𝘼 𝙩𝙤𝙪𝙩 𝙘𝙚 𝙦𝙪𝙞 𝙣𝙤𝙪𝙨 𝙩𝙪𝙚

67 15 7
                                    


Jeter des pierres comme on jetterait des fleurs.

Des ''je t'aime'' qui pleuvent sur les cœurs.

Monde de mensonges est sans couleurs.

┊ ⋆ ┊ . ┊ ┊ ┊⋆ ┊ .┊


À tout ce qui vous tue.

Aux matins blancs, blancs, blancs et vides, vides de lumière, absence tenace.

Ces matins blancs, ciel parsemé de nuages gris, des matins blancs comme la neige sale que tout le monde a foulé du pied.


Aux soirs noirs, noirs, noirs et vides, vides de lumière, silence qui glace.

Ces soirs noirs, ciel si sombre rendu invisible, des soirs noirs comme la mort immatérielle dont on a peur.


Aux jours, aux gens, à ceux qui marchent, aux voitures qui s'arrêtent.

Et puis aux gens qui restent, aux voitures qui roulent plus vite encore.


À tout ce qui vous tue.

Aux lampadaires comme des géants, qui tomberont, lucioles crevées.

Aux trottoirs dégueulasses qui recueillent les malheureux.

Aux maisons toutes semblables qui abritent des hommes tous semblables et qui ne semblent pas s'en apercevoir.

Aux yeux éteints, miroirs sans tain, lacs, lacs gelés sur lesquels glissent nos pensées.

Aux oiseaux qui volent pour tomber, comme l'amour, comme la paix. Aux oiseaux sans ailes, qu'on a coupées.

Aux enfants qui rigolent et se mentent, qui s'éloignent et rigolent plus fort. Aux enfants, à leurs secrets ridicules.

J'en ris.

Aux enfants avec un sourire qui semble là pour toujours.


Aux enfants qui grandissent, les yeux se taisent, la voix devient la voie, les mains tentent tout. Aux enfants grands, à présent. Qui parlent seuls dans la rue, le vieux assis pour seul témoin. Qui rejoignent l'autre, serments éphémères sur la table bancale du café du coin. Vite, le vent les saisit et les emporte, plus haut que les clochers, volent quelques temps, surmontent tout, pour venir s'échouer dans une benne à ordures. Les cris des parents, les assiettes qui volent plus haut que les promesses d'hier. Les voix, encore, plus de sourires, pour toujours, hein ? Menteurs.

L'enfant et ses yeux comme un ciel d'été, un ciel blanc et vide et rempli d'incertitudes et d'histoires ridicules. Le bal est terminé, les oiseaux ont remballé leurs citrouilles et leurs ronces. Les oiseaux sont partis avec les promesses et le vent. t l'enfant se demande si sa vie sera comme ça.

Des hommes semblables dans des maisons semblables, il a compris.

À tout ce qui les tue.


Ses pas tremblotant, ses demi-pointes, ses pieds en sang. Son tutu rose comme une prison de tulle, ''la grâce d'un signe'', qu'ils disaient. Elle étouffe.

S ' i l - t e - p l a î tWhere stories live. Discover now