Manie, un homme très  petit, c'est perdu dans les rues de l'Ohio avec Spencer, après avoir  été pourchassé en voiture comme du gibier. Faut dire que Spencer connaît  comme sa poche les rues de cet état. Avoir grandi dans les bas  quartiers à ces avantages. Je ne sais pas si sa famille de bourgeois a  retrouvé ce Manie. En-tout-cas, je n'ai plus entendu parler de lui lorsque j'ai continué de le pourchasser jusqu'en-dehors de la ville.

Tous ne sont pas restés plus d'un mois.

Le dernier était un Maxime, grand, muscler, à l'air dangereux et puissant. Il avait un avantage que les  autres n'avaient pas, il savait se défendre. Je n'ai pas eux  l'opportunité de le blesser gravement pour le faire partir de chez moi et j'ai vite compris que l'effrayer serait inutile. Pendant ses entraînements, nous nous  battions principalement ensemble. Je suspectais mon père de lui avoir dit de se méfier  de moi, car à chaque échange de coup, j'avais l'impression qu'il se  battait comme si c'était sa dernière bagarre. Comme si l'un de nous  devait mourir à l'issue de nos coups.

C'est lors des combats amicaux  du Réseau, après la réunion, que j'ai mis Maxime à terre devant mon père  et toute la famille. Je m'étais tellement souvent entraîné avec lui,  que j'avais eux l'opportunité de remarquer toutes ses failles. Je ne le  corrigerais jamais. À des fois, je venais même à l'encourager. Kay, qui  me connaissait sur le bout des doigts, à vite compris qu'il se tramait  quelque chose quand il m'a entendu le féliciter sur des coups que j'aurais pu éviter, mais que j'avais fait exprès de prendre. Je ne le reprenais jamais même lors de faute qui aurait pu lui coûter la vie.

Les garçons étaient loin d'être bêtes, ils savaient que j'avais quelque chose en tête et sans rien leur demander, ils se sont calqué à moi, confortant notre nouvelle recrue dans ses mouvements défectueux de députant. En revanche, Maxine, lui voyait  des failles pendant nos séances et lui me les montrait pour que je puisse les effacer. Certaines étaient volontaires, d'autres trop minimes pour qu'elles me portent préjudice dans un réel combat à mort.

Lorsqu'il s'est retrouvé face à moi dans le ring, Maxime n'a  pas su où se mettre. Devait-il se battre comme pendant les  entraînements ? Devait-il être plus doux et plus complaisant alors que  toute ma famille me regardait ? Il ne savait plus quoi faire ou comment  le faire et je souriais de plus belle en appréciant son air perdu.

En quelques minutes, le combat était réglé. J'avais laissé Maxime se fatiguer, puis tenter des prises qui avaient autrefois fonctionner, mais que je parais sans difficulté dans le ring. Abasourdis sûrement, il ne comprit ce qu'il se passait réellement que lorsque je me mis à l'attaquer pour de vrai et sans retenue. Deux coups bien placés et je le mis à terre sans le moindre mal. Le pied sur sa tête, j'hésitais entre l'envie de le tuer maintenant ou le besoin de me venger de mon père un peu plus longtemps. Je me rappelle avoir levé les yeux vers Alaric et avoir crié pour qu'ils m'entendent bien :

-Jamais je ne referais confiance à un de tes hommes. J'espère que mon message est bien entendu père !

Tobias, à côté de moi sur le ring, prit peur. Lui non plus ne savait  pas quoi faire. Je sortis une de mes dagues favorites, celle que je  garde constamment sur moi. La foule se mit à crier. Certaines personnes ont même quitté la salle.

J'étais prêt à l'abattre sur ce match amical, d'une  dague en pleine tête. Mais mon couteau ne toucha jamais le crâne chauve de  Maxime. Tobias m'arrêta avant avec un direct du droit en plein nez qui  me sonna et me fit tomber à la renverser, loin du corps étalé par terre  de ma victime. Assis sur le cul, je me rappelle du regard dédaigneux  qu'il m'a lancé et ses paroles froides et cruelles qu'il a craché.

-En faisant ça, tu ne vaux pas mieux que ton père. M'a-t-il murmuré  comme s'il en avait quelque chose à faire de ce que je commençais à  devenir.

La Silencieuse |Tome 2|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant