monde barbare seule. Elle voulait les rejoindre. Son corps brûlait de les revoir. Mais elle ne devait pas. Elle ne le méritait pas. Il fallait qu'elle vive, pour eux trois. Alors, faisant un effort monumental, elle sortit de la pièce, et prit une grande inspiration. L'oxygène qu'elle respira, symbolisa son renouveau.

***

Mata kondo~~

Le recueil de KARMaWhere stories live. Discover now