Muse (Maxime&Djilsi)

1.

    Si Maxime pouvait quitter son travail, il le ferait. Mais il en dépendait financièrement. Après ses études d'art, il n'avait pas eu le temps de trouver un travail dans son domaine. C'est comme ça qu'il s'est retrouvé dans ce foutu tabac. Mais le soir de temps en temps, s'il n'était pas trop fatigué, il allait dans un petit cours de peinture de modèles vivants. Il prenait son carnet, ses crayons, et passait donc des soirées à dessiner différentes personnes, parfois habillées mais parfois pas. C'était assez commun dans le milieu de l'art, et il avait tellement l'habitude qu'il n'était plus gêné de dessiner des gens dénudés. C'était presque les modèles qu'il préférait, non pas par curiosité malsaine, mais par plaisir de l'apprentissage. Il voyait mieux les courbes des muscles, la forme des bourrelets, les détails de la peau et des articulations, et pouvait donc mieux dessiner le corps humain. Malgré le temps que lui prenait son travail chaque jour, il s'améliorait de semaines en semaines, et il était content de conserver cette passion.

    Ce matin là, Maxime se contentait de sourire à ses clients. La plupart d'entre eux était mal polis et ne lui adressait même pas un bonjour. Il avait l'habitude et prenait sur lui, car le soir même, il finissait à dix-neuf heures, ce qui voulait dire qu'il pourrait passer au cours de peinture de vingt heures. Il l'attendait avec impatience. Il avait besoin de défouler sa mauvaise humeur dans ses dessins, et il avait besoin d'inspiration. En parlant d'inspiration, un client habitué, plutôt beau gosse d'après Maxime, entra dans le tabac. Le problème avec ce type, c'est qu'il oubliait comme tous les autres de dire bonjour. Maxime avait pu sourire toute la matinée, mais il sentait que cette fois, ça n'allait pas passer. Le « beau gosse » ne sourit même pas en retour, et Maxime se rendit compte que le client lui lançait un regard noir. Il ne comprenait pas tout de suite, puis réalisa qu'il le fixait comme un con depuis qu'il était entré. Maxime regarda ailleurs, sentant le rouge lui monter aux joues.

- Un paquet de malboro s'il te plaît.

- Bonjour déjà.

    C'était sorti plus vite que prévu. Maxime ferma les yeux, exaspéré de lui même, avant de fixer son regard sur l'autre con en face de lui. Ce dernier haussa les sourcils mais osa sourire. Il le fixa en retour et s'appuya sur le comptoir. Maxime tourna la tête, intimidé, et tendit son bras pour attraper le paquet qu'il avait demandé. Il ne prit pas la peine de lui dire le prix et lui pris son billet des mains avant de lui rendre la monnaie. Maxime fit semblant de ranger des trucs derrière lui, et attendit que le client en question parte.

- Au revoir hein, lui cria le client.

    Le temps que Maxime se retourne, il eût le temps de voir un sourire, puis plus rien. Mais quel con. Voilà un exemple du genre de clients qu'il servait tous les jours. Le reste de la journée ressemblait à peu près à ça. Mais il continuait de sourire. C'était sûrement parce qu'il pourrait dessiner ce soir.

    La fin de sa journée arriva enfin, et Maxime se dirigeait vers l'établissement où le cours avait lieu. Il n'était pas le premier arrivé pour le cours de vingt heures, mais il restait des chaises, disposées en rond autour d'un socle, alors il en choisit une. Le début du cours se passa à merveille. Pendant une demi heure, les élèves dessinaient un homme, puis l'heure d'après une femme, ainsi de suite. Aujourd'hui la plupart des modèles étaient habillés. Maxime était donc déçu. Parce qu'il avait besoin de dessiner des muscles, sans ça ses dessins ne pourraient se perfectionner.

    C'était au tour du dernier modèle de la soirée. Le professeur, un petit homme au crâne dégarni qui devait avoir la soixantaine, prévint les élèves que le modèle en question allait être un peu plu dévêtu. Maxime, content de cette information, prépara une nouvelle feuille de son carnet et retailla ses crayons. Il attendait avec impatience pendant que les élèves autour de lui discutaient entre eux, se montrant leurs derniers croquis. Il y avait de tout âge. Des jeunes, comme lui, des petites vieilles, des darons, bref de tout. Maxime n'avait pas trop échangé avec eux, il était plutôt réservé et timide par rapport à ses dessins, et se contentait alors de son propre avis ainsi que de celui du prof. Ce dernier sortit de la pièce pour faire entrer l'ultime modèle du cours. Maxime, penché vers le sol afin de récupérer sa gomme qu'il avait fait tomber par terre, ne remarqua pas tout de suite son entrée. Lorsqu'il se releva, il vit un grand jeune homme se tenir dos à lui, en train d'enlever un peignoir blanc. Le tissu glissa sur ses épaules et Maxime remarqua un dos parfaitement sculpté. Génial, le cours était génial. Ce n'est que lorsqu'il se retourna vers le centre de la pièce, que Maxime croisa le regard du client chiant de ce matin. En caleçon. Quoi???

- Mettez vous en place, on va faire des poses de dix minutes pendant une heure. C'est parti ! Annonça le prof.

    Le modèle, qui était en train de fixer un Maxime tout rouge qui toussait en ramassant sa gomme qu'il venait de refaire tomber, se repris et choisit une pose pour les élèves. Maxime essaya de se concentrer seulement sur son corps, mais ne pu s'empêcher de retenir un sourire. Le modèle n'avait pas l'air aussi à l'aise que les précédents, sûrement car c'était une de ses premières fois. Dans l'élan de son dessin, Maxime oublia qui il était en train de dessiner et se plongeait dans l'observation des angles des articulations, des courbes de ses bras, de la forme de ses cuisses et de la manière dont la lumière se reflétait sur lui. Au fil des minutes, le modèle avait l'air plus à l'aise et se lançait dans des poses dynamiques, parfaites pour le dessin des muscles en mouvements. La fin de l'heure approchait et Maxime tourna une dernière fois la page de son carnet. C'était le moment de la dernière pose. Le modèle avait l'air d'hésiter, mais Maxime le fuyait toujours du regard donc il n'en était pas sûr. C'est alors qu'il se positionna, pile en face de Maxime, choisissant une pose debout, en s'étirant sur le côté pour donner du mouvement. Ses yeux se fixèrent sur Maxime et il ne bougea plus. On aurait dit une vraie statue grecque.

    Maxime essaya tant bien que mal de se concentrer sur sa feuille. Le regard du modèle pesait sur lui et il avait chaud. Il traça les première lignes de son dessin et un long frisson lui parcouru le dos. Il continua malgré tout son dessin, ajoutant des ombres, gommant par ci par là. Le croquis prenait forme et il devait maintenant dessiner la tête. Il était donc obligé de regarder le visage du modèle. Maxime leva les yeux et se perdit dans ceux du modèle. Il déglutit et se dépêcha de tracer les informations qu'il observait, la ligne de sa barbe, ses sourcils un peu froncés, son long nez, ses lèvres qui esquissaient un petit sourire en coin. Il avait presque l'air... attendri. Son dessin renvoyait la même émotion. Où peut être qu'il avait accentué cette émotion sur son dessin. Il décidait qu'il avait fini lorsque le prof annonça que l'heure s'était écoulée. Les élèves se levaient un à un, bavardaient entre eux. Maxime rangea vite son carnet et ses crayons et se dirigea vers la sortie, sans jeter un dernier regard au modèle.

    Une fois arrivé chez lui, il rangea ses affaire et observa ses dessins du jour. Ils étaient plutôt bien réussis, mais puisqu'il était parti vite du cours, il n'avait pas eu l'avis du prof. Il regarda la dernière page du carnet, et se perdit dans le regard attendrissant de son dessin. Ce n'était pas la même personne que le client. Impossible. Maxime remarqua un trait de crayon qui ne lui convenait pas et décida de le gommer. Mais en fouillant un peu dans son sac, il réalisa quelque chose. Il avait encore du faire tomber sa gomme. Il l'avait oublié au cours.

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voilà voilà, oui je me relance dans les fanfics ya quoi

non plus sérieusement, je vous présente une petite histoire romantique entre Sidjil et Maxime, je ne sait pas encore combien de chapitres j'écrirais.

j'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre, n'hésitez pas à commenter vos avis!!!