Surviving

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J'avais les odeurs de la ville plein le nez,
Et les couleurs grises du monde sous les yeux.
J'ai essayé de l'effacer, mais j'ai pas réussi.
J'ai juste mis de la musique, c'était plus
facile.
J'ai mis à fond, je supportais pas le bruit,
Je supportais pas la vie.
J'avais vraiment trop mal et je savais pas pourquoi.
J'avais pas la force d'affronter les gens,
Pas le force d'affronter la réalité.
J'arrive à peine à respirer,
Je suis en train d'étouffer.
J'arrive même pas à supporter le sifflement de mon souffle
qui s'essouffle.

On dit souvent que je suis douée pour me relever,
Que c'est devenu une seconde nature.
Je suis tellement tombée que je suis une habituée des nuits incolores,
Et que j'ai l'habitude de sourire alors que je mène des batailles loin d'êtres indolores.

Douée pour me relever mais fatiguée,
Je crois que j'ai oublié comment on fait
Pour revenir.
Je vais quand même sourire pour vous,
Parce que je sais pas comment faire autrement.
Mais j'ai le mental qui flanche dangereusement.

Et même quand les gens voient tes cicatrices
Ils comprendront pas les combats,
Pas les guerres que t'as mené.
Et ça me rend folle de me dire que je vais
peut-être pas gagner cette fois.
Parce que je veux pas crever moi,
Je promets que je veux vivre,
J'ai juste le cœur qui brûle
Et le souffle court.
Je sais que je dois y arriver,
Mais j'y arrive pas cette fois.

J'ai essayé de me noyer dans le travail mais je peux pas me concentrer.
J'ai essayé de me noyer dans les livres mais je sais pas comment en sortir.
J'ai essayé de me noyer dans l'écriture mais les mots saignent trop.
J'ai essayé de me noyer dans le sport mais mon corps souffre de marques encore à vif.
J'ai essayé de me noyer dans la musique mais elle atténue plus les tempêtes.
Y'a plus que moi dans ma tête.
Et des pensées indigestes.

Le soleil tombe,
Il engloutit le monde.
Il l'anéantit dans sa chute,
Happé par le néant qui m'arrêtera dans la lutte.
Et je suis trop épuisée pour me battre aujourd'hui,
C'est tellement plus intéressant de se détruire.
Quand le sang coule de chaque chose que je fais,
De chacune de mes plaies,
De chacun de mes mots,
De tous mes mouvements suintent l'encre.

Je crois que parfois j'ai simplement la vie
Tellement diluée dans le désespoir
Que je me sens à peine exister.

Mais je me relèverai,
N'est-ce pas ?
Mais j'en sortirai,
N'est-ce pas ?
Je ne sais pas si je le veux,
Si j'irai mieux quand vous serez rassurés.
Mais au moins, j'aurai essayé.

No story without poetic scarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant