𝙇𝙚𝙨 𝙢𝙤𝙣𝙨𝙩𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡𝙚 𝙢𝙞𝙧𝙤𝙞𝙧

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« Elle ne te dira rien parce qu'elle flippe. Parce qu'elle sait que ce n'est pas normal, tout ça. Elle gardera son secret, pour ne pas être une paria. Mais moi, je sais, à moi, elle l'a dit. »

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Elle a vu le premier un soir de septembre. Dans une flaque d'eau, sur le chemin pour rentrer chez elle.

Elle n'a pas fait attention, au début. Mais qui aurait fait attention ?

Qui aurait remarqué que le vieil homme assis sous le porche de l'église n'existait pas, hein?

Si elle n'avait pas voulu vérifier à quoi elle ressemblait, dans cette maudite flaque d'eau, rien ne serait arrivé. Rien rien rien.

Un homme en vert et gris. Un homme de verre et de gris. Transparent.

Les feuilles volaient, des feuilles d'arbres, pour les yeux fatigués. Mais des feuilles de papier, pour qui sait regarder. Des feuilles de papier remplies de mots, remplies de verbes d'action. De ce qui allait arriver. Elle n'a pas fait attention.

Elle avait relevé la tête, en voyant l'homme. Ou en ne le voyant pas, question de point de vue, justement.

Elle était pétrifiée. Juste horrifiée, droite comme un piquet. Les yeux emplis de l'horreur qui prenait forme devant elle.

    - Aide-moi...

Elle n'a pas répondu, elle n'a jamais voulu répondre, à aucun d'entre eux.

    - S'il-te-plaît...

Elle avait marché plus vite, plus vite pour échapper à ça. Quoi que ce soit.

Elle avait prié, même si elle ne croyait en rien. Sauf en ses sens, justement. Sauf en sa vue, dans l'instant présent.


Elle a vu le deuxième un matin, dans la fenêtre de sa salle d'arts. Au milieu des dessins d'horreur d'un ancien projet, vision horrifique au milieu des créations d'une trentaine d'élèves à l'imagination débridée. Quand il est question de mal, l'humain est bizarrement très créatif.

C'était juste une femme, comme toutes les autres dont on ne veut pas croiser le regard, parce qu'elles sentent la mort et la douleur. sauf que celle-là, elle était véritablement morte et très certainement d'une longue agonie en solitaire.

Son sourire décharné n'en était même plus un. Ses joues étaient maculées de pierre et de cendre. Enterrée par le béton.

Elle a crié. Elle a crié parce que le stress la submergeait, parce qu'elle ne pouvait plus supporter la vision de ces créatures.

Elle a crié et tout le monde s'est moqué, parce que personne n'a compris.

Parce que personne ne voyait la même chose qu'elle.

    - I beg you...

Elle a ignoré, encore, parce que que répondre à ça ? Que dire quand on a la chair de poule, les yeux révulsés, le sang qui bat et bat si vite à nos tempes ?

    - Help me...

Elle a fermé les yeux, mais elle entendait quand même. Elle a croisé les bras, pâle, la gorge nouée. Elle a fait comme si de rien était. Mais le mal était fait. Elle ne rêvait pas.

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