Chapitre 1 : Le souhait de Cerise

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Chaque matin, alors que l'aube peinait à percer l'obscurité, je me retrouvais à attendre le bus, fidèle rendez-vous quotidien. Le froid mordant de l'aube semblait pénétrer mes os, rendant chaque minute d'attente plus insupportable que la précédente. Le simple fait de me lever à une heure aussi indue me plongeait dans un état d'irritabilité exacerbée, anticipant une journée de cours qui semblait interminable avant même qu'elle ne commence. La monotonie de cette routine quotidienne pesait sur moi, comme un fardeau que je devais porter jour après jour, semblant n'avoir ni début ni fin.

Alors que le bus se frayait enfin un chemin à travers les rues endormies, mon impatience grandissait, mêlée à une pointe d'agacement envers moi-même. Lorsque mes yeux se posèrent sur les vitres embuées du véhicule, je fus submergé par un mélange de résignation et de regret en constatant mon apparence négligée. Mes cheveux en désordre, négligemment ébouriffés par une nuit trop courte, semblaient défier les lois de la gravité dans toutes les directions possibles. Je me surpris à lever les yeux au ciel, presque comme un appel muet à une quelconque intervention divine pour rectifier ma lamentable apparence.

Pénétrant dans le bus avec l'espoir fragile que ma place habituelle, celle du fond, serait miraculeusement disponible, je fus accueilli par la cruelle réalité : elle était déjà occupée. Un soupir résigné s'échappa de mes lèvres, accompagné d'un murmure maussade déplorant ma chance légendairement mauvaise.

Ah, les cours, ces interminables marathons d'ennui où même les professeurs semblaidnt transporter un poids écrasant de désillusion. Et quand vint le moment fatidique du cours de philosophie sur "le grand amour", s'était comme si le destin s'amusait à me lancer des boulets de canon en pleine face, surtout après avoir été larguée par mon mec trois jours plus tôt. Ironie du sort, n'est-ce pas ?

Le comble de l'ironie était atteint lorsque je me suis retrouvée à lutter contre le sommeil pendant ce cours, comme si la philosophie elle-même décidait de me narguer avec des sujets aussi déconnectés de ma réalité amoureuse chaotique.

Et pour couronner le tout, le massacre final : un rendu d'examen en mathématiques où ma note semblait être en compétition avec le zéro absolu. Deux sur vingt, vraiment ? C'était presque une prouesse, une performance artistique dans l'art de rater un examen.

Bien sûr, comme si cette journée n'était pas assez catastrophique, la cerise sur le gâteau était que cette note devait être impérativement signée par mes parents. Ah, le suspense insoutenable quant au stratagème que je vais devoir inventer pour sauver ma peau de la guillotine parentale. Peut-être une fausse signature de la part du chien ? Ou une lettre de recommandation de la part d'un fantôme mathématicien ? Les possibilités sont infinies, aussi insensées soient-elles.

Alors que je sortais de mon dernier cours, constatant avec désarroi que le ciel avait décidé de verser des larmes, et que, comme une véritable championne de l'anticipation, je n'avais pas pensé à prendre un parapluie, mon téléphone décida de se manifester avec une vibration joyeuse. Mes parents, toujours au bon moment pour ajouter une touche de drame à ma journée, m'envoyèrent un texto pour annoncer qu'ils ne seraient pas là ce soir. Youpi.

- "Hey Cerise!" s'exclama une voix à côté de moi.

La honte internationale. À chaque fois qu'on prononçait mon nom, c'était comme si une blague cosmique se jouait à mes dépens. J'ai toujours eu cette théorie que mes parents ont fait exprès de m'appeler ainsi, inspirés par une publicité où la nana s'appelle Cerise. Ou peut-être ont-ils juste jeté un coup d'œil à une corbeille de fruits au moment crucial de choisir mon nom. Qui sait ? C'est le mystère de ma vie, celui que je préfère ne jamais résoudre.

Oui, c'était bien moi, Cerise la râleuse. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher si ma vie était un véritable chaos. Parfois, je rêvais juste de m'évader vers un autre monde, loin de tout ça. Est-ce que cela ne vous est jamais arrivé ?
Harry Potter, par exemple. Ou encore Le Seigneur des Anneaux. Ou mieux encore, dans l'univers de Death Note, où je pourrais épouser le plus sexy de tous, L. OMG. Cela aurait été mon souhait le plus cher.

Alors que je m'imaginais déjà en train de préparer de délicieux plats pour L, une lumière soudaine m'a frappée, me transportant brusquement dans un trou noir.

Il faut se méfier des souhaitsWo Geschichten leben. Entdecke jetzt